lundi 31 octobre 2011

HOMMAGE AU CAPITAINE FLAM

Il y a un grand absent sur ce blog et je le déplore. Depuis 2009, j’ai célébré et rendu hommage, souvent plusieurs fois de suite, à Goldorak, Albator, aux X-Men, Iron Man, les Shogun Warriors etc. Tous mes héros d’enfance sont là, sauf lui. Mais qui est-ce donc ? Il s’appelle Curtis Newton. Mais tout le monde le connaît sous le nom de Capitaine Flam.


Capitaine Flam, c’est une part importante de mon enfance. Alors que je regardais Goldorak principalement pour ses combats effrénés entre robots, ou Albator pour son ambiance violente et angoissante, Capitaine Flam, lui, était un modèle pour le petit garçon que j’étais. Certes, il était bien trop parfait. Très intelligent, leader né, athlétique, juste, sage, beau, honnête, loyal, refusant de tuer etc. Je n’aime pas trop ce genre de personnage pourtant. Mais là, c’était différent. Il en faut bien un. L’exception qui confirme la règle.

Pour les gens de ma génération, Capitaine Flam est irrémédiablement associé aux mercredis après-midi, la fin de l’après-midi, vers 16h en gros. On gardait le meilleur pour la fin évidemment. Diffusé à partir de janvier 1981 dans l’émission Les Visiteurs Du Mercredi, il était une réponse de la première chaîne face au phénomène de société qu’était Goldorak à ce moment là et qui leur bouffait leur audimat. Ce fut un coup de maître. Le capitaine se hissa sur le podium des plus célèbres héros télévisés de la fin des années 70 début 80 et n’en est jamais descendu. Son générique, devenu culte, est pour moi la meilleure chanson française d’un dessin animé japonais. Enfin, sauf lorsque Chantal Goya se décide de l’interpréter en version techno…


Flam se distinguait de par ses histoires assez recherchées. Il faut dire que ce dessin-animé, produit par la Toei, était l’adaptation d’un personnage de roman de science-fiction américain des années 40 écrit par Edmond Hamilton. C’était presque toujours des sortes de quêtes spatiales où l’aspect scientifique était omniprésent. Pas question de raconter n’importe quoi à chaque fois, il fallait un minimum de crédibilité et quoi de mieux que de reprendre des théories non encore prouvées ? La quatrième dimension, le voyage à la vitesse de la lumière, remonter le temps etc. Du rêve en barre. La Toei sélectionna 13 de ces histoires dont elle fit 52 épisodes à suivre. Cela nous faisait donc de l’usage et chaque fin nous laissait sur un suspens draconien.
Dès les années 90, j’ai pu m’apercevoir que Flam avait marqué les esprits de par des rencontres et autres discussions avec des gens venant d’autres horizons et déjà nostalgiques d’une enfance pourtant pas si lointaine. Des souvenirs communs s’échangèrent, souvent les mêmes. Par exemple, le coup de l’hypnose avec la montre de Flam ou cette histoire, pourtant invraisemblable, des prisonniers échoués sur une planète inconnue et obligés de construire un vaisseau spatial à partir de rien en moins de trois mois. Cette histoire-là, La Révolte Des Prisonniers, est sans doute la plus connue de la série.


En 2004, un ami décida de se venger d’une cruelle injustice qu’il traînait depuis son enfance. En effet, il ne pouvait regarder Capitaine Flam en entier à l’époque car il avait judo à la même heure. Ah les soi-disant merveilleuses activités extrascolaires et sportives le mercredi après-midi ! Je bénis ma mère de ne jamais avoir voulu m’inscrire à ces trucs-là et d’avoir donc pu passer des centaines de mercredis après-midi légumiers, planté devant la télé avec ma voisine, enchaînant X-Or avec Goldorak, Candy et Sherlock Holmes. Mais pas lui. Il ne pouvait que voir les 10 premières minutes maxi de l’épisode hebdomadaire du beau capitaine. C’était terrible pour lui. Il devait ensuite partir, le sac sur l’épaule, le regard bas, et laisser en plan une histoire qui le passionnait pourtant. Lorsqu’il m’avait raconté ça la première fois, j’avais ressenti toute sa frustration encore bien présente en lui. Cela avait pourtant plus de 20 ans mais c’était encore marqué au fer rouge. On n’oublie pas ce genre de « traumatisme » enfantin.
Alors, pour se venger, effacer, gommer cette spoliation d’enfance, il n’a pas plastiqué tous les cours de judo de Paris. Il s’est simplement payé l’intégral DVD du Capitaine Flam. Il m’avait dit avoir acheté ça sans réfléchir, c’était un besoin vital, un réflexe, un dû ! Une façon de se réapproprier de nombreux mercredis manqués ; volés. Le plus cocasse fut qu’il n’a jamais vraiment eu le temps de regarder son coffret en entier. Même à l’heure actuelle, je suis sûr qu’il ne l’a toujours pas fini. En fait, c’était l’acte de posséder la chose qui l’intéressait plus que de regarder les épisodes. De se dire : « C’est enfin à moi ! »
N’en ayant donc pas vraiment l’utilité, il m’a rapidement prêté les précieux DVD. Un cadeau digne d’un roi ! Je n’avais pas revu l’ami Curtis depuis des années, au moins 15 ans, mis à part un épisode ou deux dans l’émission Génération Albator à la fin des années 90. Là, je pus disséquer entièrement la série et à mon rythme. Hélas, mes yeux d’enfant avait fait place à des prothèses bioniques d’adulte hyper sophistiquées et très acérées. Plus rien ne pouvait m’échapper. Comme pour l’intégral de La Bataille Des Planètes, je vis réellement ce qu’était Capitaine Flam. A savoir un dessin animé très mal réalisé. Une animation hachée, des dessins vite faits, des erreurs de perspectives et d’anatomie presque à chaque plan, des détails qui disparaissent et réapparaissent d’un dessin à l’autre etc. C’était vraiment mauvais. Mais autant revoir La Bataille Des Planètes me gava très rapidement, autant je poursuivis mon étude de Flam jusqu’au bout et je m’y fis. Même l’overdose de mascottes pénibles (le gamin Ken ou les animaux) ou de faire-valoir (Grag et Mala) ne me dérangea pas vraiment. Je pardonnais tout ça et le capitaine conserva sa place dans mon cœur. Les histoires étaient toujours aussi bonnes, il y avait une ambiance spatiale rare grâce aux BGM de l’immense Yuji Ono. Je les ai d’ailleurs trouvées récemment en Cd et ces musiques sont un pur bonheur pour mes oreilles, mêlant habilement jazz, disco et lorgnant du coin de l’œil parfois sur Star Wars et même du Pink Floyd !


A cause d’une histoire de sous entre la Toei et la famille Hamilton, les droits d’exploitation sont bloqués. Donc, rien ne sort, aussi bien les goodies que la série en DVD ou BR. Le coffret DVD français n’est jamais revenu sur le marché d’ailleurs et il vaut cher en occasion. Les fans de jouets voulant un peu de Flam chez eux n’ont pas d’autre choix que de taper dans les anciennes pièces Popy ou Ceji Arbois, ceux que j’ai quasiment tous eus et que j’évoque ici. Mais ça ne me convient pas. J’aurais voulu un Cyberlab aussi beau que mon Atlantis de chez Aoshima. J’aurais voulu un Capitaine Flam aussi fringuant que mon Albator de chez Medicom. A noter qu’il existait une superbe maquette allemande du Cyberlab mais elle était à monter et à peindre soi-même. Mission impossible donc pour moi. J’attends donc un déblocage des droits. Ça risque d’être long... Alors, en attendant, pour rendre hommage ici même au capitaine, parce qu’il le mérite, j’ai ressorti la seule chose qu’il me reste de lui et qui est d’époque : mon album Panini !
Reçu gratuitement dans Pif Gadget, une pratique courante dans cet hebdomadaire que j’achetais chaque semaine, il fut l’un de mes albums phare. Il était énorme pour l’époque, avec 400 vignettes à coller. Cela laissait supposer un budget assez important à prévoir mais mes parents n’ont jamais été rats là-dessus. J’avais régulièrement 20 pochettes d’un seul coup de leur part. Les doubles étaient légions et les échanges frénétiques dans les cours de récré alternaient deals bon teint et menaces à peine voilées.
J’ai souvent emmené cet album à l’école avec moi dans mon cartable, le planquant sous la table dans la case. Il en a vu. Je ne comprends d’ailleurs pas très bien comment il a pu échapper à la grande purge de 1983, lorsque des poils commencèrent à me pousser un peu partout et que je décidais de mettre à la benne toutes mes BD et autres jouets « de gosse », chose que j’allais amèrement regretter plus tard. Même les albums de Goldorak passèrent à la poubelle. Flam passa au travers. Le préférais-je inconsciemment au robot de l’espace ? Non. Je n’ai jamais été fou de Capitaine Flam comme j’ai pu l'être de Goldorak. Peut-être que cela venait du fait que c’était un gros album ? Ou alors je l’avais prêté à ce moment là ? Ou utilisa-t-il sa technique de vol oscillatoire ? Je ne saurai jamais.
Retour sur un survivant d’une époque malheureusement révolue.


Ah oui, il a vécu, c'est clair! Il a 30 ans. Le dessin du Cyberlab est vraiment bon mais alors le capitaine...


Comme vous le voyez, il est incomplet. Je dois avoir la moitié des images. 400 vignettes aussi, c'était de la folie.


Ah, une page complète! On voit la première histoire, l'Empereur De L'Espace.


J'étais doué pour coller les images bien droit moi... Je me rappelle que ces vignettes étaient hyper collantes. Une fois posées, il ne fallait pas compter pouvoir les enlever.


La fameuse scène d'hypnotisme avec la montre puis la fuite en bulle de force, tout prêt du soleil. Un grand moment. Sortir l'exacte réplique de la montre-bracelet de Flam aurait du succès. Avec le système hypnotique évidemment.


Une bonne histoire aussi le transfert d'esprit. Flam coincé dans le corps d'une créature aquatique. Ça ne l'empêchera pas de s'en sortir.


Kahlon, l'ennemi juré de Flam. Une sorte de double maléfique. Ici, il est appelé "Wul Koline", c'est assez proche de son vrai nom dans les romans d'Hamilton, à savoir Ul Quorn. Et en japonais, "Ul Quorn" devient assez facilement "wul kolun". Je suppose que Panini travailla avec de la docu japonaise.


Même chose avec la nana de Kahlon. En VF, c'est "Saturna"; sans doute une cousine éloignée de Vénusia... Ici, c'est "Nurara" et en vo: "N'rala". Ça correspond parfaitement à la version japonaise.


L'un des derniers épisodes, La Caverne De Vie et sa fin si dure pour les hommes-animaux.


J'ai même pas pu constituer la dernière photo...


Verso. Cette photo fut la pochette de disque du générique.


La pub d'époque.

Les lecteurs de Pif étaient des petits veinards.

L’atterrissage s'est fait en douceur dans ma chambre à l'époque.


ADDENDUM

TOEI n'accorde effectivement plus aucune licence d'exploitation en Europe sur ce DA nostalgique suite aux coffrets illégaux de Goldorak et Capitaine Flam (de Déclic Images). Mais cela ne vient pas d'un conflit avec les ayant-droits d'Hamilton (il était effectivement l'auteur principal de Captain Future - il n'est pas le seul - mais ne possèdait aucun droits sur ces récits commandés par l'éditeur du magazine pulp, qui en les achetant aux écrivains en était le seul propriétaire).

ADDENDUM 2

Voici l'album complet en scans. Un très grand merci à Didier pour cette contribution.




















































11 commentaires:

  1. C'est un superbe hommage. Le Capitaine Flam est l'un des plus grands héros de notre enfance.

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  2. Le premier 45 tours que j'ai eu c'était le générique. Et je suis d'accord, un cyberlab aussi bien fait que l'Atlantis Aoshima serait génial.

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  3. En die-cast et avec les canons à proton qui s'allumeraient. Quel pied!

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  4. Malgré les années, tout comme Cobra et Goldorak, Capitaine Flam reste une valeurs sûre! ^_^ Une bien belle rétrospective que tu nous offre là super-shogun.

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  5. Si tu veux je peux te scanner la version complète de l'album panini du capitaine Flam. J'ai aussi celui d'albator 78 et ulysse 31 et goldorak (sur ce dernier il manque 2 vignettes). Tiens en cadeau
    http://letotd.free.fr/dbflam.jpg
    http://letotd.free.fr/dbflam1.jpg
    et merci encore pour ton super blog

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    1. Merci à toi. Je serai preneur pour Albator, Ulysse (album que j'ai fait à l'époque et serais très désireux de revoir) et Goldorak bien sûr. Y'en a déjà un de publié pour lui, Les Combats De Goldorak ici, mais très incomplet:

      http://super-shogun.blogspot.fr/2011/07/les-combats-de-goldorak.html

      Si tu veux nous faire profiter de tes trésors avec de bons scans, tu as mon mail en "contact" en bas à droite.

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  6. Ajout de l'album Panini complet du Capitaine Flam.

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  7. Un scan du 45t t'intéresserai-t-il??
    Comme pour ma collection de comics (sujet Livre sur Strange) je l'ai encore à la maison.

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    1. Nan merci, ne te prends pas la tête, il doit se trouver facilement sur le Net si j'en ai besoin un de ces jours. :)

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  8. superbe reference pour les amoureux comme moi des dessin animés des années 75 à 85. j'ai pas encore regarder tous le site j'espère y retrouver les site d'or, les mondes engloutis ou encore il était une fois l'espace. Jes voulais collectionner les jouets goldorack ulysse mais trop chère alors je me suis rabatu sur star wars
    bon courage continu moi je regarde la suite

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