dimanche 14 août 2016

RETOUR DE BROCANTE

Après la déception d'un marché à moitié vide, week-end du 15 août oblige, mais d'un quart d'heure de bonne humeur devant un manouche étalé sur les matelas qu'il vendait, les burnes à moitié sorties de son short, nous nous rendons dans une brocante pas très loin de chez ma Rouquine (n'insistez pas, je ne dirai rien). Nous l'avions déjà faite l'an passé, presque à la même période, et avec succès. J'avais trouvé à ma grande joie des vinyles d'OMD. On se prend à espérer autant de chance.
Nous nous garons, prenons sacs, porte-mitraille et en avant la chasse!

Il y a bien moins d'exposants que l'an dernier. Les marchands de disques sont absents. Le 15 août, faut pas trop en demander.
Le soleil tape dur aujourd'hui, tout le monde est quasiment à poil. Le sol est fait de gravats et c'est toujours un plaisir de voir des porteurs de sandales très légères et autres tongs secouer des pieds pour chasser l'handicapante petite caillasse qui s'est coincée dedans.

La Rouquine tombe sur une épave de Patouf, vous savez les poupées moches qui ressemblent à des bébés obèses. Ça date de 1984 et c'est très à la mode en ce moment. Celle-ci est bien fatiguée. Le visage est presque gris tant le plastique est passé à force de soleil. Le reste du corps ne vaut guère mieux. Pourtant, ma chère et tendre pense à ses copines et elle demande le prix de cette daube à la vendeuse.

- Combien cette poupée svp? 
- 30!
- Euh, 30 quoi? 30 centimes? 30 pesos? 30 Malabar?
- 30€! 
- Ok merci...

Elle reposa la poupée dans son carton et nous partîmes. 30€ en très bon état, nous aurions pu y penser, mais là... Et la vendeuse de nous sortir alors que nous nous éloignions:

- Vous savez ce que c'est au moins?

Nous n'avons même pas répondu. Elle nous aurait sans doute dit que c'est le prix sur le Net. Le prix demandé certes, pas le prix vendu, grosse différence.

Plus loin, j'eus droit à quasiment la même chose mais pour moi, avec un album cartonné de Superman datant de la fin des années 70, éditions de l'Avenir ou un truc comme ça. Il coûtait 28 francs à l'époque.

- Combien l'album de Superman svp?

Le mec se pointe, prend l'album, le retourne, le regarde, le feuillette... A un moment, je me suis dit qu'il allait le peser... Et il me sort:

- 6€!

Tout ça pour ça. Tu peux le garder mec!

Nous continuons notre promenade quand nous tombons sur des magazines ricains à tendance politiques et people, voir les photos plus bas. Un vieux au ventre de futaille, et à la chaîne en toc autour du goitre, glandait à côté du stand. Je lui demande le prix des magazines. Interloqué, il me regarde et me sort:

- Ah euh, non, mais ch'uis pas le vendeur moi! Ch'uis comme vous! Ch'uis comme vous!

On le garde pour notre bêtisier 2016 celui-là! Une fois les bouquins achetés au bon vendeur, très commerçant en plus, je propose à la Rouquine d'aller les mettre dans la voiture car c'est bien trop lourd dans le sac et il reste toute la brocante à faire. Donc acte. Pendant que je les mets dans le coffre, une connasse faussement blonde se pointe et de sa caisse me demande:

- Vous partez?

On sent que les places pour se garer sont chères! C'est avec un grand sourire que je lui ai dit "non!". Elle n'a pas aimé.

Un basané en lunettes noires nous suivait depuis plus de 5mn, il n'allait pas bien vite et quand nous nous arrêtions, il faisait de même à un stand tout proche. Toi mon p'tit gars, j'ai compris ton manège! Je me mis dans un angle pour voir ses yeux derrière ses lorgnons et ça n'a pas raté, il ne regardait pas l'étal mais la Rouquine en coin! Vas-y, rince-toi bien l'oeil et le reste, ça te fera des souvenirs dans ton grand lit froid ce soir! Connard!

Il y a des objets que l'on rencontrera toujours en brocante, comme les mangas de DBZ, les jeux Playstation 1 et les câbles et chargeurs de portables, PC et autres objets de ce genre. Le bordel que c'est! Et bon courage au vendeur si un type se pointe en lui demandant s'il a le câble pour charger son Appsung 23S...
Je commence aussi à voir cette patine qu'ont ces objets invendables qui sont traînés depuis des années de brocante en brocante. A force de lumière, de tripotages, de chocs, et d'attente d'un nouveau propriétaire, ils sont presque morts. Une couche de crasse et de désespoir les recouvre. Pour certains, on peut deviner ce qui leur est arrivé. Une poupée sale mais avec une trace de doigt plus propre que le reste lui barrant le visage? Ça veut dire: "pluie soudaine". Le brocanteur avec ses mains mouillés a tenté de sauver son étal, il a pris la poupée par la tronche et voilà. Dans un an, cinq ans, vingt ans, ils seront encore là. Leurs proprios le savent mais ils les exposent quand même, parce que le nombre fait illusion, et "on ne sait jamais"...

Un enchaînement de stands WTF. Le premier, une bonne femme vendant des oeufs du jour, et exposés en plein soleil. La salmonelle est offerte! Trois pas de plus, un stand de disques. Jusque là, rien de bizarre, mais la vendeuse était en grande discussion avec une amie, et cette amie avait une voix... Mais une voix! Imaginez que vous rayez une casserole en inox avec une fourchette, mixez ça avec le crissement de cailloux que l'on concasse, la voix de Tatayet et ajoutez un chat qui se coince la queue dans une porte... C'était cette voix! Malgré quelques disques plus qu'intéressants, on n'a pas pu supporter ça plus de 2mn, on a tout laissé en plan et nous sommes partis tant c'était insupportable.

Un étal proposant un vieux magnétoscope Panasonic à chargement dorsal nous permit de retrouver l'usage de nos tympans mais voilà que la Rouquine se dirige vers un stand proposant landaus, poussettes et fringues pour bébé!! Il a fallu qu'elle me jure sur la tête de Barbie qu'elle n'avait pas une "merveilleuse nouvelle" à m'annoncer pour que je la crois...

Rentrant à la maison, je m'aperçois que je porte encore une fois tous les sacs. Et des sacs plein de bouquins, c'est pas léger. Je demande à ma moitié "d'orange":

- C'est normal que ça soit toujours moi qui porte les sacs quand on revient de brocante au fait?

Et elle de me répondre:

- Pourquoi tu crois que je t'emmène?

Les femmes, c'est le mal.

Des disques. Très content du 45 tours d'Albator.

Pour mon rayon "coco" de ma biblio historique.

Des périodiques ricains, toujours intéressants et bourrés de vieilles pubs.

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