lundi 23 mai 2016

COFFRET DE JAMBES BIONIQUES L'HOMME QUI VALAIT TROIS MILLIARDS CRITICAL ASSIGNMENT LEGS THE SIX MILLION DOLLAR MAN - KENNER

La réception du coffret de bras bioniques fut un enchantement pour moi. Si vous avez lu la review, vous savez pourquoi. Je réalisais un rêve de gosse plus de 35 ans après, presque sans le vouloir en plus. Il est désormais exposé et en bonne place. Et naturellement, il me fallait désormais celui des jambes.
Contrairement à celui des bras, le coffret de guibolles ne m’évoque quasiment aucun souvenir, juste un, très vague, celui d’une pub, peut-être dans un Télé Junior. Qu’importe. Complètement immergé dans mon cycle bionique amorcé début février, il me le fallait tout de même.

En fait, je le voulais pour deux raisons. La première, parce qu'il est cool évidemment, et que c’est un des indispensables dans la gamme Steve Austin. Quant à la seconde, elle est plus terre à terre : je restais sur un échec perso à son propos. J’avais failli l'avoir dans les débuts de mes achats bioniques. Je n’étais pas encore très familier d’eBay, j’avais peu blindé mon enchère maximale et le truc me passa sous le nez en direct.
J’étais sur l’annonce quelques minutes avant qu’elle ne se termine. J’allais remporter l’enchère, c’était l’un de mes tous premiers achats, le suspens était donc intense. Je voyais le compte à rebours s’écouler. Deux minutes, une minute, 30 secondes… Tic, tac, tic, tac… Allez, grouille merde ! Je profite de cette review hautement intellectuelle pour compléter la théorie de la relativité d'Einstein (Poincaré?) en affirmant que le temps se ralentit quand on se déplace à la vitesse de la lumière, à l’approche d’un trou noir, mais aussi lors des dernières minutes d’une enchère sur eBay ! Mes calculs et observations sont formels !...
A moins de dix secondes de la fin, j’étais persuadé d'avoir gagné la partie. Quand, dans les trois dernières secondes, un connard embusqué surenchérit et rafla le lot ! Je n’ai rien pu faire. Je suis resté devant mon écran totalement hébété, comme un fan de Saint Seiya. Je ne pouvais m’enlever de la tête l’image du con qui se promène dans la rue avec un truc dans les mains et se le fait tirer par une racaille passant en scooter. Cette frustration et cette contrariété ! Pas près de l’oublier ça ! Je pense que c’est arrivé à tout le monde au moins une fois.
Bien sûr, si j’avais voulu « laver mon honneur », ce coffret était immédiatement disponible aux USA, quasi neuf. J’y ai bien pensé mais le prix n’était vraiment pas bon marché. Ajoutons à cela la conversion en euro, les frais de cochon et l’éventualité d’une taxe douanière, ça me coupait un peu les pattes…
J’étais condamné à attendre une annonce providentielle répondant à mes exigences : provenance française ou Europe proche, prix acceptable, loose ou boîte mais complet et en bon état. Ça faisait beaucoup. Je me demande comment font les névrosés de la boîte nickel. Ils doivent attendre des années pour trouver l’oiseau rare et le payer une fortune quand il y en a un. Attendre et payer cher, tout ce que je déteste…

Tous les jours, je regardais. Très organisé comme d’habitude, j’avais des alertes pour les mots « bionic », ou « legs ». J’ai vu passer des centaines de prothèses, mais question jouet, rien. Je commençais à désespérer. Et c’est Le Bon Coin qui me sauva. Je regarde assez peu dessus et c’est une erreur. C’est là que j’avais trouvé mes BD de Goldorak en 2015. A croire que mes objets les plus chers ne sont que sur ce site…
Découvrant par hasard qu’une boîte de jambes bioniques attendait un éventuel cul-de-jatte depuis plus de 3 semaines, je contactais le type dans la foulée, qui m’informa que le coffret était toujours dispo. Je mettais de suite une grosse option dessus. Restait plus qu’à se mettre d’accord pour un rencard.
Après une première occasion loupée pour cause d’incompatibilité mutuelle d’emploi du temps, le RDV ultime fut pris le mercredi 9 mars, en pleine grève des transports en commun. Handicap maximum ! C’était ça ou la semaine suivante. Ras le bol d’attendre ! Par chance, la RATP fut peu touchée par cette grève, seul le train morflait.
Le RDV fut classique, à la sortie du métro d’une station. Etant le plus mobile, je lui en laissais le choix, la plus proche pour lui. Il en trouva une au bout d’une ligne que je ne connaissais pas bien car totalement à l’opposé de mon coin. Ça ferait une sacrée trotte pour moi. Je demandais à mon vendeur de bien se mettre d’accord sur la sortie du métro au cas où il y en aurait plusieurs. Il m’assura qu’il n’y en avait qu’une. Bon.

Mercredi 9 mars, toute fin d’après-midi. Après un trajet nécessitant plus de 30 stations pour moi, m’étant envoyé, grève oblige, quelque p’tits rouges dans le wagon-restaurant, avec banderoles et stickers clamant leur insoumission à tout sauf à un communiste franc-maçon, j’arrivais enfin, avec 15 mn d’avance sur l’heure prévue.
Station crade, sombre et moche. M’extrayant de la bétaillère, et essayant de me repérer sur le quai dégueulasse, je constatais qu’il n’y avait pas une mais trois sorties. Super… Je me voyais déjà faire l’allée et retour entre elles, comme je l’avais fait lors d’un de mes tous premiers RDV avec la Rouquine. Une fois dehors, mon humeur s’adoucit légèrement puisque ces trois sorties étaient toutes visibles dans un rayon de 100 m. Je me mis en poste triangulaire puis en mode « vigie » tout en attendant l’heure H. Un vrai sniper.
N’ayant aucune idée de l’apparence de mon contact, le moindre ringard qui avait un sac ou quelque chose à la main pouvait être mon vendeur. Je me mis donc à reluquer chaque mec qui passait. Exercice pénible pour un hétéro pur jus comme moi…

L’heure du RDV était déjà passée de 10 mn et toujours rien. Ces jambes venaient à pied (il fallait que je la fasse celle-là…) Des milliards de gusses étaient passés devant moi et que dalle. TRES agaçant. Quand soudain, une bagnole pila devant l’une des sorties du métro, la plus lointaine évidemment, et se gara lamentablement sur le trottoir. Un type assez speed en sortit avec, à la main, un truc rose flashy. On ne pouvait pas le louper ça. En plus, il semblait chercher quelque chose, ou quelqu’un. C’était lui ! Enfin, j’espérais.
Pendant que je traversais la rue pour le rejoindre, je me disais qu’avec le bol que j’avais, ce serait une boîte de dragées et que c’était un signe distinctif dans le cadre d’un RDV gay…

J’arrive derrière lui et je le salue tout en lui disant que ces boîtes roses de Steve Austin sont bien pratiques pour être vu de loin. Il se retourne et se marre. On se serre la main, il me demande où j’étais vu qu’il ne me trouvait pas. « Là-bas, derrière. En fait, il y a trois sorties ! » Il répondit un simple « Ah bon ? » Et oui.
De suite, il me montre le pourquoi de notre présence à tous les deux sur ce bout de trottoir. Il semble pressé. Ça tombe bien, moi aussi. Il me file le bidule et me fait l’article vite fait : boîte d’époque, dedans le blister n’a jamais été ouvert, tout est là, les jambes, les greffes de peau pour les recouvrir, le short, il y a deux notices, une anglaise et l’autre française, et en bonus, il me file même un mini catalogue, scanné ici.
J’inspecte, tout semble nickel, je lui dis que je prends. Je sors mes thunes et les lui donne. Pendant que je mets tout ça dans un petit sac et que lui compte les biffetons, histoire de voir qu’il y a bien la somme promise, il me demande :
- Mais euh… C’est pour vous ?
Quelqu’un d’autre que moi lui aurait de suite parler du blog, ce genre de chose. Moi pas, je suis discret et pas du tout m’as-tu-vu. Je lui réponds vaguement que oui, que j’avais depuis le début de l’année une légère crise de nostalgie sur Steve Austin, que j’avais eu la figurine étant gosse, alors bon… Et là, sentant sans doute qu’il se trouvait avec quelqu’un de compréhensif, il commence à me raconter sa vie. C’est tout moi ça, je dois inspirer confiance, les gens viennent me parler depuis toujours. C’est pratique pour les nanas mais les mecs…
Alors il a eu plein de trucs sur Steve quand il était gosse, enfin un grand gosse quoi (j’estimais son âge à 48 ans), et c’était super, et il avait Oscar Goldman avec sa valise explosive, et c’était super aussi, et quand il a compris que le Père Noël n’existait pas, ben là, ça a été moins super, et il a été traumatisé, et que c’est affreux de faire ainsi croire des mensonges pareils à des gosses, et qu’on ne réalise pas à quel point c’est dur ensuite, et sa secrétaire lui avait raconté que son gamin avait repéré que le Père Noël et son mari avaient tous les deux les mêmes godasses, il faut se méfier du sens de l'observation des enfants, blablabla...
Je sentais que j’avais libéré un bouchon chez lui et que tout le liquide stocké depuis des années pouvait enfin s’écouler. Bon, c’était plutôt sympa de voir un mec de presque 50 balais retrouver un petit bout d’enfance comme ça, mais j'ai une Rouquine sur le feu moi... Sa voiture me sauva. Tournant sa tête à 90°, il vit son épave échouée sur le trottoir avec les warnings. Un coup à se faire salement verbaliser ça. Cela mit fin à la nostalgie. Une poignée de mains, des remerciements des deux côtés et chacun repartait dans sa direction.

Je rentrais chez moi, très content. La perspective de me taper à nouveau la trentaine de stations ne me dérangeait même pas. Dans mon sac, les deux jambes bioniques, enfin ! Je venais de compléter merveilleusement ma collection de The Six Million Dollar Man.

Steve Austin est quasiment un mec en kit. Kenner l’avait bien compris en proposant deux coffrets de membres bioniques, un pour les bras et l’autre pour les jambes. C’était bien mais ils auraient pu aller encore plus loin dans ce trip d’accessoires supplémentaires, comme le firent les Japonais avec leurs Shoguns. Vous imaginez? Des bras entièrement démontables, lanceurs de missiles, des jambes à réaction, des fonctions lumineuses, sonores etc. La seule limite était l’imagination.

On voit bien la bionique...

Verso.

Comme pour le coffret de bras, une vf des jambes fut produite, voir ici.

Extraction. Les jambes sont figées sous blister.

Les deux notices, recto.

Verso.

Dépucelage. Là aussi ça a bien craqué... J'ai eu une pensée amusée pour les névrosés du blister.

Deux jambes, des bouts de peau et un short.

Sortons notre ami Steve et mettons-lui son T-shirt issu du coffret de bras.

Déboîtage des jambes façon Damiens.

Installation des nouvelles. Aucun problème et ça tient parfaitement.

Voyons de plus près ces jambes. Celle de gauche a deux compartiments qui s'ouvrent.

En haut, des circuits à insérer.

En bas, un grappin avec une ficelle.

On sort le tout. Cette ficelle est plutôt moche, il faut bien le dire.

Le grappin permet d'accrocher les plaques de circuits et de les extraire de leurs logements.

Comme ceci. Mais non ce ne sont pas des bacs à glace pour le camping...

Il y en a quatre en tout. Du fait que le coffret n'a jamais été ouvert, les miennes tiennent encore à leur fil de plastique.

L'autre jambe est quand même plus bandante, on est dans un trip Terminator là.

Ce genre de truc me plaira toujours.

Des creux pour y fixer les morceaux de peau.

Des boutons pour les libérer.

Greffe de peau pour Steve en urgence!

Pas évident de les mettre ces bouts de peau, il faut tenir le bouton tout en appliquant la peau.

Mais une fois fixée, ça tient très bien. En appuyant sur le bouton rouge, les bouts de peau sont expulsés.

On lui met son short en prime.

Ça sent l'opération...

Perso, je le préfère ainsi.

Pas évident de lui donner une allure de coureur sans tuteur. Je lui en ai mis un depuis, voir ici.

Là je le tenais par une patte...

Quand Oscar parlait de lui donner un jambon, Steve s'attendait à autre chose...

4 commentaires:

  1. Il a de beaux mollets bio-ioniques.

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  2. Finalement, qui coûte le plus cher à réparer Steve ou le Barry de la série Archer?

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  3. Les gimmicks sont impressionnants pour l'époque.
    Les fils de plastiques sont souples et intacts ?

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