Avatar… Je ne l’ai pas vu mais une amie ayant à peu près la même vision des choses que moi, et ayant vu ce film elle, m’a confié que c’était un épouvantable navet. Cela ne m’étonne qu’à moitié et la question se pose : sans le gadget de la 3D, ce film aurait-il autant cartonné ? Sans doute, on connaît la puissance des films de Cameron, mais peut-être pas autant. Vu le succès, il annonce déjà une trilogie. On n’a donc pas fini de bouffer des tronches de Viagra en 3D…
La 3D, c'est un argument marketing que l’on nous impose en nous mentant effrontément. C’est soi-disant le seul avenir possible pour le cinéma mais aussi la télé. Ceux qui ont pris un crédit pour s’acheter le méga home cinema de la mort pour voir du HD apprécieront le fait qu’il faudra sans doute le changer lorsqu’il sera remboursé pour s’offrir sa version 3D. Pourtant, des spécialistes vidéos n’hésitent pas à dire que la 3D détruit les couleurs, réduit la luminosité et que dans les scènes rapides, ça ne suit pas, sans parler du mal de tête à la sortie. Là-dessus, Nintendo a du mouron à se faire avec leur future 3DS. Y'a plus d'un parent qui va piquer une crise de voir leur gamin abonné à l'Aspro...
Et comme le gadget est tout nouveau tout beau, tous les blockbusters ricains y ont droit en ce moment, surtout les plus nazes. Street Dance, Tron Legacy, Megamind, Toy Story 3 etc. Et ça marche ! Et ça remplit les salles ! Et ça tourne les lunettes ! Ma femme est allée voir un de ces films en 3D, on lui a filé des lunettes cradingues. Se mettre ça sur le pif, merci bien ! Avec la mode du « clean and pure » et cette obsession des microbes et autres bactéries qui, soi-disant, rôdent chez soi, on ferait mieux de commencer dans les salles de ciné. Je doute que les paires de lorgnons soient nettoyées après chaque séance.
Je gueule mais, à vrai dire, je m’en fous de tout ça. Ça ne m’intéresse pas le cinéma. Je n’ai pas mis les palmes dans une salle depuis 2003. Je n’ai pas le temps, et encore moins l’envie. Et puis le prix du ticket de ciné a salement grimpé avec la 3D. D’ailleurs, ça ne sert qu’à ça toute cette débauche de forme. Emmerder les pirateurs (un peu), faire encore plus de bénéfices (beaucoup !) On est passé de 9€ le billet en moyenne à près de 13. Le cinéma devient un luxe. Ça l’était déjà avant, mais là… Et le plus drôle est de se dire que le film est un truc totalement secondaire pour les salles. Comme disait Jean-Pierre Mocky :
- Ce que veulent les gens de Gaumont (par exemple), c’est pas que vous payiez votre place et regardiez le film, non ! Ils veulent que vous achetiez à côté un esquimau à 4€ et que eux ont payé 0,04€. C’est ça qui les intéresse et leur rapporte le plus ! Les films, ils s’en foutent !Allez savoir si le prix de la junk food sucrée des cinémas n’a pas aussi augmenté avec la mode de la 3D. Donc, pas la peine de me déplacer. De plus, la 3D, pour moi, c’est mal barré. J’ai un œil paresseux. Et oui, même l’œil… Ce terme pas très reluisant désigne les gens qui ont un œil plus fort que l’autre. Plus de 20 ans d’ordinateur, ça use et comme je n’ai pas de lunettes... Ce qui fait que l’effet 3D ne fonctionnera probablement pas bien chez moi.
Etant donc un vieux con, je reste donc avec mes lunettes rouge et bleue. Et déjà, même là, c’est compliqué pour moi. En tout cas, ça me rappelle de chouettes souvenirs.
A l’époque, la 3D, même si le mot existait déjà, ne voulait pas dire grand-chose pour nous. On disait plutôt « en relief ». Je découvris cet effet en 1982 lors de la diffusion à la télé du film L’Etrange Créature Du Lac Noir, un de ces films ricains grotesques des années 50. Grotesques mais quel charme tout de même ! J’adore ces vieux films et autres dessins futuristes de cette époque, à base de monstres en caoutchouc, robots taillés dans une machine à laver et autres martiens de Saturne... Evidemment, tous n’étaient que des transferts. L’ennemi spatial, monstrueux ou mécanique n’était que le communisme russe. D’ailleurs, Mars était parfaite pour ça, ne l’appelle-t-on pas également « la planète rouge » ?
Les Américains ont toujours eu besoin d’avoir un ennemi pour vivre et la France a toujours été en retard sur tout. Ce film datait de 1953 et nous, nous le découvrions presque trente ans plus tard… Il fut diffusé dans La Dernière Séance, le mardi cinéma de FR3 présenté par Eddy Mitchell. Vous savez, ce vieux poivrot, ex yéyé se prenant pour un américain, et depuis très remonté contre le téléchargement illégal de ses chansons… Vous remarquez une chose à ce propos, ce sont toujours les artistes les plus riches et rentables depuis plus de quarante ans qui gueulent le plus contre le mp3. Le pauvre biquet, on lui enlève le whisky de la bouche. Quel crime ! Et surtout, quelle prétention de dire ça car, objectivement, qui peut bien vouloir télécharger du Eddy Mitchell ??
Pour regarder ce film, il fallait se munir des lunettes. Elles étaient en vente, avec un fascicule de quatre pages chez tous les marchands de journaux. Le battage médiatique fut assez impressionnant pour l’époque, surtout vu la chaîne. C’était FR3, donc pas de fric à foison. Je me souviens de quelques manuels de ma classe, fauchés mais pas sans imagination, ce qui va parfois ensemble, qui s’étaient fabriqués les leurs à l’aide d’intercalaires de classeur en plastique transparent coloré (bleu, vert, rouge, jaune etc.) Les gens de ma génération en ont tous eu, elles cassaient souvent sèchement et les arêtes étaient salement coupantes… Ces mecs n’avaient eu aucun complexe à découper les leurs, et surtout celles des autres, pour se fabriquer deux petits carrés rouge et bleu à se mettre sur les yeux dans une monture de papier. Est-ce que cela a marché ? Je ne l’ai jamais su.
Un type de l’école avait acheté le fascicule et l’avait apporté. Grossière erreur ! Ce fut l’émeute sous le préau. Ça montrait la puissance de la télé à l’époque, et encore maintenant. La majorité des élèves, mêmes ceux qui ne faisaient pas partie de sa classe, se précipitèrent sur lui afin d’avoir la chance de chausser les lunettes et de voir la photo, du moins le dessin du monstre, en relief. Un essaim d’abeilles sur un minuscule pot de miel. Rapidement, le fascicule et les lunettes en prirent un coup. Tu parles ! Une horde entière de jeunes mains avides et empressées, c’est pas l’idéal pour conserver un objet en bon état. Me méfiant depuis tout petit des mouvements de masse, je me suis tenu à l’écart de cette espèce de manif devant moi, mais voir ce fascicule dans ses mains m’avait donné envie moi aussi de l’avoir. Et comme le truc n’était pas cher, 4fr, j’ai pu me le faire payer assez facilement par mes parents.
Une fois acquis, je n’en revenais pas ! C’était comme si le monstre sortait de la page. J’essayais de toucher cette sorte d’illusion mais rien. Toujours est-il que ça pulsait bien et j’attendais avec impatience le mardi suivant afin de voir le film, lunettes sur le nez.
Alors le fameux mardi 19 octobre 1982 arrive. Je me suis rapidement retrouvé seul devant la télé familiale. Avec ses 12h de boulot par jour, mon père veillait peu et ma mère l’avait suivi assez rapidement voyant qu’il n’y avait rien pour elle à la télé ce soir là. C’était donc MA soirée ! Je chaussais les lunettes et en avant pour un film de monstre à deux balles. J’attendais de voir carrément le monstre sortir de mon écran, façon Sadako dans Ring. Mais rien de tel n’arriva. C’était pas très visible et plutôt laid. En fait, ça avait très mal vieilli et pour un gamin comme moi, gavé de Goldorak, ça ne pouvait pas fonctionner. Je fus également assez déçu devant le peu d’action et de violence du film.
De plus, au bout d’une demi-heure, je sentis mes jeunes yeux flancher. Rien de telle que la fatigue visuelle pour vous donner mal au crâne. J’ai largué les lunettes pour suivre le reste du film sans et c’était tout aussi bien finalement.
De tout ça, il ne me reste comme souvenirs, non pas le film, qui ne m’a absolument pas marqué, mais juste tout le bordel autour et les lunettes. Le merchandising donc. C’est triste.
Pour regarder ce film, il fallait se munir des lunettes. Elles étaient en vente, avec un fascicule de quatre pages chez tous les marchands de journaux. Le battage médiatique fut assez impressionnant pour l’époque, surtout vu la chaîne. C’était FR3, donc pas de fric à foison. Je me souviens de quelques manuels de ma classe, fauchés mais pas sans imagination, ce qui va parfois ensemble, qui s’étaient fabriqués les leurs à l’aide d’intercalaires de classeur en plastique transparent coloré (bleu, vert, rouge, jaune etc.) Les gens de ma génération en ont tous eu, elles cassaient souvent sèchement et les arêtes étaient salement coupantes… Ces mecs n’avaient eu aucun complexe à découper les leurs, et surtout celles des autres, pour se fabriquer deux petits carrés rouge et bleu à se mettre sur les yeux dans une monture de papier. Est-ce que cela a marché ? Je ne l’ai jamais su.
Un type de l’école avait acheté le fascicule et l’avait apporté. Grossière erreur ! Ce fut l’émeute sous le préau. Ça montrait la puissance de la télé à l’époque, et encore maintenant. La majorité des élèves, mêmes ceux qui ne faisaient pas partie de sa classe, se précipitèrent sur lui afin d’avoir la chance de chausser les lunettes et de voir la photo, du moins le dessin du monstre, en relief. Un essaim d’abeilles sur un minuscule pot de miel. Rapidement, le fascicule et les lunettes en prirent un coup. Tu parles ! Une horde entière de jeunes mains avides et empressées, c’est pas l’idéal pour conserver un objet en bon état. Me méfiant depuis tout petit des mouvements de masse, je me suis tenu à l’écart de cette espèce de manif devant moi, mais voir ce fascicule dans ses mains m’avait donné envie moi aussi de l’avoir. Et comme le truc n’était pas cher, 4fr, j’ai pu me le faire payer assez facilement par mes parents.
Une fois acquis, je n’en revenais pas ! C’était comme si le monstre sortait de la page. J’essayais de toucher cette sorte d’illusion mais rien. Toujours est-il que ça pulsait bien et j’attendais avec impatience le mardi suivant afin de voir le film, lunettes sur le nez.
Alors le fameux mardi 19 octobre 1982 arrive. Je me suis rapidement retrouvé seul devant la télé familiale. Avec ses 12h de boulot par jour, mon père veillait peu et ma mère l’avait suivi assez rapidement voyant qu’il n’y avait rien pour elle à la télé ce soir là. C’était donc MA soirée ! Je chaussais les lunettes et en avant pour un film de monstre à deux balles. J’attendais de voir carrément le monstre sortir de mon écran, façon Sadako dans Ring. Mais rien de tel n’arriva. C’était pas très visible et plutôt laid. En fait, ça avait très mal vieilli et pour un gamin comme moi, gavé de Goldorak, ça ne pouvait pas fonctionner. Je fus également assez déçu devant le peu d’action et de violence du film.
De plus, au bout d’une demi-heure, je sentis mes jeunes yeux flancher. Rien de telle que la fatigue visuelle pour vous donner mal au crâne. J’ai largué les lunettes pour suivre le reste du film sans et c’était tout aussi bien finalement.
De tout ça, il ne me reste comme souvenirs, non pas le film, qui ne m’a absolument pas marqué, mais juste tout le bordel autour et les lunettes. Le merchandising donc. C’est triste.
Les fameuses lunettes, trop grandes pour tenir complètement en largeur dans un scanner classique. Je devais avoir l'air fin avec ça sur le nez moi...
Vous croyez vraiment qu'un monstre inhumain tiendrait sa victime de cette façon si précautionneuse??
- Allô? Chérie? Non mais là, je ne peux pas te parler, je suis occupé, plein de boulot... Oui à ce soir! Oui oui, je prendrais les têtes de poissons pourris pour le dîner en revenant. D'accord. Oui. Moi aussi mon amour...
Et tout ça pour quoi? Pour qu'un connard de WASP sauve cette pétasse et puisse se la faire ensuite...
Non non, ce n'est pas un cosplay, c'est pire! Il existe un "musical" de L'Etrange Créature Du Lac Noir. La preuve ici. Moi qui déteste les comédies musicales à la base, là, ça ne va pas m'arranger. Arghhh!
Critiquer un film que l'on a pas vu en particulier parce qu'il a fait un buzz médiatique est une preuve de snoobisme de la pire espèce en fait...
RépondreSupprimerAvatar n'est pas le film le plus marquant de ma vie. Mais Le concept de critiquer sans connaitre est assez ridicule... C'est ce que font les catho, les racistes et les bobos parisiens.
aaaaah j'ai presque cru que messire Morand était fan des universal monsters... Me voilà tout déçu, moi qui suis super fan de la SF naïve des années 50.
RépondreSupprimerJe n'ai pas encore vu de film en 3D mais pareil, j'ai tout de suite pensé à la stéréoscopie le jour où j'ai vu que ça revenait. C'est d'ailleurs ce souvenir qui m'a vite rebuté, c'était tellement moche et inregardable ce truc, j'ose pas imaginer ce que ça donne sur grand écran... beau mal de crâne pour moi et ma myopie !
@Anonyme
RépondreSupprimerTu as oublié de citer Hitler dans ta liste de fin... Et si tu avais eu un semblant de neurone, au lieu de n'être qu'un fanatique de Cameron, tu m'aurais casé dans les dents qu'Avatar était également sorti en 2D classique au cinéma, chose que j'ai oublié de mentionner. Tu as perdu une belle occasion là mais tu dois avoir l'habitude.
@ChainSW
Si, j'aime bien mais bon, je regarde ça quand même d'un oeil un peu limite. Je vois trop la manipulation derrière, c'est sans doute ça. Pourtant La Guerre Des Mondes ou Le Village Des Damnés c'est également de la grosse propagande mais eux, je les regarde sans rire. C'est mieux filmé et présenté sans doute, plus fin et subtil. Si tu aimes tous ces vieux films, tu dois adorer Futurama alors car l'essentiel de cette série vient de là.
Ben, dis donc, t'as "bossé" today!
RépondreSupprimerHum, je ne suis pas du tout un fanatique de cameron, au contraire, je serais plutôt de ton avis. Et d'habitude j'aime tes coups de gueule, mais la,critiquer sans connaitre c'est un peu facile. ça fait un peu collégien de japan expo.
RépondreSupprimerlol Bonne ambiance 2011!
RépondreSupprimerAvatar est à Cameron ce que King Kong est à Peter Jackson, leur plus belle daube.
@Dom
RépondreSupprimerMais je "bosse" moi madame, même si parfois vous en doutez.
@Anonyme
De toute façon, le sujet n'est pas Avatar ici, c'était juste une façon d'introduire le sujet de la stéréoscopie.
@Alain
Ça ne peut tout de même pas être pire que Titanic. Si?
Ah oui j'avais oublié ce truc coulant comme du fromage avec l'autre blondinet à son palmares. Non, on regarde plus facilement Avatar que Titanic, même si les deux sombrent de la même manière au final.
RépondreSupprimerPour en revenir au sujet. A la même période j'habitais dans le nord du Portugal et il y eu le même trip "L’Etrange Créature Du Lac Noir passe à la TV, ayez tous vos lunettes, etc, etc, etc...". Tout le monde en voulait, les petits comme les grands. Sauf que dans ma région 95% des téléviseurs étaient en noir et blanc !
RépondreSupprimer@Fastbear
RépondreSupprimerIl fallait peindre les lunettes, une en blanc et l'autre en noir! :)
Dans certains ciné, il offre une lingette pour nettoyer les lunettes mais cela ne rend certes pas les films en 3D meilleurs....
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