vendredi 30 novembre 2012

LES LIVRES DONT VOUS ETES LE HEROS

Eté 1986. Tout début juillet sans doute. L’année scolaire venait de se terminer, et assez mal pour moi. Du haut de mes 13 ans et demi, je venais de recevoir en pleine tronche l’une de mes plus cruelles leçons sur la vie et l’amitié. Mais c’est comme les oreillons ça, c’est mieux de les avoir très jeune. Plus tard, les conséquences peuvent être bien plus désastreuses.

En attendant de partir le mois suivant en vacances avec mes parents, je me remettais de mes illusions naïves et goûtais aux premiers jours d’un repos amplement mérité. Mes journées se passaient mollement, partagées entre la flemme, la glande et la procrastination. C’était si doux. Je dormais toute la matinée, me levais vers midi, bouffais et, suivant l’envie, restais à bouquiner, jouer, écouter de la musique ou sortir roder, poches vides, dans les grands magasins de ma ville.

Un matin, l’invertébré que je devenais fut mis à contribution par ma mère pour aller faire les courses avec elle et porter des sacs. En rentrant, chargé comme un mulet, parce que ma mère, quand elle fait les courses, elle achète le supermarché entier, nous passâmes devant la librairie où je faisais régulièrement provisions de lectures radioactives. Mon regard fut attiré par trois petits bouquins nouvellement mis en vitrine. Leurs couvertures changeaient de ce qu’on voyait régulièrement. Ce n’était pas des dessins ici mais des peintures. Ça en jetait. C’était des « Livres Dont Vous Etes Le Héros ».


J’en avais vaguement entendu parler par quelques connaissances et un article dans une revue. Pour une raison qui m’échappe encore, je croyais qu’on pouvait se les procurer uniquement aux USA…
Ces trois exemplaires, sans doute complètement pris au hasard par ma libraire, mais on ne dira jamais à quel point le hasard peut parfois bien faire les choses, étaient un épais volume de la série Sorcellerie, La Cité Des Pièges, et les deux premiers tomes de la saga Loup Solitaire.

Je les regardais, fasciné par leurs couvs très travaillées. Quand on a 13/14 ans, des monstres ou des guerriers, ça marque la rétine. Et ces peintures, ça faisait très « pochette d’album hard ». Superbe ! Je ne sortis de ma rêverie que par le son de la voix de ma mère, me gueulant à moitié dessus pour la rejoindre et rentrer avant que ses surgelés ne dégèlent…


Ça m’a travaillé. Je repensais à ces bouquins. Mais bon, qu’allais-je trouver dedans ? Juste un livre sans image ? Lisant à ce moment-là 99% de BD toute l’année, le 1% restant étant « le » livre imposé par la prof de français du collège, toujours merdique et lu dans la douleur, cette éventualité ne me bottait pas des masses.

La semaine suivante, repassant devant la librairie, je constatais que La Cité Des Pièges avait été vendu. Il ne restait plus que les deux Loup Solitaire en vitrine. C’était un signe. Il fallait que je m’active la rondelle. Allez, on prend le risque ! Pressant quelques pièces de dix francs au citron paternel, je me payais en pleine vague de chaleur estivale le rafraîchissant premier volume de Loup Solitaire, Les Maîtres Des Ténèbres. Ce fut le début de quelque chose qui me marqua. Comme pour Musclor, mon engouement pour ces bouquins dura peu de temps, un an et des poussières, mais là aussi, ce fut court mais intense.


Une fois les règles comprises, et mon angoisse de ne trouver que du texte passée, constatant avec joie que le livre était parsemé de dessins, plus ou moins amateur d’ailleurs, de Gary Chalk, ce premier tome me fit pénétrer dans un monde moyenâgeux peuplé de créatures bizarres, d’armes et d’objets magiques. A l’époque, le Seigneur Des Anneaux et tout ce bordel m’était totalement inconnu. Je n’avais même pas encore vu les films de Conan, et je ne le lisais pas non plus. J’ai vraiment mis la botte dans l’heroic fantasy avec ces livres.

Mais c’était surtout le système de jeu qui m’emballa. M’affranchissant assez rapidement des combats, comme vous le lirez plus bas, c’était surtout le fait que vous étiez totalement libre de votre destin qui m’excitait. On vous donnait plusieurs voies à suivre, à vous de choisir celle qui vous botterait le plus. « Si vous voulez traire Chloe Vevrier, rendez-vous ici. Si vous voulez voir les nouveautés sur Goldorak, rendez-vous ici. Si vous préférez ne rien faire, continuez votre lecture. »
En variant les chemins, les choix, vous découvriez de nouvelles choses. Un village abandonné dans la forêt, un petit pont, un cimetière maudit, un troupeau de soldats etc. Chaque partie ne ressemblait pas à la précédente. C’était comme avoir plusieurs histoires réunies en un seul livre et qui se rejoignaient toutes.

Je me découvris, avec frayeur, une âme de fouineur. Moi d’habitude si discret chez les gens, je fouillais dans ces bouquins la moindre maison de fond en comble. Fouineur et téméraire ! Les chemins les plus tortueux en forêt étaient de suite empruntés. J’avais vite compris que, plus c’était dangereux, plus grande était la récompense à la sortie. Enfin, pas toujours… Je prenais des risques inconsidérés pour obtenir une clé, un talisman ou peau de balle. J’aimais repousser les limites du monde, du territoire, que le livre m’offrait.


En un peu plus de deux semaines, je dévorais intégralement ce premier volume, faisant plusieurs parties par jour, négligeant mon meilleur pote qui commençait à se plaindre d’être tout seul et se foutant de moi à moitié parce que je restais enfermé toute la journée au lieu de profiter avec lui du beau soleil d’été. Le pauvre garçon… Malgré le fait qu’il lisait avidement comme moi des Strange, il n’avait jamais été très imaginatif et ne se doutait pas que, même si, effectivement, j’étais chez moi toute la sainte journée, je voyais des horizons bien plus vastes que lui grâce à mon bouquin. Et vu le coup de pute qu’il m’avait fait fin juin, notre amitié avait sérieusement été entamée pour moi. Je trouvais donc plaisant de le laisser pourrir dans son coin. Je réalisais également que c’était lui qui avait besoin d’un chaperon, et pas moi.


Une fois Les Maîtres Des Ténèbres intégralement fait, je me payais sa suite, La Traversée Infernale, le second volume qui piaffait d’impatience dans sa vitrine, et avec quasiment le même plaisir de jeu. J’avais mis le doigt dans l’engrenage. Puis vint le moment de partir en vacances. Je posais mon casque, mon épée et mon armure pendant un petit mois. On les reprendra en revenant.

En septembre 86, malgré le côté speed de toutes les rentrées des classes, avec les fournitures à aller chercher, quelques nouvelles fringues à acheter et le stress de l’inconnu, ne sachant pas dans quelle classe on va encore tomber, je pus m’offrir quelques belles soirées de masturbation héroïque. Je peaufinais mon apprentissage Kai, refaisant les deux tomes, changeant de disciplines, et devenait familier des noms d’ennemis et autres objets.

Puis ce fut le tour du second volume d’être vidé de sa substance. Ayant épuisé le micro stock de ma libraire, et comprenant qu’il n’y en aurait pas d’autres, je pris les devants et m’en allait chasser le Loup Solitaire. Ce ne fut pas très difficile à dénicher, je n’avais qu’à me rendre dans la librairie spécialisée de ma ville, là où je commandais les quelques livres imposés par le collège, et qui possédait une rangée entière de ces bouquins qui feraient de moi, ou pas, un héros. Il y avait du Loup Solitaire et d’autres séries. D’autres aventures s’offraient donc à moi.


C’était devenu un rite. Profitant d’un emploi du temps particulier cette année là, avec un lundi après-midi de libre complet, j’en profitais pour m’y rendre dès que j’avais assez de fric pour cela. J’aimais particulièrement le moment du choix. Qu’allais-je bien prendre cette fois ? Je feuilletais rapidement quelques bouquins, et finalement, mon choix s’arrêtait toujours grâce à un superbe dessin ou tout simplement la couverture. Du pur hasard. Il fallait aussi faire vite car la proprio de cette librairie n’autorisait pas vraiment un jeune con new wave à tripoter ses précieux bouquins.

Une fois « sélectivé », je payais puis quittais l’endroit. Direction : chez moi, pour jouer ! Plus rarement, et parce que la musique a toujours été très importante pour moi, je me rendais au Prisunic du coin pour me payer un disque ou une K7 audio puis je terminais par la librairie où je raflais un Livre Dont Vous Etes Le Héros. Ça faisait la journée à 100 balles. Alors là, c’était Byzance. Je découvrais le nouveau volume au son d’un nouvel album. Ça s’est gravé dans ma mémoire. Lorsque je réécoute le So de Peter Gabriel ou Liverpool de FGTH, des souvenirs me reviennent de ces bouquins…


J’étais à fond dedans. Ayant toujours été plus ou moins un solitaire, mais me sentant véritablement seul uniquement lorsque j’étais entouré, chose qui n’a pas trop changé encore aujourd’hui, ces bouquins me convenaient parfaitement. Personne ne venait m’emmerder ou m’imposer des choix que je ne voulais pas. Et comme je venais de changer de classe, et que l’ancienne bande de potes à laquelle j’appartenais, enfin que je croyais appartenir, s’était dispersée, et en attendant d’en constituer une nouvelle, je passais plusieurs mois ainsi, en stand by. Ces bouquins tombèrent à pic finalement. Les livres sont des amis sûrs.

Ma mère constata très rapidement un changement dans ma chambre qui, d’habitude, était pleine de bruits et de fureur. Là, à peine entendait-elle une discrète musique en fond sonore et, quand elle entrait dans la pièce, le plus souvent, j’étais assis à mon bureau, un bouquin dans les mains et un crayon et une gomme posés à côté. Quel enfant sage elle avait ! Cet enfant si doux qui taillait du monstre en tranches avec un plaisir sadique et s’enfonçait dans des tunnels obscurs sans peur

Bien évidemment, quand on joue tout seul, personne ne vous regarde. C’est un avantage car vous n’avez pas de compte à rendre, sauf à votre conscience mais pour de petites choses, vous pouvez la faire taire assez facilement. Et lorsque vous jouez à un Livre Dont Vous Etes Le Héros, et que vous atterrissez malheureusement sur un de ces chapitres fatidiques où l’on vous annonce bien poliment que vous êtes mort, alors que vous étiez allé loin cette fois, et qu’il faut donc tout recommencer, qu’est-ce que vous faites ? Et oui, vous revenez en arrière et vous prenez, cette fois-ci, le bon chemin. Vous êtes toujours vivant et l’aventure continue. Je l’ai fait. On l’a tous fait.


Et puis tout à une fin. Vers la première moitié 87, ces livres ne me faisaient plus rien ou presque. Lassitude, mais je pense surtout que cela venait du fait que je venais de lustrer l’appareil-dentaire d’une fille pour la première fois de ma vie quelques mois auparavant. Et question émotion, c’était bien plus stimulant que de zigouiller de façon imaginaire du zombie. De plus, j’avais décrypté ces livres et m’étais rendu compte que c’était finalement toujours pareil. Déjà, on aurait pu penser que les titres de tous ces bouquins étaient établis par un générateur automatique. En gros, c’était « Le/La X De La/Du Y ». Remplacez le X par des noms d’objets ou de lieux et le Y par des noms ou adjectifs sinistres ou à consonance aventurière. « Le Cimetière Du Pendu », « La Caverne Infernale », « La Lessiveuse De La Mort »… Quant aux histoires, à part aller délivrer votre village/pays/le monde d’un méchant sorcier ou aller chercher un objet magique, c’était pas très varié. C’est sans doute ça aussi qui m’a lassé dans Loup Solitaire. L’histoire était toujours la même, seul le lieu changeait. Comme Di$ney ! Il est également triste de constater que la plupart des jeux de rôles sur consoles ont cette trame comme scénario. La seule chose qui a changé là-dedans est votre personnage. On est passé du guerrier tout en couilles à la tafiole blanc-navet de boys bands


J’ai longuement gardé ces bouquins chez moi, je crois les avoir balancés voilà moins de 6 ans de cela, un peu à regret. Ils étaient tous pourris, les pages, jaunies par le temps, se détachaient toutes seules, certes, mais bon, c’était une petite partie de moi que je jetais. On avait traversé tant d’aventures et d’émotions ensemble… Par chance, j’ai la meilleure mémoire du monde et tout cela reste en moi. Seule la maladie d’Alzheimer sera un ennemi bien trop puissant à vaincre pour moi, même en trichant…
Retour sur les quelques séries que j’ai achetées et suivies.


Loup Solitaire

Comme je l’ai écrit plus haut, c’est avec cette série que j’ai démarré les Livres Dont Vous Etes Le Héros et c’est probablement la plus plébiscitée des amateurs de ces bouquins. J’ai été très étonné d’apprendre qu’elle avait duré 14 ans et s’étalait sur une trentaine de tomes. Folio les a entièrement retapés depuis avec de nouvelles couvertures mais qui ne valent pas les précédentes à mon avis.
J’ai eu les neuf premiers à l’époque et chacun, ou presque, m’apporta ma dose d’aventure le cul vissé sur une chaise. Vous incarniez un jeune moine-guerrier dans un monastère où l’on vous formait aux techniques Kai. Pendant que vous alliez chercher du bois, le monastère est attaqué et ses occupants tués. Vous êtes le seul survivant et il vous faut aller prévenir le roi de ce malheur. Ainsi débute le premier tome.
Vous maîtrisez à la base cinq techniques à choisir dès le début de l’aventure parmi une dizaine, allant de la maîtrise des armes à la puissance psychique. A chaque mission, chaque tome, vous ajoutiez une discipline supplémentaire, grimpant ainsi dans la hiérarchie Kai. Votre but étant d’atteindre le grade de Maître Kai.
Déjà largement organisé, et constatant les ravages que pouvaient provoquer le crayon à papier et surtout la gomme sur le précieux volume, je décidais de me fabriquer un « master » de feuille d’aventure grand format et réutilisable grâce aux photocopies.


Alors que de nombreux Livre Dont Vous Etes Le Héros utilisaient les dés pour jouer, la série Loup Solitaire se servait d’une « table de hasard » située en fin de chaque volume. Le système était rudimentaire. Vous fermiez les yeux et pointiez votre crayon dessus au pif. Le chiffre obtenu, vous vous reportiez à la table des coups portés et vous déduisiez les points qu’il fallait. Ce système permettait de tricher sans trop se l’avouer. Il suffisait de repérer rapidement dans quel coin de la table de hasard se trouvaient les numéros les plus intéressants et de pointer dessus, « en toute innocence »…
Oohhh, encore un 0, quelle chance ! L’ennemi est tué sur le coup. J’ai gagné ce combat!
Je dois confesser que c’est ce que je faisais le plus souvent, surtout pour des questions de rapidité. Les combats ne m’intéressaient pas, seule l’exploration comptait. De toute façon, comme je suivais la série de tome en tome, j’exportais donc mes taux d’endurance et surtout d’habileté, qui était désormais à trois chiffres, ce qui était largement suffisant pour gagner tous les combats, même sans tricher.


Mon volume préféré fut certainement le troisième, Les Grottes De Kalte, où votre héros (vous !) se rendait dans un Pôle Nord bis afin de ramener un sorcier-traître au royaume. La difficulté de l’aventure, mais aussi son ambiance particulière, me marqua.
Mon engouement pour la série se tassa dès le quatrième volume, Le Gouffre Maudit, que j’achetais, rangeais et oubliais dans la foulée, m’en rappelant que 15 jours plus tard, puis le cinquième, qui était plus long que les autres mais surtout de mauvaise qualité sur le plan de la fabrication. Les pages se détachaient et le bouquin prit la forme d’un gros tas de papier aux feuilles volantes. De plus, ce cinquième volume mettait fin à votre enseignement Kai. Vous étiez devenu un maître avec la découverte du fameux « Livre Du Magnakai », sorte de bible de votre ordre. Normalement, ça aurait dû s’arrêter là mais l’auteur était un Akira Toriyama dans l’âme, toujours prêt à relancer sa série. Cette fois-ci, il fallait devenir un « Grand Maître Kai » et trouver plusieurs pierres magiques pour cela. Donc, plusieurs tomes à acheter…
Les « nouvelles » disciplines ne changèrent guère. C’était souvent les mêmes que les premières mais avec un nom différent. La discipline de l’orientation devint « l’exploration » par exemple. Rien de bien neuf. J’achetai pourtant plusieurs de ces nouveaux tomes. Soyons honnête, La Pierre De La Sagesse et La Forteresse Maudite me plurent, surtout ce dernier avec une ambiance salement glauque. D’ailleurs, on commençait à voir une escalade dans la violence. Mais les volumes 8 et 9, Dans L’Enfer De La Jungle et La Métropole De La Peur, me passèrent complètement au-dessus du casque. Je les ai à peine pratiqués d’ailleurs. Ça m’agaçait, j’avais fait le tour et, comme je l’ai dit plus haut, l’appareil-dentaire de la jolie Jennifer était bien plus bandant…


Dragon D’Or

Ma seconde série favorite juste après Loup Solitaire. Je n’ai pourtant eu que les deux premiers tomes en ma possession, bien qu’ayant joué aux suivants en 1988 grâce à un pote de classe qui les avait tous, mais sans véritable engouement puisque j’avais largué ces livres l’année précédente. Mais ces deux premiers tomes de Dragon D’Or, j’y repense encore aujourd’hui avec un énorme plaisir. L’auteur avait vraiment mis le doigt sur quelque chose que tous les petits garçons ayant un peu trop lu de BD, ou vu des films, veulent faire : pénétrer dans un lieu fermé, certes dangereux, mais plein de salles renfermant objets magiques, trésors fabuleux et pièges mortels. C’est à vos risques et périls. C’était excitant.


Le premier tome, Le Tombeau Du Vampire, m’enchanta par son accessibilité, sa succession de trouvailles et sa grande liberté de mouvements. En cherchant bien, on pouvait s’extraire de ce château hanté par la cheminée, puis ressortir par les marais, mais pas trop loin, sinon, c’en était fini de vous. Cet épisode m’a marqué. Je l’ai vraiment vécu en imagination sur le moment, ressentant la fraîcheur de la brume, entendant le bruit de la nuit. Quand vous avez de l’imagination, pas besoin de LSD !


Le second tome, Le Dieu Perdu, vous permettait de vous enfoncer dans les entrailles même d’un temple inca à la recherche d’un de vos ennemis jurés mais surtout de métal jaune et de pierres précieuses. Même sans avoir bouffé des Cités D’or ou du Indiana Jones, on a tous eu cette envie de découvrir des secrets cachés dans une tombe de ce genre. Le rêve de gosse de devenir archéologue ne vient que de ça.
Particulièrement dur, truffé de salles, d’ennemis, d’énigmes, ce Dieu Perdu, me donna de nombreuses heures de plaisir mais aussi de colère. Dragon D’Or se jouait simplement aux dés. Impossible de tricher cette fois. J’étais donc esclave du hasard. Un soir, il ne me fut pas favorable. Lors d’un combat, trois fois de suite, je n’ai pas pu dépasser le chiffre 7 avec deux dés et je me suis fait étendre. J’ai piqué une crise, pris les dés et les ai balancés devant moi avec rage et amertume. C’est mon Game & Watch Nintendo Parachute qui se les mangea dans la face, explosant son fragile écran à cristaux liquides. Foutu !


Loup Ardent


Après une aussi bonne impression sur Loup Solitaire, je continuais logiquement sur un de ses cousins éloignés : Loup Ardent. Et ce fut un bide. Ce fut mon premier mais pas le dernier. J’ai pourtant essayé d’y jouer mais les règles étaient bien trop compliquées, trop de quotients à tenir etc. C’était chiant. Les Livres Dont Vous Etes Le Héros se doivent d’avoir des règles de jeu simples pour pouvoir être bons je crois. Quand vous devez vérifier plusieurs quotients à la fois, qu’ils sont à trois chiffres, et qu’en plus la difficulté des combats est rebutante, pffff… Où est le plaisir ? On a plus l'impression de faire sa compta qu'autre chose...
J’ai rapidement laissé tomber ce Loup Ardent, sorte de Conan du pauvre. Dommage car les illustrations étaient superbes.


Quête Du Graal


Acheté en octobre 86, comme ça, pour voir, parce que les Chevaliers De La Table Ronde et le Roi Arthur, ça a marqué tous les gosses qui ont lu leurs exploits. Mais là, bof ! Ecrit par le même auteur que Loup Ardent, je me suis peu amusé avec ce bouquin qui se voulait parfois comique. Ça fout tout par terre le comique dans ce genre d’aventure. On ne peut pas fracasser du squelette et ensuite rencontrer un vampire-poète qui vous offre un canard à roulettes (véridique !) De plus, votre héros (vous !) s’appelle… Pip ! Pour passer pour un con, c’est de première…
Contrairement à Loup Ardent, j’ai terminé le bouquin, avec difficulté, mais je n’ai pas poussé plus loin cette série. Dommage, il y avait quelques bonnes idées, comme « Le Temps Du Rêve » par exemple. Lorsque vous décidiez de dormir, et suivant ce que le dé vous sortait, il pouvait vous arriver bien du malheur même si c’était parfois franchement n’importe quoi. Je ne résiste pas au plaisir de vous coller un de ces passages ridicules de ce « Temps Du Rêve » :
L'un des sortilèges de Merlin a échoué et vous a transformé en pied de cèleri  Vous poussez maintenant tranquillement dans un potager. C'est une existence supportable car vous avez à vos côtés des choux et des choux-fleurs à qui parler, mais la chèvre de Merlin a enfoncé la clôture et elle se rapproche dangereusement de vous en broutant. Lancez un dé pour savoir si elle aime le céleri... Si vous faites moins de 6, elle va vous grignoter 5 POINTS DE VIE avant de s'attaquer aux carottes de Merlin.
Les Livres Dont Vous Etes Le Héros Un Pied De Cèleri


Astre D’or


Découverte fin 86 chez un pote adepte comme moi de ces bouquins, et chez qui je prenais pension parce qu’il avait un Amstrad 6128, cette série, écrite par le même auteur que Loup Solitaire, reprenait les mêmes ingrédients et les même règles du jeu mais dans un registre magique. Le dépaysement n’était donc pas brutal.
Vous incarniez un sorcier Majdar, orphelin recueilli façon Moïse (cliché) par des sages pratiquant une magie blanche dans une communauté reculée (cliché). Désormais adulte, vous partez à leur demande rechercher la Pierre-De-Lune (cliché) qui permettra de ramener la paix (cliché) et peut-être même de péter la gueule à un sorcier vilain pas beau qui fout le bordel dans le monde (cliché)…
Vos disciplines étaient beaucoup plus spirituelles et mentales que physiques. Vous pouviez pratiquer la sorcellerie, la voyance, la psychomancie, l’évocation etc. L’alchimie offrait des possibilités assez étendues. Si vous aviez les ingrédients nécessaires, vous pouviez fabriquer toutes sortes de potions, filtres et autres acides par exemple.
Ce premier volume était plutôt coriace, bien plus que celui de Loup Solitaire mais, faute de fric, je n’ai pas pu acheter la suite. Quatre volumes furent produits, ce qui est bien peu contrairement à Loup Solitaire. Les deux séries se croisèrent d’ailleurs plus ou moins.


La Voie Du Tigre


Cette série, qui fit partie des derniers volumes que j’ai achetés, vous proposait de jouer les ninjas. Voilà un préambule intéressant ! Hélas, la difficulté même de l’aventure, des ennemis beaucoup trop forts ainsi qu’un système de combat complexe et peu pratique, émoussa de suite mon envie d’aller plus loin dans ce volumineux premier tome. Je crois me souvenir ne jamais l’avoir terminé.

Ce post prend fin en même temps que votre vie.

12 commentaires:

  1. Je n'ai jamais fait les Loup Solitaire, sauf un pris en plein milieu de la saga et forcément je n'ai pas trop accroché. Mais c'est un des univers les plus complets et l'une des séries les plus populaires de ce genre de bouquins. Le hasard a voulu que tu rates Sorcellerie, dommage : 4 volumes qui racontent une histoire complètement, un système de jeu très simple tiré de la série des Défis Fantastiques mais agrémenté de 40 formules magiques qu'il fallait retenir par coeur (c'était en fait assez simple ...) et qui pouvaient être sacrément marrantes. 4 volumes pleins de magie, de dizaines (centaines ?) d'objets tous plus sympa les uns que les autres, de rencontres hautes en couleur, de références aux précédents volumes (pas de manière lourdingue ou référentielle justement mais au contraire très vivante et ludique). Seules les derniers paragraphes du dernier volume étaient un peu décevants, laissant un petit goût de bâclé à cette aventure épique sur des centaines de pages. Bon souvenir quand même, je me la refais environ tous les 10 ans cette saga :D J'aurais presque envie de te la recommander si je savais où tu peux les trouver, et surtout si je pensais une seule seconde que tu chercherais ;)
    Et j'en ai fait des dizaines d'autres, durant des années. Il y en avait pour tous les goûts, horreur lovecraftienne (les Portes Interdites), super héros (collection Superpouvoirs, écrite par Doug Headline de Starfix !!!), Loup Ardent* (que j'ai adoré, je zappais les combats et lisais l'histoire, assez peu interactive pour un ldvêlh mais pleine de charme), fantasy bien évidemment (et j'en ai mené des dizaines, à la mort ou au succès, des porteurs de rapières anonymes dans la série des Défis Fantastiques de Steve Jackson !).
    L'évolution logique était ensuite le jeu de rôle puisque ces livres venaient de là (Loup Solitaire était à l'origine l'univers de jeu de Donjons et Dragons de l'auteur, et sera bien des années plus tard adapté en "vrai" jeu de rôle) d'autant que l'Oeil Noir, un authentique jdr sur table, était également disponible dans la collection Folio Junior (qui a publié tous les ldvêlh ou presque). Et je l'ai fait, et c'était super, j'en ai fait des années, j'en fais encore à l'occasion. Mais c'est une activité de groupe, d'ailleurs à l'époque je jouais, l'été bien souvent, aux ldvêlh, certes avec plaisir, mais beaucoup parce que je manquais de monde pour une activité plus sociale :D, aussi je comprends à la lecture de la chronique que tu n'aies jamais tenté cette aventure ludique-là.
    Mon grand frère, ce sympathique fumier, a revendu la quasi-totalité de ma collection dans les années 90 à des bouquinistes, sans bien évidemment me demander mon avis ni jamais me reverser un kopeck. Ceci, comme bien d'autres choses hélas, est encore un sujet de contentieux entre nous ...
    Belle trouvaille ces livres, bon souvenir !

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    1. J'en ai joué à d'autres, prêtés par des amis de l'époque, comme les Chroniques Crétoises et quelques Défis Fantastiques par exemple mais rien de marquant. L'oeil Noir, j'ai rapidement compris qu'il fallait acheter un coffret, plutôt cher, pour y jouer. Un ami l'avait et me l'avait prêté, mais c'est là que j'ai réalisé qu'il fallait être plusieurs. Je les voyais mal prendre pension chez moi et les initier. Donc, no way. De plus, les règles étaient assez complexes d'après ce que je me souviens.
      Un truc marrant à propos de cet article et qui n'a pas grand intérêt mais bon, je l'écris quand même, pour le souvenir. J'évoque dans ce billet la librairie spécialisée de ma ville dans laquelle j'allais me ravitailler en LDVELH de 86 à 87. Elle existe toujours mais je n'y suis plus allé depuis ces années là, plus de 25 ans donc. Mardi, je reçois un coup de fil de mon FAI me disant que mon modem allait être changé très prochainement pour des raisons de compatibilité. Bon, ok. La nana au bout du fil me dit que tout va m'être envoyé gratuitement et que je n'aurais qu'à aller chercher le colis dans un de leur relais de mon choix. Et le premier qu'elle me propose... c'est la librairie spécialisée!! Alors ça, je suis tombé sur le cul, d'autant plus que je terminais la rédaction de cet article à propos des LDVELH. J'ai dit banco de suite, surtout pour pouvoir y retourner et voir si les LDVELH étaient toujours là. Jeudi, je reçois un mail, mon colis et arrivé et m'attend dans cette librairie. J'y suis allé le lendemain, vendredi donc. Ça n'a pas trop changé, mais l'étagère de LDVELH a disparu, remplacé par des Dalloz et autres bouquins pour les nuls. La bonne femme pas commode de ma jeunesse aussi n'est plus là, c'est un type de 30 balais en gros maintenant. Seuls les murs pourraient témoigner de mes souvenirs... Le soir même, je publiais l'article. J'aime ce genre de boucle hasardeuse.

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    2. En fait l'Oeil Noir était effectivement un jeu complet et il fallait du monde. C'était un Donjons et Dragons allemand, qui a existé en version poche et version boite. Tu aurais pu t'en sortir pour pas bien cher, les règles n'étaient pas si compliquées loin de là ... Serait resté le pb de la quantité : le jdr c'est plus un truc d'étudiant qui a un peu de temps, un espace privé sans papa maman inclus, une liberté de mouvement et d'heures, et d'autres zouaves dans la même situation. Avant la fac (ou équivalent) on est trop jeune pour rassembler ces conditions, et après la fac, le boulot, les amis, et surtout l'ex-copine devenue épouse et vos potentiels enfants rendent ce loisir difficile à vivre. A part le boulot je n'ai rien de tous ces engagements, ouf, et pourtant je ne trouve que peu de temps pour du jeu de rôle, c'est dire !
      Chroniques Crétoises, oui j'avais oublié, bien, il fallait choisir son dieu tutélaire, j'aimais bien. Il y a eu également deux volumes consacrés aux héros Marvel, un sur Captain America et l'autre sur Spidey, mais ils étaient assez merdiques. Bien évidemment les héros ne pouvaient pas mourir, mais cependant échouer. D'ailleurs il n'y avait pas de système de combat et pas de combats.
      Tiens ... Je me rends compte que ça doit faire pas loin de 10 ans que je n'ai pas touché un de ces livres ... Où sont passés mes Sorcellerie ? Et où ai-je mis mes dés ? ...

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  2. Pour moi tout a commencé en CM1.
    Ce dont je me rappelle le plus après les rédactions qu’on devait faire une fois par semaine, sur un sujet libre, c’est cette fameuse présentation d’un livre nommé Le manoir de l’enfer, édité chez Gallimard, par une camarde de classe (devenue depuis une réalisatrice - connue - si si).
    C’est donc une fille qui m’a fait découvrir l’univers très masculinisé et virils des jeux de rôles !
    Autant vous dire qu’à cet âge (en CM1 on a quel âge déjà ?), j’étais mort de trouille en lisant ce livre, et je me rappelle avoir passé beaucoup de temps dessus, sans jamais réussir à le finir !!! J’ai ensuite enchainé avec toute la production de ces années là, jusqu’à saturer un peu, à moitié par lassitude, à moitié par dépit devant le manque de qualité de certaines productions ultérieures.

    Je lisais ces livres partout, et surtout tout le temps.
    Certains étaient d’une complexité affolante, d’autres trop faciles, et enfin d’autres tout simplement passables… Ceux de Steve Jackson et Ian Livingstone étaient les meilleurs, toute la série des défis fantastiques en somme (le manoir de l’enfer, la galaxie tragique, le labyrinthe de la mort, le talisman de la mort, et les infaisables Sorcellerie  - Alala, les 7 serpents --)

    Pour les autres, je me rappelle de la série de la Voie du tigre, de la série des loup solitaire les Défis et sortilèges, ou encore les chroniques crétoises. Ceux-ci étaient nettement en dessous en terme de qualité, peut être que le concept s’essoufflait, ou tout simplement étais ce moi qui me lassait…
    Entre 8 et 12 ans, je ne lisais que des livres dont vous êtes le héros, à tel point que mes parents demanderent à mon professeur de français si c’était inquiétant, ce à quoi mon prof répondit que le plus important ce n’est pas ce qu’on lit, c’est juste de lire quelque chose (enfin, ça c’est valable quand on a 10 ans !). Cette approbation d’un professeur de français acheva de me désintéresser totalement et surement pour la vie de ce qu’on appelle les « classiques de la littérature française » (même si j’ai de bon souvenir de Candide et des fleurs du mal de Baudelaire – Pour la princesse de Clèves, on repassera)…

    Voyant ma passion pour ces étranges livres, mon père m’acheta pour mon anniversaire l’ « extension au jeu d’aventures » de l’œil noir, trouvé dans un supermarché…
    Aparté : tout ça partait d’un problème de positionnement marketing du jeu de rôle, qui se retrouvait en rayon d’un supermarché compte tenu que ceux qui l’avaient mis là ne savaient pas vraiment quel était le sujet. C’est pour cette raison qu’on pouvait trouver en rayon des livres dont vous êtes le héros « classique » adossés à des scenarios de l’œil noir, tous commercialisés par la même maison d’édition (Gallimard) , et ce sous le même format qu’un livre de poche ! Peut être est ce finalement Gallimard qui ne savait pas vraiment ce qu’il vendait, mais ceci est une autre histoire !
    Apres l’ouverture de la boite, j’étais émerveillé ! Une multitude de petits sujets en cartons, des guerriers, des elfes des nains, des femmes en armures avec des épées (de quoi titiller l’imaginaire d’un pré ado de 11 ans… On y reviendra plus tard) imprimés recto verso, à découper, des éléments de murs et de décor, des grilles quadrillées ou polygones pour les mettre en scène (mes préfèrées étant les quadrillées) … Voilà de quoi servir de support à mes aventures imaginaires… sauf qu’il manquait quelque chose… En l’état le contenu de la boite ne servait à rien. Je me posais de grandes questions…
    Quel est donc le principe de ce jeu ? ça ressemble à un livre dont vous êtes le héros et ça n’en ai pas un ?
    Je me renseignais un peu. Je trouvais dans l’extension au jeu d’aventures de l’œil noir qu’il fallait que j’achète la première boite !
    Ce que je fis assez vite, et à la lecture du scenario l’auberge du sanglier noir, je ne savais vraiment pas quoi faire… Je comprenais la création du personnage, je trouvais ça génial, mais comment on faisait pour jouer ?
    Quel mystère...
    Bref, c'etait le debut de ma passion pour les jeux de roles.

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    1. "le plus important ce n’est pas ce qu’on lit, c’est juste de lire quelque chose"

      Il avait tout pigé le prof.

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    2. Même aventure pour moi (sauf que j'ai quand même eu la présence d'esprit de commencer par la boite "Initiation au jeu d'aventure" ! On a fait mon "perso" avec mon frère, et l'on s'est retrouvé comme deux ronds de flanc à ne pas trop savoir quoi faire et à trouver ça relativement nul à l'essai en fait ... Jusqu'à ce qu'un voisin se joigne à nous. En groupe subitement l'activité prenait tout son sens !
      Par contre même si c'était mal fichu niveau distribution je pense que Schmidt France connaissait très bien son produit : trouvable partout ou presque c'était là sa force et Gallimard ne s'y est pas trompé en sortant sa propre version (la même à l'exact mais en format poche).
      A mes yeux l’Œil Noir reste LA véritable alternative à D&D, que j'adore par ailleurs. Das Schwarze Auge propose une ambiance et un contexte à la fois hyper classique et propre à lui-même de par la sensibilité forcément teutonne de l'auteur. Beaucoup de thèmes archi-convenus de la Fantasy y sont traités avec (un peu) d'originalité (voir le traitement des kobolds, la description des orques ...), et son traitement beaucoup plus "low key" de la magie le place aux antipodes de Donj.
      Le jeu est toujours ultra populaire en Bochie. Il en est à sa 4e édition.

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  3. Merci pour la séquence nostalgie : j'ai dévoré lu et relu les loups solitaires, attendu avec hâte la sortie du suivant ... et j'avais presque oublié tout ça.

    CM1, CM2, ça date, mais c'était hier.

    Et le CDI de mon collège avait une étagère bien achalandée pour Défis Fantastiques et autres collections... dont le fabuleux et innénarable "Quete du Graal", avec PIP, l'épée parlante, un gros second degré qui rafraîchissait l'héroic fantasy.

    La voie tu tigre ... dont j'avais les deux jeux sur Thomson TO8 ! (si, y avait des jeux là dessus !)


    Je dévore tes articles découverts hier, vraiment bravo et merci !

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  4. Tiens, tiens, me voilà également à me remémorer mon adolescense et cette incontournable époque des Livres dont vous êtes le Héros... Et grâce à la "Magie" de l'Internet (désolé), voilà que je tombe sur un site où l'on peut se les télécharger presques tous (173 livres) en format pdf que l'on peut ajouter à une liseuse quelconque. Pour ceux qui on encore cette nostalgie, osez!

    http://liens-ddl.blogspot.ca/p/blog-page_1321.html

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  5. J'aime beaucoup les livres dont vous êtes le héros. La reine des vampires, le maître des ténèbres... ils m'attiraient plus par leurs couvertures et leurs graphismes que par le jeu lui-même qui me laissait assez indifférente. Quand aux premiers jeux vidéo par ordinateur j'ai complètement zappé cette période décrite ci-dessus puisque je n'ai eu un ordinateur qu'en 2003 et d'abord pour des travaux de bureautique et Internet.

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  6. Triste nouvelle:

    http://www.journaldugeek.com/2016/12/01/joe-dever-figure-legendaire-de-lheroic-fantasy-est-decede/

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