Etant plus habitué à ce qu’il me rende petit à petit sourd à coups de new wave ou de musique planante, je laissais se dérouler la remuante et sirupeuse mélodie Jpop et cela me ramena en arrière. Je me revis au tout début des années 90 en train de traduire frénétiquement, et le mot est faible, mes premiers mangas à l’aide d’un dico franco-japonais de merde, le You-Feng pour ne pas le nommer, tout en écoutant mon Discman avec dedans un Cd de Ranma acheté à prix d’or chez Junku. Wow ! Mémoire –flash !
C’était là l’essentiel de mes soirées à cette période il y a de ça… 20 ans ?? Non, c’est pas possible ! Déjà ? Attendez, je suis une buse en calcul, je me suis encore planté. 1992-2014, 22 ans ! Pute borgne ! Ça passe ! Cette révélation m’a foutu un coup au moral. Plus de 20 ans ! La moitié de ma vie. Une nouvelle génération a eu le temps de naître, pousser, aller à l’école et s’inscrire à Pôle Emploi.
J’ai découvert Ranma Nibun No Ichi en novembre 1992, non pas au Club Dorothée, mais directement en manga et complètement par hasard. C’est une de ces bizarreries de la vie. Je traînais avec des gens qui n’étaient même pas des amis. On était plus ou moins tous dans le même trip, spécialement celui des jeux vidéo. Certains avaient une Megadrive, d’autres une Super Nintendo et quelques uns tripotaient déjà du PC ; tous étaient des légumes rivés à un écran à tube plus de la moitié de la journée à faire et refaire les mêmes combinaisons sur un pad, un stick ou un clavier… Nos rares sorties à l’air libre se passaient dans des magasins vendant cartouches, disquettes et magazines plus ou moins axés sur le Japon.
Ce jour là, les épaves que nous étions s’échouèrent dans une toute petite librairie spécialisée de Paris. Je ne saurais plus dire laquelle ni dans quel quartier elle se trouvait. Peut-être le 5e. Ou le 13e. Je ne sais plus. Je suivais le troupeau et basta.
Il y avait là, posés sur une étagère, plusieurs volumes assez curieux. Ils avaient une couverture amovible et dedans, c’était tout en japonais. De l’import pur jus ! Mais je me souviens parfaitement du choc des premières pages feuilletées. C’était nouveau et excitant. Il y avait quelque chose là-dedans que je n’avais jamais vu avant. Mon premier manga fut le Ranma Nibun No Ichi N°22. Il venait juste de sortir. Ce fut une révélation.
A côté trônait le Dragon Ball 32, lui aussi fraîchement publié. J’avais 100 balles sur moi, ils y sont passés. Il me fallait ces deux bouquins. Ce fut une véritable gifle que de lire… enfin, « de parcourir » ces bouquins que j’appelais « BD japonaise » ; le mot « manga » m’était encore inconnu.
Déjà, il fallu se faire au sens de lecture, l’inverse du nôtre. Rien que ça, c’était tout un dépaysement.
Je compris assez rapidement que Dragon Ball était un truc de bourrins et que Ranma était de la comédie sentimentale. C’était bien dessiné, le noir et blanc m’a toujours plu et les trames étaient recherchées. Ranma était plus « rond » dans le trait, Dragon Ball plus « carré ». Il y avait un rythme effréné, ça allait à 100 à l’heure ; rythme que n’a jamais pu retranscrire la série télé pour des raisons de rentabilité. Et surtout, c’était drôle ! Même en ne comprenant rien aux dialogues, les dessins parlaient d’eux même, et je retrouvais les attitudes barrées des personnages que j’avais tant vues dans les animations de ma jeunesse. La patte japonaise était là. Comme mes Strange and C°, qui s’embourbaient à ce moment-là dans d’improbables et ennuyeux combats de catch entre montagnes de muscles mutantes, gribouillés par des manchots comme Jim Lee ou Rob Liefeld, semblaient ringards à côté. Les mangas ont clairement tué mon engouement pour les comics que j’allais larguer sans sourciller moins de deux ans après ce choc visuel.
J’ai longuement gardé ces deux mangas sans qu’ils n’aient d’autres compagnons et ce, pour une raison bien simple, je ne savais pas où acheter la suite. Je n’avais pas remis les pieds dans la librairie et des circonstances particulières firent que la petite bande de faux potes s’éparpilla très rapidement au cours de l’année 93. Mais le hasard, encore lui, me vint en aide. Au détour d’une pub dans un magazine de jeux vidéo, je découvris le service Minitel 3615 Toon. Je venais de toper une de ces machines connectée à la prise du téléphone durant l’été de la même année. Entre ça et mes chasses à la femelle, France Telecom s’est régalé !
Tout un nouveau monde s’ouvrait à moi. Un monde de clones éparpillés aux quatre coins de la France. On était à peu près tous pareils et liés par le même désir : les mangas et autres animations nippones. J’apprenais à vitesse géométrique. La moindre info était appréciée, même bidon. Les traductions hautement recherchées, même fantaisistes. Les conseils, astuces et adresses de boutiques VPC et autres magasins dans Paris s’échangeaient de la même façon. C’est comme ça que je découvris Tonkam, Junku ou Samouraï déjà largement évoqués ici.
Ma première visite à la librairie Junku, fin 93 je crois, fut un éblouissement mais aussi un enfer. Tous les mangas étaient là, tous ! Dès qu’un volume était vendus, de petites mains d’abeilles jaunes venaient en remettre un dans les alvéoles. J’étais comme un alcoolique entrant dans la plus grande cave à vin du monde. Mais voilà, pour s’enivrer chez eux, il fallait de l’argent, beaucoup d’argent ! Perdant ma vie à la gagner à ce moment-là, et n’ayant aucune charge du fait de squattage parental, j’en avais.
Pendant plusieurs années, les mangas furent mon premier poste de dépense loin devant la musique ou même les jeux vidéo. J’en achetais des tonnes. Des plus connus, de Ranma à DBZ en passant par Hokuto No Ken, Dr.Slump, Cobra mais aussi des trucs plus obscurs ou oubliés comme Taiho Shichauzo, Doraemon, Gugu Ganmo etc.
Malgré mes découvertes régulières de nouveaux titres, Ranma restait mon manga favori et de plaisantes habitudes furent prises. Tous les trois mois en moyenne, le nouveau manga sortait au Japon. Il ne fallait pas bien longtemps pour qu’il arrive en France en import et ce mot résume bien ces années-là chez moi. Mes mangas, mes jeux vidéos, mes magazines, ma musique, tout était de l’import en provenance direct du pays du soleil levant. Ça coûtait cher, certes, mais je gagnais très bien ma croûte alors, no problémo.
Quand la petite communauté des fans de Ranma commençait à s’agiter sur le Minitel, cela voulait dire que le manga était sorti et le même cérémonial recommençait. J’appelais directement Junku ou Tonkam pour savoir s’ils avaient reçu la précieuse nouvelle bible. En général, ça se passait comme ça. Chez Tonkam :
Moi : - Allô oui bonjour, je vous appelle pour savoir si vous avez reçu le nouveau manga de Ranma svp.Et à Junku :
Tonkam : (ton lassé et désagréable) - Ouais, ouais, il est là, pffff... Clac ! Tututututut…
Moi : - Allô oui bonjour, je vous appelle pour savoir si vous avez reçu le nouveau manga de Ranma svp.Suivant mon humeur, le stock, et mes finances, car Tonkam les vendait moins de 40 francs et Junku près de 50, je partais bosser en faisant un crochet dans ces magasins pour aller me ravitailler. Malgré le prix plus élevé, je préférais largement aller chez Junku. Non pas par snobisme, mais parce que je n’ai jamais aimé Tonkam, aussi bien leurs patrons que leurs employés, sans parler de leurs déchets de fans qui s’agglutinaient sur le trottoir toute la journée, attendant sans doute qu’on vienne les ramasser comme des poubelles. Dès le début, j’avais décidé de les faire travailler le moins possible. Mais surtout, Junku avait à l’époque de charmantes petites vendeuses bridées parlant très mal français et qui n’attendaient que d’être incomprises pour me montrer leurs dents de traviole. Vous connaissez les japs, quand ils sourient, c’est qu’ils sont gênés. C’était mignon. Je me disais que ça valait cette dizaine de francs supplémentaires sur le bouquin.
Junku : - Ha ! Lamma ? Hai ! Hiel alibé. Oui ! Hai ! Melshi ! Paldon ! (bruit de seau d’urine sur la tronche)
Une fois la transaction effectuée, je repartais avec le précieux volume qui sentait bon le neuf et l’odeur du Japon, car le Japon a une odeur. Et oui. Pour ça, il faut avoir du nez.
Et puis ce magasin était si exotique. Combien de fois ai-je constaté que j’étais le seul français ? Contrairement à certains mal assimilés, aucun complexe n’est jamais venu m’effleurer là-dessus. Au contraire même, j’adorais ça ! Sans devoir vous taper 15h d’avion, et pour le prix d’un simple ticket de métro, vous étiez en plein Tôkyô.
Avant que la mode des mangas ne fasse ses ravages en France à partir de 1995, il pouvait arriver que je croise un ou deux de mes compatriotes s’aventurant dans le magasin, et je lisais dans leurs yeux le même émerveillement que j’avais eu lors de ma première fois.
Souvenir. Un jour de 1994 je crois, une espèce de gros dur pénétra au sous-sol, là où sont les mangas. C’était sans doute un hardos vu son look, avec une tronche bourrue, sérieuse. Plus qu’une personnalité propre, il voulait sans doute donner cette impression et c’était assez réussi. Au bout de quelques minutes de fouinage, ne trouvant pas ce qu’il voulait, pour cause probable de méconnaissance de la langue de Mishima et sans doute totalement overdosé par le choix, il s’adressa à la vendeuse. J’étais juste à côté et je ne pus donc m’empêcher d’entendre sa requête, adressée avec plein d’humilité et d’espoir dans la voix :
- B'jour, je... cherche des livres sur... Astro le petit robot !Ma tête fit un tour en sa direction et le scanna de haut en bas. Cette allure de mec burné, écoutant sans doute toute la journée des groupes de pouilleux hirsutes hurlant leur amour de Satan et de la bière dans un assourdissant bruit de larsen de gratte, cachait en fait un petit garçon qui avait poussé voilà une dizaine d’années devant une animation presque « mignonne » et qui semblait l’avoir salement marqué. Le contraste était saisissant.
La vendeuse se trouvait bien emmerdée. Déjà, il fallait qu’elle comprenne la demande du hardos mais surtout, qu’elle comprenne d’abord tous ces mots en français… Pas simple ! Je la voyais paniquer, s’excusant compulsivement de ne pas piger sa demande, commençant déjà à préparer une future conférence de presse pour des excuses publiques mondiales et prête à se verser un tonneau d’urine sur la tronche afin d’expier sa faute et son incompétence… J’ai toujours été généreux, alors, je décidais de la sauver de ce mauvais pas en prenant la parole :
- Tetsuwan Atomu !Ozzy et Sachiko me regardèrent. Je leur répétais le titre, en ajoutant que c’était de Tezuka. Et la vendeuse comprit enfin ! Elle sortit de son comptoir prestement, nous découvrant ainsi ses petits chaussons beiges, fouilla une étagère et en extrayait quelques exemplaires qu’elle mît sous le groin du fan (sans doute honteux) d’Europe. Les dessins de couvs' lui prouvèrent que c’était bien ça. Son petit robot, enfin, il le retrouvait. Il m’a regardé et m’a dit plusieurs fois : « Merci ! » Ses yeux brillaient. J’ai cru qu’il allait chialer de bonheur ! Je connus aussi cette impression, lorsque j’ai retrouvé un manga de mon gros robot en 96.
Bien évidemment, je découvris la version animée de Ranma dans le cadre du Club Dorothée. Je n’étais même pas au courant qu'elle passait chez eux, ayant largué les DA japonais dans leur grande majorité à ce moment-là. Je péchais encore un peu lorsque Télé Poche m’indiquait que Goldorak était (encore) rediffusé, voir ici, mais rien de plus.
Je découvris une série totalement massacrée et, pire que tout, francisée! Les prénoms avaient été modifiés. Akane devenait "Adeline", Ryôga, "Roland"... J'appris plus tard que même Ranma fut à deux doigts de subir le même sort lors de l'adaptation pour être rebaptisé... "Raphaël" !
Quant au doublage à proprement parler, même si la voix de Barbara Tissier correspondait assez bien à Ranma chan, une voix jeune et dynamique, le peu de moyens accordés et sa rapidité d'exécution ne permettaient certainement pas de faire du bon travail. La série étant très riche en personnages, les quelques doubleurs devaient régulièrement assurer trois ou quatre voix différentes. On les reconnaissait donc très facilement, rendant pénible l’écoute. Les fans de Saint Seiya ou Sailormoon savent de quoi je parle. Les amateurs non-voyants devaient nager complètement.
Et puis il y avait les censures. Le moindre plan topless était scratché. Tu parles ! Une paire de lolos avec deux points roses en guise de tétons, quelle abomination ! Il faut vite virer ça ! Par contre, pour les demi-putes de Salut Les Musclés, avec minijupe au ras de la touffe, décolleté plongeant et dialogues de cul en sous-entendus permanents, pas de problème ! C’est là que j’ai commencé à choper la haine de Dorothée et de sa clique. Mais voilà, c’était la seule façon de voir Ranma à la télé française à ce moment-là. Alors, la mort dans l’âme, on regardait cette bouillie infâme.
Devant bosser le mercredi matin, je chargeais mon magnétoscope la veille. Je savais dans quel créneau horaire Ranma passait en 1995, vers 10h30. Jamais ce n’était diffusée tôt, c’était de la série presque bouche-trou et ça se baladait plutôt en 2e partie d’émission. Avec les pubs, les chansons nazes, les sketchs débiles et autres retards, je voyais TRES large et programmais de 10h à 11h30. Même déplacé, je savais que je ne louperai pas mon épisode hebdomadaire. Un jour pourtant, j'eus une jolie surprise... Rentrant le soir après une dure journée à servir des cons, je me disais que Ranma m’attendait. C’était mon plaisir du soir, même mal doublé, même avec les censures. Rembobinage, stop, play, avance rapide. J’espérais trouver une jolie tête rousse. Rien ! 1h30 de bande et pas de Ranma. Ben non, la série avait été sauvagement déprogrammée pour être remplacée par La Croisière Foll’amour. Imaginez ma joie...
Avec le temps, et voulant comprendre ce qui se racontait dans ces fichus bouquins, je m’étais mis au japonais. Et tout seul ! Les prix des cours de jap à ce moment-là étaient bien trop chers alors hop ! On investit dans le dictionnaire Concorde valant plus de 600 frs à l’époque, l'excellent lexique de kanji de Maisonneuve, quelques autres méthodes Assimil-like, un répertoire pour noter les mots et autres expressions, beaucoup de déduction et de mémoire et en avant ! En 1995, une correspondante japonaise m’aida dans cet apprentissage brutal mais pas si mauvais que ça finalement. Je me souviens que j’en savais autant, voire plus, que pas mal de cakes prenant des cours.
Pour les goodies, je tombais au bon moment. Ranma n’était pas encore mort au Japon et quelques trucs sortaient toujours dessus. De plus, la série n’a jamais déclenché d’hystérie ni de mouvements de masse comme DBZ ou Sailormoon ont pu le faire un peu plus tard. Les stocks français étaient donc encore relativement accessibles. Junku en avait, que j’ai raflés avec un plaisir stupide. Pensez donc, des posters-papier à 80 francs pièce…
Junku avait une carte de fidélité, chaque achat dépassant les 100 frs donnait droit à un coup de tampon. Quand la carte était pleine, et il y en avait des cases à remplir vous pouvez me croire, vous aviez droit à 50 balles de remise. Ça faisait un manga gratos quoi. Certains mois, j’ai bouffé trois cartes… Comme une pouffiasse revenant d’un samedi après-midi de shopping les bras chargés de cabas contenant boîtes de chaussures et autres fringues afin de compenser le fait qu'elle n'a ni homme ni enfants dans sa vie, je rentrais chez moi avec des tas de sacs contenant mangas, posters roulés et autres gadgets aux couleurs de ma série favorite pour compenser sans doute mon enfance perdue. Et même encore maintenant, j’évoque ce souvenir avec plaisir. C’est terrible le consumérisme. C'est cette série qui me fit replonger dans les jouets, voir ici.
A partir de 1995, les mangas commencèrent à devenir une mode. Ce pour quoi les fanzineux dans mon genre s’étaient battus pendant longtemps se réalisait. Les gros éditeurs se lançaient dans des adaptations des séries les plus fameuses. Dragon Ball et Ranma servirent de pilotes chez Glénat. Autant DB m’amusa beaucoup, parce que je n’avais pas les premiers tomes en vo, autant je fus scandalisé par le traitement sur Ranma. Directement issue de l’édition américaine, nous eûmes droit à des planches qui avaient été (mal) colorisées puis réimprimées en noir et blanc. Imaginez l’horreur… De plus, la traduction était atroce.
La même année, l’éditeur Kaze, tout juste débutant à cette période, nous fit un bien beau cadeau en commercialisant une K7 vidéo regroupant les deux premières OAV de Ranma en vo sous-titrée, la meilleure version possible donc. C'était un don du ciel. Il ne faut pas oublier que ces OAV s'échangeaient encore sous le manteau à l'époque dans des transcodages monstrueux de NTSC/Pal et que seuls les laser-discs permettaient de les visionner dans une qualité digne de ce nom. Rappelons qu'un LD de Ranma valaient 800 balles pièce en France. La première OAV tourna longuement dans mon tout nouveau, et premier, magnétoscope.
A ce propos, un autre souvenir issu de mon disque-dur personnel. Début 96, la seconde K7 vidéo des OAV de Ranma venait de sortir. Il me la fallait évidemment. Décidant de l’acheter chez Tonkam cette fois, peut-être parce que Junku ne les faisait pas, je me ramenais dans ce magasin. Demandant un exemplaire de la K7 tant convoitée à une espèce de sous Neandertal jouant les vendeurs, il alla en chercher une puis la smasha à plat sur le comptoir devant moi avec une violence telle que le bruit du claquage fit presque le silence dans le magasin. Et comme foutage de gueule ultime, il me lança un :
- Oh pardon !Mais où les recrutait-il leurs vendeurs ? Sous les becs de gaz ? Et il fallait que je lui achète cette K7, qui avait sans doute salement morflé du fait de sa connerie ? Même pas en rêve ! J’exigeais qu’il m’en donne une nouvelle. Ce qu’il fit. Pendant qu’il revenait, l’une des patronnes de la boutique lui glissa un : « Tu te calmes un peu stp ! »
Enfin bref, c’était Tonkam ça. Tous ceux qui ont connu la boutique à cette période ont sans doute leur lot de petites anecdotes dans ce genre…
Et puis tout se termina. Non pas par lassitude de ma part pour une fois, mais par le fait accompli. Mi 1996, la nouvelle tomba comme un couteau de guillotine : Ranma, c’était fini ! Après quasiment neuf années de parution, la saga s’arrêtait. Le dernier épisode était déjà paru au Japon, se terminant par un mariage (avorté) entre Ranma et Akane. Retour à la case départ. Une fin en eau de boudin mais Rumiko Takahashi n’a jamais été très douée pour finir ses sagas. Peut-être est-ce là une stratégie histoire de les reprendre un jour. Les fans de Ranma rejoignaient ceux de Lamu et de Maison Ikkoku, qui attendent toujours une suite…
La nouvelle me mit un coup sévère dans les côtes. Merde, qu’allais-je devenir ? J’essayais d’enchaîner avec la nouvelle série de Mlle Takahashi, Inu Yasha, mais elle me gava bien vite, c’était que de la baston. Les mangas aussi m'ennuyaient, on était en 97 et j'en avais fait le tour. La Jpop, que j’écoutais depuis 94, allait me sauver.
Malgré ma propension à tout virer, j’ai gardé pas mal de choses sur Ranma. Nostalgie sans doute. Ce sont les seuls mangas qui ont survécu à mes purges. Quand j’en ai eu marre de tout ça, j’ai revendu ce qui était vendable, donné ce qui était invendable et jeté ce qui était épouvantable. Mais ma petite collection complète de Ranma est toujours là. Une survivante. Je l’ai ressortie de son carton pour faire la photo ci-dessous ainsi que les quelques goodies encore en ma possession plus haut. Là encore, des tonnes de souvenirs me sont revenus. Presque tous ont une histoire perso. Ça ne me rajeunit pas.
A un moment, j’ai cru que Ranma serait une série aussi importante dans ma vie que Goldorak ne l'a été. C’était faux, ce ne fut qu’un feu de paille. Mais un feu qui déclencha un incendie et me fit replonger dans les jouets. Ce n’est pas rien.
Bravo. très bel article.
RépondreSupprimerEt merci de m'avoir rappelé l'existence de gu gu ganmo...
Ah Gu Gu... L'anime était déjà con mais alors le manga... Que du bonheur! :)
SupprimerEn préparation chez Bandai dans sa collection Figuarts, à gauche:
RépondreSupprimerhttp://i39.servimg.com/u/f39/15/54/38/32/sa00710.jpg
:)
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