Les fidèles de ce blog (y’en a ?) commencent à le savoir, Goldorak fut mon plus grand choc étant gamin. Une véritable révélation salutaire et qui me hante toujours trente ans après. Mais avant que je ne me mange le robot de l’espace dans les dents en 1978, il s’était écoulé quelques années pendant lesquelles mes jeunes yeux avaient pu voir de bien belles choses sur la grosse télé familiale. Il y eut Cosmos 1999, qui me mit définitivement, et dès l’âge de trois ans, la tête dans les étoiles. Wonder Woman, qui me garda sur la voie de l’hétérosexualité et me grava dans l’esprit une certaine vision de la femme faite de courbes et de rondeurs. Mais malgré leurs qualités, ils n’eurent pas la même portée que L’Homme Qui Valait Trois Milliards. Rappelez-vous, Steve Austin, interprété par l'immense Lee Majors, cet astronaute qui s’écrasa dans son avion expérimental et à qui l’on greffa deux jambes, un bras et un œil bioniques :
Je regardais ça, me décollant la rétine devant les aventures de ce mec à moitié robotisé. Je m’imaginais avec des circuits imprimés dans chaque membre (non, pas dans celui-ci quand même…), soulevant des trucs lourds ou sautant à 456216m de hauteur…
Ce thème du cyborg, développé dans cette série et issu d’un livre du même nom, m’a vraiment marqué et c’est avec une grande joie que je constate les progrès de la science à ce sujet car l’union de l’homme et de la machine est déjà là. On peut déjà considérer quelqu’un avec un pacemaker comme un cyborg. Bientôt, les sourds et les aveugles n’existeront plus, leurs organes déficients auront été remplacés par de l’électronique fiable. C’est excitant. Ce ne sont que des exemples parmi tant d’autres. Tout ce qui déconnera chez nous sera remplaçable. Le cœur artificiel existe déjà depuis presque 30 ans et un nouveau modèle révolutionnaire arrive très prochainement. Dans 20 ans, ce sera monnaie courante. L’ère de l’homme en kit est proche et c’est peut-être la clé de l’immortalité, et bien moins dangereux que la chair de sirène...
Le succès de la série fut mondial et, même si le merchandising n’était pas aussi développé que maintenant, il existait tout de même. Kenner lança donc, dès 1975, une figurine reprenant le fameux colonel Austin. J’eus ce jouet, sans doute au Noël 1979. Si je ne me souviens pas exactement de l’année (si, ça doit être 79), je me souviens par contre très bien que c’était à Noël, et pour cause, puisque ce fut à ce moment là que le Père Noël cessa définitivement d’exister pour moi. Ben oui, ce Noël 79 se passa chez un vague oncle et je dus coucher ailleurs que dans mon lit, chose TRES difficile pour moi, même encore maintenant… Sommeil léger donc. Et qui j’ai vu se lever subrepticement dans la nuit pour aller déposer des cadeaux sous le sapin maigrichon ? Non pas le papa Noël mais mes parents, ainsi que de la famille ! Ils m’avaient tous menti dès le début ! Ils étaient du complot ! Bah, j’ai pas trop le souvenir d’avoir vraiment cru à cet obèse vêtu de rouge et distribuant des cadeaux uniquement aux enfants sages. Sans doute que mes parents m’avaient préparé à mots couverts quelques temps auparavant. Toujours est-il que je garde très distinctement en mémoire cet épisode amusant. Cela ne me traumatisa nullement.
Ce Steve Austin fut sans doute ma première grande figurine, juste avant les fameux Big Jim. Cela me marqua donc. En le regardant comme ça aujourd’hui, on le trouve de suite ringard. Pourtant, à l’époque, c’était un véritable chef-d’œuvre. Petit tour d’horizon « old school ».
Cette figurine avait son oeil bionique. Un trou dans la tête à l'arrière permettait de voir ce que la figurine voyait. On s'imaginait tous qu'on allait voir à des centaines de kilomètres, tu parles! C'était tout flou, on ne voyait pas grand-chose... Je me souviens que je nettoyais ce truc en glissant un coton-tige dans le trou arrière...
C'est ce modèle que j'ai eu, le second, reconnaissable à la poutrelle orange en caoutchouc assez mou livrée avec... Notez la tenue de Steve, en tissu. Un rouge aussi vif, on ne pouvait pas le louper. L'échancrure respectait bien le personnage mais on ne voyait pas ses fameux poils car il était salement velu le père Majors! Mais le top du top résidait dans ses pieds. Et oui, en plus de ses baskets (rouges), Steve Austin avait de véritables chaussettes (blanches). On peut être bionique et élégant en même temps...
Le bras droit était mécanique et doté d'un système de préhension de la main, activable à volonté, le "bionic grip".
Ça c'est le premier modèle, qui était livré non pas avec une poutrelle mais un bloc-moteur. Je suis convaincu ni de l'un ni de l'autre...
Les super circuits de la mort! Le bouton jaune activait le "bionic grip" et la main se refermait. Je me souviens qu'il y avait marqué "clic me" sur le bouton jaune. Autre chose à voir absolument sur ce bras, c'est sa peau en caoutchouc qui se roulait vers le haut pour dévoiler les circuits et le reste. C'était vraiment bien fichu et surtout éducatif car, sans le savoir, et bien avant le SIDA, on apprenait à mettre et enlever des préservatifs!! La peau se roulait jusqu'en haut de l'épaule. J'ai vu sur Ebay des mecs qui vendaient des "peaux" de remplacement pour cette figurine, incroyable!
Un bouton énorme et laid dans le dos activait le bras. Big Jim reprendra cette idée mais avec un bouton bien plus discret.
Le succès étant au rendez-vous, Kenner développa des accessoires pour sa figurine, comme ces bras bioniques, interchangeables suivant la mission. Il fallait déboîter le bras, pas facile... J'ai vu ce coffret dans une librairie de mon quartier en 1979 ou 80. Ça m'a hanté toute la semaine, je les voulais. Pas de pot, il fut vendu très rapidement... Le cadeau-bonus est amusant: un T-shirt blanc pour Steve!
Après les bras interchangeables, les jambes bioniques furent également de la partie. La jambe gauche m'aurait rempli de joie à l'époque, avec ce design très "Terminator" avant l'heure.
Un autre jouet, plus massif cette fois, une sorte de bloc opératoire en version bionique pour soigner et réparer Steve.
Un véhicule volant. Mattel reprendra quasiment la même forme au début des années 80 pour son Big Jim. Ce ne sont que quelques exemples de jouets sur Steve Austin, il y en eut beaucoup. Une fusée spatiale, une base, des tenues différentes etc. Tout cela se négocie désormais à prix d'or sur Ebay.
Qui dit héros dit ennemi. Alors là, on sombre dans le grotesque plein pot avec le Big Foot bionique, sorti tout droit d'un des épisodes de la série. Les poils en plastique moulé, c'est pas le pied...
Maskatron, un autre ennemi bionique de Steve Austin, nettement plus intéressant cette fois. La tête, les bras et les jambes étaient éjectables et il avait des masques différents. J'ai eu un faux Maskatron comme ça étant gosse, tout aussi robotisé, avec également des visages différents (dont un de gorille!) et un habit bleu presque brillant!
Oscar Goldman, le boss de Steve. Passons sur le costard à carreaux ignoble mais sa mallette piégée était vraiment bien fichue.
Evidemment, le succès de L'homme Qui Valait Trois Milliards donna des idées aux producteurs. Après l'homme bionique, il fallait aussi la femme. Y'a même eu un chien! On reconnaît bien là les ricains, avec leur logique WASP de la famille heureuse et parfaite... Toujours est-il que Super Jaimie a également cartonné dans le monde entier. Le merchandising s'en est donné à coeur-joie sur elle avec des figurines faisant plus penser à Barbie qu'autre chose...
Pour finir, un p'tit bonus, une mini-galerie de robots de la série, pour bien vous montrer ce qu'était que la vision de l'électronique et de la robotique dans les 70's... N'empêche, ça nous suffisait pour nous faire rêver.
Est-ce que la Fembot (dernière image) est à l'échelle 1:1 ? Ca pourrait expliquer la forme particulière de la bouche !
RépondreSupprimerAucune idée...
RépondreSupprimerJ'ai eu moi aussi le "faux Maskatron", que mon frère et moi baptisions allègrement Maskatron sans nous soucier guère de la supercherie.
RépondreSupprimerIl avait un peu moins d'options que celui-ci qui semble être un record de plaisir ludique pour ce type de produit, mais ce n'en était pas moins l'un de mes jouets préférés! Son costume bleu à la texture particulière me plaisait beaucoup et moi qui adorait la Planète des Singes je m'extasiais devant son masque simiesque.
Pourtant j'avais totalement oublié ce jouet jusqu'à la lecture de votre review! Merci d'avoir fait remonter ce bon souvenir!
Si vous avez une photo de ce vieux jouet, je suis preneur. Le mien n'a pas résisté au temps et à mes jeux de gosse. Je ne l'ai pas vu depuis... houla! :/
RépondreSupprimerhttp://www.servimg.com/image_preview.php?i=110&u=11614740
RépondreSupprimerhttp://www.servimg.com/image_preview.php?i=106&u=11614740
http://i61.servimg.com/u/f61/11/61/47/40/sdc10914.jpg
http://www.servimg.com/image_preview.php?i=108&u=11614740
Suivez le guide! :)
Pour l'anecdote, il semblerait d'après des sources récentes que cet objet ne soit pas trop dur à reconstituer et pour un prix relativement dérisoire vu qu'à peu près tout le monde s'en fout de ce mannequin qui pillait deux licences en même temps (Six Millions Dollar Man et La Planète des Singes). Bon courage si vous vous sentez l'âme d'un archéologue des vide-greniers!
La vache! Quel coup de vieux je me prends! Ma mère me l'avait offert sur un coup de tête, 20frs chez un libraire, je m'en rappelle encore. En 81 sans doute. Il y a tout dans ce mannequin: Six Millions Dollar Man, La Planète des Singes, la tenue disco mais qui fait également un clin d'oeil à La Planète des Singes, et l'un des visages ressemble salement à John Saxon, qui a justement joué dans Six Millions Dollar Man dans les premiers épisodes! Une copie salement merdeuse, mal fabriquée (il était presque creux), mais qui me servit longuement d'ennemi idéal pour mes bagarres entre Big Jim. C'était le perfide homme-robot! J'étais pas difficile, du moment que je voyais des stickers reproduisant des circuits... :)
RépondreSupprimerMerci pour ces précieux liens.
Je vous en prie.
RépondreSupprimerJe crois qu'on a décidément tous eu une mère attentionnée qui nous a acheté ce truc dans un magasin ou une papeterie! A l'époque on devait sûrement pouvoir aussi le trouver dans toutes les bonnes boucheries et débits de boisson :)
Et après des recherches complémentaires je viens d'apprendre que le moule du visage barbu serait celui de Mr Action de la licence GIE Joe ce qui pousse le nombre de pillages à trois. Pour une seule pièce çà me parait beaucoup... Signé la Chine çà.
Je ferai sans doute très bientôt un post sur ce copieur. :)
RépondreSupprimerQuestion d'âge (et de relativement faible fréquentation de la télévision) j'ai vu la série Jaimie diffusée sur la 5 en 86 avant d'avoir vu des épisodes de l'Homme qui valait 3 milliards. C'était une très bonne série aussi, l'actrice était extrêmement belle et surtout charismatique et attachante. Je me souviens que j'étais véritablement inquiet pour Jaimie lorsqu'elle était en danger - chose qui même dans mon plus jeune âge m'arrivait rarement car je n'ai jamais été très sujet à l'immersion dans le cadre d'une œuvre de fiction.
RépondreSupprimerPar la suite j'ai vu de nombreux épisodes de la série avec Lee Majors et forcément j'ai aimé mais ça m'a un peu moins plu. Déjà parce que j'étais plus grand et les cordages des effets spéciaux et des scénarios étaient un peu plus visible désormais, mais aussi parce que j'appréciais la fragilité et la vulnérabilité de Jaimie. De toute manière on aime toujours moins les "suites" et "remakes" que les originaux, et même si c'est de fait Jaimie qui est le spin off, l'ayant vu en premier c'était pour moi "l'original".
Il y a deux épisodes particulièrement bons dans T6MDM : celui où Maskatron prend la place d'Oscar, et celui avec Monte Markham qui incarne Barney Miller, l'autre homme "bio-ionique". J'ai lu que cet épisode a été écrit et tourné car il était question que Markham - qui était le premier choix de l'auteur du roman qui a inspiré la série pour jouer Austin - puisse prendre une place définitive dans la série ou du moins régulière, sous la forme d'un supporting character voire que Miller remplace Austin et qu'il prenne définitivement la place de Lee Majors qui parait-il en avait un peu marre de son rôle à l'époque. Mais j'ignore si c'est vrai ou pas.
Il avait une gueule moins sympa que Lee Majors, plus brutale, ça serait peut-être moins bien passé chez les gosses que nous étions. Monte Markham qui joua le rôle d'un ancien amant de Sue Ellen (encore un) d'ailleurs.
SupprimerC'est justement ce qu'est le Steve Austin "original" de Martin Caidin : moins bienveillant, plus impitoyable et brutal.
SupprimerIci l'un des meilleurs moments de l'épisode en question, avec un Oliver Nelson en très, très grande forme.
http://www.youtube.com/watch?v=IbsIhM5EVXU
Ça craint un peu ces combats au ralenti, surtout quand ça dure. Dans le même style, avant que j'achète les deux premiers coffrets DVD de la série en 2007 je crois, je me souvenais parfaitement des tests entre Steve et Barney:
Supprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=__RypL2hsTY
Barney est plus fort, il a 4 membres bioniques au lieu de 3. Steve n'apprécie pas de trop d'être mis sur la touche. Mais finalement, il se fera régler tout ça en mode "normal". Faudra que je ressorte ces coffrets.
A ce propos, puisqu'on a des spécialistes de Steve Austin. J'ai le souvenir d'un épisode que je n'ai jamais retrouvé. Steve se blesse et se bousille une jambe bionique. Poursuivi (je crois), il est obligé de demander de l'aide à un jeune black pour aller acheter du matos électronique et se réparer. Et le black voit que Steve n'est pas un humain comme les autres. C'est tout ce que je me souviens. Ça dit quelque chose à quelqu'un cet épisode?
Hum désolé mais non.
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