mercredi 14 septembre 2016

NOIRES SONT LES GALAXIES

Entre la fin des années 70 et le début 80, chaque vendredi soir sur Antenne 2, il y avait un téléfilm français. Le plus connu est Médecins De Nuit, dont le générique de Vladimir Cosma résonne encore dans de nombreuses vieilles oreilles.
Même si pas mal de ces séries étaient à tendance humoristique, comme Papa Poule ou Sam et Sally, diffusées à la même période, beaucoup d'entre elles n'étaient pas gaies, mais plutôt réalistes, un peu moralisantes sur les bords, et se terminant souvent assez mal. L'époque voulait ça. C'était la France d'avant ; avant le raz de marée Dallas et la prise de conscience des producteurs que les Français préféraient largement rêver sur la vie des riches que de réfléchir à leur condition de pauvres.


En 1981 débarqua sur nos écrans Noires Sont Les Galaxies. Exit les toubibs soixante-huitards s'en allant soigner en R5 des cassos dans des quartiers de merde! Là, on était dans de la SF. Le pitch met de suite dans le bain.
Un type bossant dans un hôpital découvre un trafic de cadavres, mais ces cadavres reprennent vie! Ce sont en fait des extraterrestres voulant dominer la race humaine en prenant possession de leurs corps. Du David Vincent à la française!

L'histoire, trop barrée, déplut fortement à mes parents. Elle ne les faisait ni rire ni rêver. Aucune chance qu'ils ne suivent ça. Mais pour moi, qui avait déjà la coupe au bol dans l'espace, c'était du petit lait. Equipé d'une mini télé noir et blanc dans ma chambre, je regardais cette série composée de quatre épisodes. Je n'allais plus jamais l'oublier.
Ce n'est pas son histoire qui me marqua, mais son ambiance glauque. L'intrigue, les yeux des extraterrestres qui brillaient, chose qui me fera toujours de l'effet, mais surtout, il y avait quelque chose qui m'avait terrifié. Les aliens avaient dans leur corps une sorte de graine qui pouvait les tuer en germant. Quand ça arrivait, des branches noires poussaient de l'intérieur et leur sortaient du ventre. Du haut de mes 9 ans à peine, ça m'avait salement remué.


J'en avais revu quelques extraits voilà plusieurs années de cela et constaté que d'autres aussi avaient été marqués par ces cosplays Interflora... Là, j'ai l'intégrale et il y a longtemps que je voulais en faire un hommage.
Evidemment, ça a très mal vieilli. L'histoire est poussive, pas mal d'acteurs dedans sont mauvais comme tout et les effets spéciaux sont ridicules. La réalisation, triste et sombre, sonne très "pays de l'Est". On retrouve tout de même l'excellent François Perrot, qui devait cachetonner sans doute, et Catherine Leprince, qui faisait partie des petites actrices qui montaient à ce moment là. Mais bon, il vous faudra tout de même beaucoup d'indulgence pour regarder cette série, surtout si vous ne la connaissez pas.

Si j'osais le mauvais jeu de mot, je dirais que Noires Sont Les Galaxies était un OVNI dans le PAF de l'époque. Une tentative de faire, sans grands moyens, de la SF à la française, le plus honnêtement possible, et de la diffuser à une heure de grande écoute. C'est ça le plus étonnant, que cette série ait pu passer en prime time. Ça ne pouvait arriver qu'avant. De nos jours, voir un truc pareil à 21h, ce serait effectivement de la SF...







2 commentaires:

  1. Merci pour cette curieuse découverte. Perso, je ne connaissais pas du tout, étant pourtant de la même époque. Effectivement, inimaginable aujourd'hui. Seuls les reportages orientés, les téléfilms français chiants et/ou engagés, les émissions débiles ou autres re-redifs ont le droit d'antenne. Faut s'accrocher pour trouver quelque chose de potable et de neuf.

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  2. Un peu plus tard sur la Cinq il y aura les Accords du Diable, toujours en prime time et tout aussi sidérant : des pentacles et autres symboles sataniques, des films d'horreur parfois franchement répugnants (The Thing mais aussi de nombreuses bisseries italiennes).

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