Quand j'étais gosse, à la fin des années 70, tout début 80, entre deux Pif Gadget et trois Goldorak, je lisais Nova. C'était du même acabit que Strange, que je lisais également, à savoir des super-héros américains en collant sauvant "le monde libre" de la menace de mégalomanes également en collant. On peut dire que j'ai quasiment appris à lire grâce à ces BD. Tout s'explique diront certains...
Je lisais Nova parce que son petit format en faisait le mensuel le moins cher mais aussi pour ses BD proposées. Ça démarrait par Spider-Man et se terminait par les Quatre Fantastiques. Un copieux menu donc. Entre ces deux mastodontes, on pouvait glisser quelque chose de plus léger et prendre des risques. Ce que fit Lug, qui éditait également Strange, Titans etc. Au début des années 80, on vit apparaître dans les pages de Nova une nouvelle super-héroïne: Spider-Woman!
Ce n'était pas qu'une simple féminisation de Spider-Man. Les histoires étaient bien plus glauques. Magnifiquement dessinée par Carmine Infantino, Spider-Woman me fit un effet boeuf sur mon jeune esprit, en particulier sur les formes de la femme araignée... Cette femme ressemblait à une femme, au premier coup d'oeil! On peut dire qu'elle m'a aidé à rester sur le chemin de l'hétérosexualité, avec Lynda Carter.
Je me serai coupé une patte à l'époque pour avoir une figurine de Spider-Woman! Mais non, pas pour la tripoter et faire des saloperies avec, je n'avais même pas 9 ans à ce moment là. Mais simplement, pour jouer avec. Je devais me contenter de pantins de carton à son image que je réalisais moi-même faute de mieux. Ça faisait très "Tiers-monde" tout ça...
Lorsque j'ai vu la figurine de Spider-Woman en vente en 2008, et qui plus est bradée à 8€, j'ai sauté dessus directement. Nous sommes conditionnés par nos souvenirs de jeunesse... Pourtant, en la voyant en rayon, je tiquais légèrement. Elle me semblait un peu... bizarre. Et une fois déballée, le malaise se confirma.
Issue de l'immense collection Marvel Legends, la figurine de Spider-Woman se révèle extrêmement très décevante. Elle provoque plus le rire qu'autre chose avec ses jambes squelettiques et tordues et son bassin d'affamée. Tout le jouet respire l'anorexie alors que le personnage de la BD était très "en formes".
Les articulation sont dures, il faut salement forcer pour plier un bras ou une jambe. Un gamin cassera ça très rapidement à mon avis... Le visage est laid. Les cheveux semblent être gras ou encore mouillés. La toile sous les bras est mal foutue et trop large. Le tour de taille est ridiculement petit. Quant à la faire tenir debout, il vous faudra de la patience et éviter de le faire en période de grand vent... Le sculpteur devait être bourré quand il a réalisé ce jouet!
Peut-être ne faut-il pas réaliser ses rêves de gosse? On se sent toujours déçu à la fin, c'est un peu comme les fantasmes sexuels finalement.
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