dimanche 19 juillet 2015

RETOUR DE BROCANTES BRETONNES

Si je vous dis « Bretagne », vous me répondrez invariablement : « pluie, alcool, crêpes, bars » etc. Ce n’est pas faux, mais vous pourriez rajouter également « brocantes ».
L’an dernier, ma Rouquine et moi avions été très agréablement surpris par le choix et la qualité proposés dans cette région. Bouquineries, Emmaüs, vide-greniers, ça ne manque pas et quasiment tous les jours en cette période estivale! Il suffit d'avoir une voiture et le monde est à vous. A ce propos, la Rouquine tient à dire que les Bretons conduisent très mal et sont de véritables dangers publics au volant. On a failli en faire les frais...

De nombreuses brocantes furent faites pendant cette trop courte semaine de repos, parfois plusieurs dans la même journée. On programmait le GPS, avec une limite de 80 bornes, parce qu'au-delà, ça faisait de trop, et en voiture Simone! On est tombé sur des trucs assez gratinés, comme celle qui n'était que la maison d'un particulier qui vendait tout ce qu'il y avait dedans...
Point de jouets ici, c'est pas trop le genre, sauf des trucs des années 90 revenant tout le temps, comme des Action Man par exemple. Mais des livres et des revues, ça, pas de problème. Et surtout sur la Seconde Guerre Mondiale. Là-dessus, le pays bigouden est une manne. On commence même à être connus dans certaines bouquineries. Vu ce qu'on lâche dedans comme fric aussi, pas étonnant qu'ils nous reconnaissent et nous déroulent le tapis rouge en nous voyant arriver. Et plus on en prend, moins on paie comme vous allez le voir. Le retour fut tout de même assez compliqué avec au moins 50 kg de bagages supplémentaires...

L'une de nos premières brocantes nous offrit de belles trouvailles. Evitant soigneusement un revendeur de sauciflards portant un T-shirt représentant un énorme portrait d'un cochon bien rose, nous tombâmes sur de vieux appareils photos. Vous savez, les crincrins rectangulaires avec des pochettes en cuir et bandoulière. La Rouquine les collectionne. Elle en dénicha un, complet, avec encore son objectif et tout le reste dans le ventre. 40€. Le mec ne savait clairement pas ce qu'il vendait. Et malgré ce prix donné, la Rouquine eut même le culot de le faire baisser à 35€ ! Ça commençait déjà bien.
Plus loin, l’embellie se poursuivit avec un vieux poivrot bedonnant vendant des disques vinyles. "Sa collection personnelle" soi-disant... Tu parles! Il y avait plein de doublons dedans! C'était un étranger parlant aux badauds dans un français très approximatif, en espagnol à sa femme et en anglais avec nous... Plusieurs caisses de disques en excellent état se présentèrent à nous, et quand la Rouquine tomba sur Fleetwood Mac ou Klaus Nomi, il était évident qu'elle les fouillerait toutes. Quant à moi, j'ai commencé à avoir les yeux qui clignotaient en découvrant du Yazoo et les premiers Jarre en édition anglaise. Google Translation Man comprit de suite qu'il avait affaire à deux spécialistes de la chose et nous demanda nos goûts "pour mieux nous aider", et surtout mieux écouler ses skeuds... Il nous dit qu'il avait encore deux caisses de disques dans son van, à l'arrière. Pas de problème pour la Rouquine, qui se lança dans une fouille rectale du camion... Je surveillais du coin de l'oeil quand même, on kidnappe les gens très facilement de cette façon...

Dès que nous trouvions un disque à notre goût, le mec le sortait de sa pochette et lui pchittait dessus un produit pour le nettoyer, histoire de dire qu'il est nickel chrome et justifier son prix ensuite évidemment. La Rouquine ne se laissa pas intimider par ces manoeuvres grossières et surtout les prix, qui variaient entre 8 et 12€ pièce suivant état. Trop cher! On rafla le tout, plus un camée pour elle trouvé sur l'étal de sa femme, pour 50€.

Retour dans la bouquinerie que nous avions visitée l'an dernier, celle où j'avais trouvé un exemplaire de Goldorak. Elle existe toujours et la mémé que j'avais évoquée aussi. Elle semblait moins débloquer que l'an dernier. Mais nous n'étions pas là pour prendre de ses nouvelles mais creuser sa mine de papier. L'un des premiers coups de pioche exhuma une pépite. Des Signal, journal allemand de propagande absolument incroyable sur sa forme pour l'époque. Très grand format, photos couleurs dedans, le Paris Match des nazis! Chaque pays conquis avait son édition. A les lire, ils allaient gagner la guerre sans problème, même en 1944! Ce genre de document est priceless pour un amateur de la période d'Occupation. Ils étaient vendus 5€ pièce et il y en avait une bonne vingtaine. 100€ donc? Nan, vous allez voir.

D'autres trouvailles toujours chez la même bouquiniste. J'ai décidé de commencer une thématique "coco", ça équilibrera celle des "fachos". Tout ça c'est pareil de toute façon. On peut voir les yeux des bouquinistes s'allumer lorsque nous déposons sur leur comptoir une pile de livres en leur disant: "C'est pas fini!" Ils savent qu'ils vont faire leur journée. Malgré ça, la patronne nous fit un prix défiant toute concurrence. Comment gagnent-ils leur vie avec de telle ristourne? Entre 5 et 20€, je veux bien, mais là, ce fut près de 30% de rabais d'un coup! La Rouquine me disait qu'ils touchaient ces bouquins à 1€ pièce, alors même avec cette ristourne, ils gagnent du fric. Certes, mais c'est toujours 30% de moins pour eux. Je suis sans doute trop âpre au gain...

Autre bouquiniste, que nous avions également repéré l'an passé, celui faisant salon de thé, remember? Nous sommes arrivés le jour même où la proprio ouvrait son échoppe pour l'été. Heureux hasard. Nous nous aperçûmes qu'elle avait un compagnon. C'est lui qui nous reçut, très amicalement, et nous fit, lui aussi, une méga ristourne. La nana ne nous en avait pas fait l'an dernier, malgré une imposante pile de papier achetée. La Rouquine et moi décidâmes de ne plus mettre les pieds là-dedans que si c'était le mec qui était là.

Une mini brocante en plein air. Un Paris Match en excellent état datant de la semaine de la mort de JFK. Le bouquin était bien plus grand à l'époque que maintenant. Et un HS sur les années 80 que mes parents avaient acheté et très intéressant, en particulier avec un dossier sur le SIDA et la théorie du "patient zéro".

Au milieu de tous ces livres parfois un peu too much, il fallait bien se reposer. Ma douce moitié rouge dénicha des V, que j'achetais en 1985, et deux petits formats Arédit. Un Sueurs Froides, recueil d'histoires courtes d'horreur façon Creepshow, bouquins dont j'ai toujours été friand étant gosse, et le premier Créature Du Marais que j'avais acheté en Bretagne même en 1982. Les boucles de la vie...

Une très belle fournée lors d'une autre brocante à ciel ouvert. Du Télé Junior vendu à 0,50€ pièce, franchement, pourquoi s'en priver? Un Mazinger Z en français, qui ira bien avec celui en espagnol trouvé voilà quelques temps. Notez également le Superman plus haut, où il se fritte contre... Alexandre Le Grand!

Deux magazines sur les séries télé avec du Star Trek pour la Rouquine et un double article sur Millennium pour moi + des 45 tours chers à mon coeur, mais pas chers du tout question prix.

Deux exemplaires des livres édités par G.P Rouge Et Or sur Goldorak. Les dessins sont épouvantables, on les avait vus ici. Mais comme je me suis mis en tête de retrouver ma collection de revues sur lui, Télé Guide et autres, je prends quand même. 2€ en plus chacun. Les Lug sont pour la Rouquine. Je ne veux pas me relancer dans ce genre de collec'. Emotion pour moi tout de même en retrouvant le Special Strange 33, avec la mort de Phoenix dedans. Probablement l'histoire qui m'a le plus marquée dans ma vie et que j'avais lue en Bretagne (encore) en août 83.

Un livre d'illustrations de SF dans le genre rétro-futurisme. Vous savez que j'adore ça, et la Rouquine aussi. J'ai retrouvé dans ce livre certains dessins publiés sur ce blog d'ailleurs. Pour le reste, encore de l'Histoire. Le bouquin sur Dora, le fameux camp où était fabriqué les fusées V2, je l'avais lu dans ma biblio municipale voilà près de 10 ans de cela, quand j'y allais surtout pour draguer une petite à l'accueil qui pouvait rester assise même si on lui enlevait sa chaise...

De nombreux exemplaires du "Petit Journal" furent découverts dans un village quasiment réservé aux bouquinistes. Les commerces étaient disposés ainsi: un bouquiniste, un bar, un bouquiniste, une crêperie, un bouquiniste, un bar...Ce fut très étonnant. Très mauvais souvenir pour moi tout de même chez l'un d'eux du fait d'un sale gamin complètement barge hurlant et courant partout. J'ai pu voir à quel point la mère avait de l'autorité sur son têtard. TAGADA TAGADA BOUM! TAGADA TAGADA BOUM! "Evan, tu arrêtes de courir et de sauter stp!" TAGADA TAGADA BOUM! TAGADA TAGADA BOUM! TAGADA TAGADA BOUM! TAGADA TAGADA BOUM! "Evan, tu arrêtes chéri!" TAGADA TAGADA BOUM! TAGADA TAGADA BOUM! TAGADA TAGADA BOUM! TAGADA TAGADA BOUM! Putain...Je hais les mômes.

Encore nos amis de la race des seigneurs, qui étaient tous blonds aux yeux bleus, grands, minces et musclés... Ça me fera toujours marrer ça. A noter un autre document d'époque sur Pétain. Alors là aussi, y'a de quoi se poiler! Vous savez, le Maréchal qui prônait la morale alors qu'il était un adepte des partouzes dans sa jeunesse et continuait de trombiner nombre de petites nanas pendant l'Occupation malgré son grand âge et sa bague au doigt... Rien n'a bien changé depuis.

1 commentaire:

  1. Quand on vous disait que c'était des malades dans ce bled:

    http://www.francetvinfo.fr/societe/securite-routiere/en-bretagne-un-radar-flashe-900-automobilistes-en-24-heures_1005653.html#xtor=AL-79-%5Barticle%5D-%5Bconnexe%5D

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