dimanche 17 avril 2011

THE INFINITY GAUNTLET FINE ART THEATRE - KOTOBUKIYA



Août 1991. Vacances. En Bretagne. Avec mes parents… Ce fut l’une des dernières fois d’ailleurs que je partais avec eux. Cela faisait déjà quelques années auparavant que j’avais senti le décalage entre leurs propres aspirations ludiques estivales et les miennes. Là, ce fut le pompon. Ce n’était plus un décalage, mais un abîme. C’était fini, il fallait décrocher.
Comble de tout ça, on s’est retrouvé dans un bled foireux. Bien logés tout ça mais bon, c’était quand même bien mort autour. Je me passais mentalement en boucle la chanson des Négresses Vertes Voilà L’été, avec ce couplet plaignant les vacanciers se faisant chier alors que la capitale est si belle, pleine de touristes allemandes féminines n’attendant que de se trouver un bon guide… Moi j’étais ailleurs, et ça me déprimait. Les « jeunes » du coin étaient déjà vieux. Dans la tête, ce qui est le pire. Des journées passées au bistrot devant des Ricard, à jouer au baby foot et habillés d’une façon qui fera toujours rire les gens de la ville dans mon genre. Je me souviens d’un type avec un short et des mocassins vernis blancs et noirs…
Bref ! Des vacances glaçantes pour mon cerveau. Je comptais les jours. Comme en taule. Par chance, des voisins anglais étaient là, avec leurs filles, et puis j’avais ma musique et surtout, de la lecture. Comme chaque année, le peu d’économies emmenées avec moi passa, non pas dans des entrées à la Chounga Club, mais chez le libraire. J’étais encore bien ancré dans le trip comics et j’achetais encore à peu près tout ce que les éditions Lug sortaient.

J’achetais depuis le début de leur parution les trimestriels Récit Complet Marvel (RCM), sorte de Graal pour lecteur de comics à cette époque. « Récit Complet », tu parles ! Ce n’est que très récemment, en lisant les originaux ricains, que je me suis aperçu que ces « Récit Complet » n’étaient pas complets du tout. Bonjour les coupes et autres censures débiles ! Admirez cet exemple, crée tout spécialement pour vous, visible ici. Les premières planches sont l’original et les dernières, la VF… Enfin, j’achetais ça et, n’étant pas au courant, ça me suffisait à mon bonheur. Ce que l’on ignore ne peut nous faire de mal.
Juste avant de partir pour le rude climat breton, dont la pluie ne mouille que les cons, j’avais acheté le RCM précédent, un peu à la bourre, Jungle Saga. Cet album couillu se composait de deux aventures entièrement consacrées à Wolverine, dont une avec le Punisher en bonus. Le mutant canadien commençait à devenir très célèbre dans le monde des comics au début des années 90, sans doute trop. Par la suite, je vis débarquer presque mensuellement un truc spécial sur lui, et pas toujours très bons. Exploitation.
Sortant d’une excellente impression sur ce Jungle Saga, j’achetais sans trop me poser de question le RCM suivant : Thanos, en me disant tout de même que ce serait forcément moins cool qu’un bon vieux Serval en plein bourre.
Erreur.

Je connaissais déjà un peu Thanos auparavant. Ennemi juré de Captain Marvel, puis plus tard d’Adam Warlock, je l’avais croisé furtivement dans Titans à une époque où mon âge était encore un chiffre et non un nombre. J’aimais pas trop Captain Marvel, les dessins de Pat Broderick me dérangeaient et les histoires de Jim Starlin ou de Doug Moench me semblaient bizarres. En fait, j’étais trop jeune pour pleinement apprécier la chose.
Je retrouvais Thanos, pour un rôle assez secondaire, dans le magnifique album La Mort De Captain Marvel, qui fut l’un de ces petits chefs-d’œuvre dont Marvel peut se vanter.
Ce RCM sur Thanos me mit une claque magistrale. Pas de la même façon que la mort de Phoenix en août 83 mais tout de même, ce fut bien plus labourant qu’un coup de griffes en adamantium. L’histoire est simple : Thanos sert sa maîtresse et son amour de toujours, la Mort, dans son royaume. En scrutant le puits de l’infini, il lui vient une révélation. Il sait désormais ce que sont réellement les six joyaux de l’âme dont il avait déjà usé auparavant. Autrefois existait une entité qui était tout et unique. Et donc seule. C’est comme gagner au Loto et s'apercevoir qu'il n'y a rien à acheter en magasin… Elle se suicida pour en finir mais toute sa puissance se retrouva dans six pierres dont chacune contrôle un aspect de l’univers (temps, esprit, espace, âme, pouvoir, réalité). Quiconque les posséderait en sachant ce qu’elles sont deviendra la plus grande puissance qui soit.
Comploteur et manipulateur, Thanos n’éventa pas ses projets à la Mort mais la convainquit tout de même de partir à la recherche des cailloux magiques, pour sa gloire. Il lutta, usant de force, d’adresse, de courage, de trahison et de ruse pour les rafler à ses propriétaires du moment. Une fois en sa possession, il devint effectivement une sorte de dieu tout puissant. Je ne dirai pas la fin mais cela ne lui servit à rien du tout dans son projet secret.
C’était une quête assez classique qui se déroula devant mes yeux mais ce furent surtout les dessins de Ron Lim qui me scotchèrent. De plus, ils bénéficièrent de colorisation par ordinateur, une première pour moi, et cela se sentit de suite, avec des effets spéciaux par-dessus le marché. Une véritable claque visuelle.
En 1992, l’année suivante donc, Jim Starlin, expert qu’il est pour exploiter un nouveau filon mais salopant souvent ses suites, concocta une nouvelle histoire, en plusieurs parties cette fois : The Infinity Gauntlet, (Le Défi De Thanos en VF). En effet, Thanos n’a rien trouvé de mieux que d’installer ses pierres sur son gant gauche, donnant un truc bien rococo
Dans cette histoire, les héros de la Terre, ainsi que quelques dieux et entités cosmiques, ont eu vent de la nouvelle suprématie de Thanos. Un si grand pouvoir dans les mains d’un nihiliste convaincu? Autant faire garder sa gamine par Berlusconi ! On largue donc la quête aventureuse pour du bourrin pur jus, avec des combats à foison et des retournements de situation. Là non plus, je ne vous dirai pas la fin, mais cela donne prétexte à une nouvelle histoire, Infinity War, (la Guerre Du Pouvoir), plutôt foireuse, mais rien en comparaison avec la suivante, Infinity Crusade, (la Croisade Cosmique) qui, là, montre de suite l’usure de tout ça. D’autres histoires arrivèrent encore par la suite mais je ne les ai jamais lues, ayant largué les comics en 1994.

Cette statue s’inspire de The Infinity Gauntlet. Je l’avais déjà repérée en 2009 alors que je lançais ce blog, elle venait de sortir. Elle me faisait salement envie, malgré des photos, sans doute du prototype, pouvant refroidir. De plus, elle était chère. 180€, ce n’est pas au-dessus de mes moyens mais de ma limite permise. Elle fut tout de même vendue jusqu’à la dernière et l’appellation « PRODUIT EPUISE » arriva rapidement.
Mais il s’est passé quelque chose ces derniers mois chez Kotobukiya. Il faut croire qu’ils ont refait des tirages de certaines de leurs pièces vu la déferlante de produits dans les boutiques spécialisées. On voit revenir des choses que l’on croyait totalement disparu, et souvent à prix cassés.
Profitant d’une commande ne pouvant être effectuée pour cause de stock défectueux, j’en profitais pour changer de pièces et de tout miser sur cette statue qui me faisait envie depuis si longtemps, et en promo SVP ! 70€.
A l’arrivée, j’ai pleinement mesuré la chance que j’avais eu de la payer à ce prix là car à 180€, j’aurais pleuré. Vous allez comprendre pourquoi.

Première grosse surprise, le diorama ne mesure que 24cm de haut, et encore, avec le bras de Thanos. Moi qui m'attendais à une pièce d'au-moins 30cm de haut, j'ai été un peu surpris. Il est aussi grand que mon buste de Daredevil, de la même boîte.

Un gros bloc.

Y'en a même derrière, on voit ça après.

Notez la couleur des flammes et fumée jaunes ici par rapport aux photos officielles du prototype. C'est vraiment pas malin car c'est le genre de truc qui peut faire perdre des ventes.

De gauche à droite, Iron Man, Thor, Spider-Man, Docteur Strange, Captain America, Thanos, le Surfer D'argent et Adam Warlock.

Le Spider-Man sent bien les années 90 dans sa représentation.

La pose des personnages n'est pas anodine. Ici, le Surfer nous rappelle la scène où il fonce pour faucher le gant.

Le socle reprend également le palais de la Mort.

Ce bon vieux Thanos. Je lui trouve plus un air des années 70 que 90 sur cette sculpture.

Avec son gant rococo. On peut trouver de bons gags sur le Net à ce propos, comme celui-ci par exemple.

Même Thor ne fut pas de taille face à Thanos.

Autant la taille du diorama m'a surpris dans le mauvais sens, autant je ne m'attendais pas non plus à un tel détail dans les personnages. Là, c'est du bon boulot.

Cap et son bouclier peint à la main... A l'oeil nu, ça passe mais en photo, ça ne pardonne pas. Pour ce genre de truc, il vaut mieux confier ça à la machine je crois. Certaines statues et bustes Bowen ont eu le même problème.

Oscillant entre le bien et le mal, Thanos est devenu un incontournable des fans de comics et une vache à lait chez Marvel. Les statue Bowen et Sideshow fleurissent sur lui.

Très bon.

Bonnes couleurs également.

Pas de personnages branlants ou de couilles de fixations, du solide!

What's up doc?

Warlock, le futur être suprême.

Ces histoires de joyaux à la con me rappellent les pires scénarios des jeux de rôles...

Le logo de la BD.

C'est un retirage à mon avis.

En tout petit, coincé dans cette smala, les deux trônes, un pour Thanos et l'autre pour la Mort.

Au dos, les représentations des entités cosmiques.

Messire Haine, Dame Amour, le Tribunal Vivant, Eternité.

Ordre, Chaos, le Gardien, l'Etranger et Kronos. Il manque Eon et les deux Célestes tout de même. Ils sont tous réunis ici.

Enfin, au milieu, Galactus. Pas le plus fort mais le plus connu.

Le roi de la glisse!

Glaçant.

Sur la pointe des pieds.

Avec sa boîte. Une très belle pièce mais à acheter uniquement en promo. Au tarif fort, vous pourriez vous sentir lésé.

Verso.

Le commentaire du sculpteur Keiji Iwakura.

A l'arrivée.

Sous capote.

Extraction.

Exhumation.

Les gros trucs noirs sont des cubes de mousse, pour amortir les chocs au cas-où.

Il pèse son poids, 2,2kg!

Dernière photo avant déballage et nettoyage des cubes de mousse.

2 commentaires:

  1. Thanos c'est sacrément quelque chose. Un grand personnage. Thanos Quest et ensuite Infinity Gauntlet sont très réussis. Infinity War est effectivement nettement moins bon même si personnellement j'ai apprécié le triangle Thanos/Warlock/Magus et l'ambiance presque désespérée de ce combat. Infinity Crusade... comment dire... N'EXISTE PAS. Starlin est un grand auteur je trouve, mais il a souvent été contraint par Marvel à faire ce qu'il ne voulait pas faire, ceci explique cela. Pour l'anecdote ce n'est pas lui l'auteur des Guerres Secrètes, c'est Jim Shooter.
    Ce diorama ne me plait pas trop, et cher, je crois que pour encore plus cher je vais attendre le nouveau Bowen de Thanos avec le Cube Cosmique.

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  2. Merde, les deux même prénoms ont dû me brouiller. Je corrige ça, merci.

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