1995/98
Le temps avait passé et des SDF avaient coulé sous les ponts. La sous-culture japonaise, manga, animations, Jpop, et le début d'un retour pour moi vers les jouets, avait fait table rase de beaucoup de choses qui constituaient ma vie, depuis très longtemps pour certaines : les jeux vidéo, les comics, même la musique. En larguant tout ça fin 94, je signais un nouveau bail. Je retrouvais ma ligne, du temps de libre et, grâce au Minitel, les nanas reprirent logiquement une place importante dans ma vie. Tout comme on ne peut pas travailler dur et avoir une vie de famille satisfaisante, les Japonais et les Allemands en sont l'exemple même, on ne peut pas baiser et jouer. Il faut choisir. C'était tout vu et en me remettant à la besogne, je me demandais comment j'avais pu préférer tripoter un pad plutôt qu'une nana joliment pourvue.
J'ai revendu ma Super Nintendo en 96 je crois. Ma Master System et le ST allaient suivre le même chemin en 97 ou 98, je ne sais plus. C’est curieux, j’ai oublié toutes ces transactions. Je me souviens vaguement d’un RDV à Porte Clichy pour vendre en mains propres le ST et ses jeux. 200 balles le tout. La grande braderie ! A court de fric, et ayant de monstrueuses factures de minitel à payer à cause de mes chasses à la femelle, j’ai fait ça dans l’urgence. Je me débarrassais de mes machines et peut-être aussi de mon passé. J’ai toujours aimé casser mes anciens jouets préférés. Seule la Game Boy fut épargnée parce que mon père la squattait. Il découvrit lui aussi ce que c'était que de devenir accro aux jeux vidéo. Il était même devenu meilleur que moi à Tetris. Tout fout le camp !
Puis vint le tour de mes bouquins Lug/Semic d’être sacrifiés sur l’autel de la dette. Plus de 17 ans de lecture partirent dans plusieurs cartons séparés aux quatre coins de la France. Une nana enthousiaste en acheta le plus gros, m’appelant après réception pour me remercier et me dire à quel point elle était surprise du bon état de mes bouquins et surtout, très contente de lire les Nouveaux Mutants.
Ma collection de Cd new wave y passa aussi. Près de 400 galettes argentées vendues sur plusieurs voyages dans une boutique de merde du 5e arrondissement de Paris. Je me souviens d’un escalier de la mort pour accéder à un sous-sol peu éclairé et surtout du prix indigent qu’on m’a proposé en échange de tout ça, osant même rapioter quelques centimes de moins sur chaque Cd parce que celui-ci a une rayure sur la boîte, celui-là n'est pas un album mais un Cd de remix etc. Ces bâtards savent que vous n’avez pas le choix et ils en profitent.
Autant me séparer de mes bouquins ne m'avait pas fait grand-chose, autant les Cd, ça, ça m'a vraiment dilaté. Ma paie ne suffisait pas à couvrir mes frais, je vivais au-dessus de mes moyens et pour éponger mes dettes, je me dépouillais. Ça me rappelait M. Mabeuf dans Les Misérables qui vendait sa bibliothèque, volume par volume, juste pour pouvoir manger… On a tous connu ça je suppose. Certains passent leur vie à ça. L'endetté est l'esclave des temps modernes.
A fond dans le fanzinat, et ayant dû rendre l’imprimante du ST à son proprio, j’étais bien emmerdé, je ne pouvais plus sortir mes pages. Je me suis résolu à changer de matos. N’ayant pas assez de cash pour me payer un ordinateur à ce moment-là, j’optais pour un compromis. Grâce à une subtile combine de bon de réduction, je me payais en 95 un traitement de texte Brother LW 200 à quasiment -50%. C’était une sorte de grosse machine à écrire avec un tout petit écran monochrome de quelques lignes, des fonctions avancées de traitement de texte et un lecteur de disquette pour sauver les fichiers dessus. J'ai passé un nombre incalculable d'heures sur ce crin-crin, qui faisait un raffut du diable quand il imprimait. C'est avec ça que j'ai fait tous mes fanzines jusqu'en 1999. Une belle galère. Outre les rubans jetables qu'il fallait remplacer assez régulièrement, je devais également "préparer" la maquette du fanzine. Par exemple, pour chaque image, je devais laisser de l'espace pour pouvoir coller ensuite dessus la photocopie de la vignette. La préhistoire...
Avec les fanzines, on rencontre toujours du monde. Je l’avais déjà évoqué dans la partie 4, avec l'épisode des Apple boys. Eté 95, grâce à mes écrits qui plurent à certains de leurs hauts cadres, et sans même que je le veuille, je rencontrais coup sur coup, en graisse et en os, les cadors de Consoles + ainsi que Joypad. C'était un peu la même crèmerie tout ça. Mon dieu… Je n'avais déjà pas une bonne impression d'eux de par leurs magazines, mais ce fut encore pire que prévu. Je suis tombé sur des rédactions grand luxe hantées par d’affreux petits bourgeois cons comme des balais, ayant une très haute opinion d’eux-mêmes, vous prenant de haut parce que untel est passé 30 secondes à la télé le mois dernier ou qu'un autre baragouinait quatre mots de japonais, et s’appelant entre eux par leur pseudo… Je me suis demandé ce que je foutais là. Par chance, et logiquement, le courant n'est pas du tout passé entre eux et moi.
Faisant d’autres connaissances, un peu moins « célèbres » et plus intéressantes cette fois-ci, on me parlait de PC et de ces machines « multimédias », lisant des « cédéroms » et s’en allant emprunter les « autoroutes de l’information ». On se souvient tous de ce battage médiatique avec ces mots bizarres mis à toutes les sauces et repris en choeur par des journaleux n'y comprenant rien. Il valait mieux en rire, comme les Deschiens qui s’en emparèrent le temps d’un sketch :
Je comprenais mal cet engouement. Pour moi, le PC, c’était un ordinateur de travail. Pour jouer là-dessus, il fallait être maso. D'ailleurs, rien n'était prévu pour cela. J’avais encore en tête le mode CGA de la fin des années 80, avec des couleurs criardes bleu turquoise et violet. Pour avoir la même chose qu’un banal 16bits sur PC, il fallait en acheter un valant presque trois fois le prix d'un ST. N’importe quoi. Et je ne parle même pas des commandes sous DOS, faisant passer le klingon pour une partie de plaisir...
Et puis, il y avait Internet. Depuis 1995, le mot courait. J'avais beau avoir pris ma retraite de tout ce bordel informatique, ça me démangeait quand même de voir ce que c’était que tout ça. Me liant d’amitié avec l’une de ces nouvelles connaissances, il me proposa de le suivre, un matin de 1996 ou 97, dans l’IUFM où il étudiait. Il me disait qu'il y avait une salle d’ordinateurs, tous connectés au Net, et c’était gratuit pour les étudiants. C’était trop tentant. Pour entrer, je me fis donc passer pour un étudiant… Quelle honte ! Mais qu’importe ! De toute façon, personne ne me demanda jamais rien. Pas de carte à sortir, pas de vigile à l’entrée, personne dans les couloirs, tout était ouvert. On entrait là-dedans comme dans un moulin.
Ce fut ma première rencontre avec Internet mais aussi avec un ordinateur dit « moderne ». J’avais encore mon œil habitué à l’Atari et la première surprise fut de constater à quel point l’image était belle et le curseur de la souris tout petit. Ben oui, les résolutions s’étaient améliorées depuis. Ah ces noobs…
On « surfait » sur des Power Mac je crois, puis sur des iMac l'année suivante, tous sous Netscape. L’iMac freezait assez régulièrement et comme Steve Jobs était
Mon premier site sur lequel je suis allé fut tout bêtement celui de la Nasa, pour voir des photos de planètes. On était loin des trucs de cul qui firent vendre tant d’ordinateurs. Ça et le téléchargement furent les sésames qui ouvrirent des millions de porte-monnaie dans le monde.
Je pris rapidement goût au Net et ne me faisait pas prier lors d’invitation matinale. On avait beau être au tout début du web, les sites poussaient comme des champignons après la pluie. On avait toujours quelque chose à voir. On manquait même d’idées. Overdose !
Avoir un site était le top de la modernité et de la branchouille et, bien évidemment, les artistes du monde entier embrayèrent de suite dessus. Un jour que la salle était bondée de monde, je décidais d’aller sur le site officiel de Speed, un groupe d’idoles japonaises qui cartonnait à ce moment là et que je suivais. En arrivant sur la page d’accueil de leur site, je fus accueilli par un bruyant « OHAYOOOOOOO ! » prononcé par les quatre gourdes aux dents de traviole. Un ange passa dans la salle...
1999 et après
Début 99, ma décision était prise. J’irai au Japon cet été, pour 15 jours. Immergé depuis 1992 dans la sous-culture nippone la plus compacte, il fallait bien que j’aille sur place. Hélas, on ne fait pas toujours ce qu’on veut. Deux choses m’en empêchèrent. La première fut la défection de ma correspondante japonaise. Je l’avais accueillie chez moi en 1997 pour une semaine complète. Rien à payer pour elle, sauf le voyage. Tout s’était bien passé. La politesse veut que l’on rende la pareille en cas de visite. Ben non. Pas là. Après avoir tourné autour du pot pendant près d’un mois par lettres interposées pour lui faire comprendre que je cherchais un hébergement nippon, n'obtenant pas de réponse de sa part, je finis par lui demander carrément si c’était possible de poser mon balluchon chez elle le temps de mon séjour. Trois semaines après, parce que c’est toujours plus long quand on attend avec impatience une lettre, la Poste me donna sa réponse :
- No, sorry !
Moi qui voulais juste me coucher, ce refus m’a assis. Et ce n’était même pas une question de place ou d’argent vu qu’elle vivait chez ses vieux dans une immense baraque et qu’elle était pétée de thunes. C’était juste de l'égoïsme et de la mauvaise volonté. Je prends mais je ne donne rien. Les bons japs que voilà.
Quand on est contrarié, l’orgueil se réveille. Très déçu par sa conduite, je décidais de jouer les aventuriers et de partir comme ça, sans destination précise, je me débrouillerai une fois sur place. Le Japon, c’est pas l’Afghanistan hein. Quand on a un peu de fric dans ses poches, on s’en sort toujours. Il faut croire que le destin n’était pas d’accord avec ce choix un peu kamikaze.
Un soir d'avril 99, douleurs dans le bide. Au bout d’un moment, ce n’était plus tenable. Croyant qu'un alien allait me sortir des boyaux, les urgences furent sollicitées. Les pompiers débarquèrent, m'embarquèrent puis m'expédièrent comme un colis au premier hosto venu. D’après les descriptions embrumées de mes douleurs, les toubibs pensaient à une simple appendicite. Perdu ! C’était une magnifique péritonite doublée d’une cholécystite aiguë (inflammation de la vésicule biliaire) avec une vingtaine de calculs dedans. J’ai toujours su que les maths étaient contre moi… Le mec m'ayant charcuté me dira par la suite que, non seulement c'était grave mais en plus que seules les personnes âgées ont ça normalement. Un signe supplémentaire pour moi sur le fait que je ne ferai pas de vieux os sur cette Terre, chose que j'ai toujours su depuis tout gosse.
Pour traiter la douleur avant l'opération, programmée dès le lendemain, on me fit des piqûres de morphine. Ce fut la révélation ! Je me suis tapé des hallus assez incroyables. A la première injection, je vis des colonnes d’un temple romain autour de moi et mon lit qui faisait des zig-zag entre elles, le tout dans un bien-être jamais connu auparavant. Un bonnet G, c’était rien à côté d’un coup de morphine. Chaque injection me faisait entre 5 et 7 heures et une fois sur la pente descendante, je n’attendais qu’une chose : la prochaine ! J’ai menti le dernier jour devant l’infirmière me disant que, normalement, je ne devrais plus avoir mal et que la morphine, c’était fini. Mais franchement, je souffrais de trop ! Quel menteur ! Une fois opéré, je n’ai plus ressenti une seule douleur… La nuit suivante, sans morphine, je n’ai pas dormi, ne pensant qu'à ça. C’est terrible l’addiction.
La semaine qui suivie l’opération fut longue et chiante malgré une très jolie infirmière qui s’occupait de moi. Vu l’état dans lequel j’étais, je n’allais pas lui faire grand mal. De plus, quand elle me parlait, c’était surtout pour me demander si j’avais des gaz ou pas… C’était important suite à mon opération paraît-il. On était dans le glamour le plus total !
Rentrant chez moi avec trois superbes cicatrices encore ouvertes, une au milieu (ouverture complète du bide de bas en haut, comme un poulet) et deux autres de chaque côté (2 drains), nécessitant des soins à domicile pendant 3 semaines, me rétablissant TRES doucement, je réalisais que mon séjour nippon prévu dans les deux mois suivants était foutu. Et cela m’arrangeait. Partir comme ça à l’aventure pour un type aussi organisé que moi, ça n’avait pas de sens. Et puis pour y faire quoi ? Des photos d’un temple shinto en compagnie d’une douzaine d’Américains en short XXXXL ? Je déteste le tourisme. Dépenser plus d’un an d’économie en 15 jours dans des mangas et goodies ? Je peux les acheter à Junku ou me les faire envoyer directement. Voir ma correspondante ? Vu le coup de pute qu’elle m’avait fait, je n’en avais pas très envie. Baiser des japonaises ? Ah oui, là, c’est clair que je l’avais dans l’os, mais bon, y’en a toujours dans Paris. Si je voulais vraiment m’en emballer une, j’irai à Opéra ou le Louvre et puis voilà. Finalement, ce voyage ne servait à rien, juste à jouer les otaku-bidochons et dire ensuite : « J’y suis allé ! » De plus, au milieu de mes trips à la morphine, une idée avait germé et s’était salement enracinée en moi. Le fric déjà mis de côté allait me servir à autre chose : me payer un ordinateur. Et avec le Net, svp ! Aux chiottes le voyage de Chihiro et welcome to the Internet !
A l’heure actuelle, après plus de 20 ans de japoniaiseries en tout genre, et ayant été reconnu plusieurs fois comme un spécialiste de la chose, je n’ai toujours pas mis les pieds au Japon, faut le faire !
C’était décidé, il y aurait un sac à puces chez moi cette année. A l’aide du catalogue Surcouf, que j’avais raflé lors d’une de mes premières visites dans ce temple du silicone avec un pote, je m’en allais consulter les offres. Tout un nouveau monde s’ouvrait à moi. Malgré mes connaissances provenant de mon Atari ST, je m’aperçus assez vite que cela ne servait pas à grand-chose. J’avais énormément de retard et tout avait tellement changé. Il y avait toujours une souris et un écran, mais pour le reste, j’étais largué.
Je n’avais pas trop d’argent, moins de 8000 balles, il fallait donc ne pas être trop exigeant. Après m’être tâté sur un PC IBM Aptiva sous AMD K6-2, processeur assez faible déjà à l’époque, puis avoir sérieusement envisagé d’acquérir un iMac (mais oui ! Son prix était un argument imparable), je me décidais pour un PC made in Surcouf livré clé en main à 7990 frs. Au menu, Pentium 2 450mhz, 64mo de ram, carte graphique 8mo, disque dur 6Go, moniteur 17 pouces, le tout sous Windows 98 Second Edition. J’allais devenir le maître du monde...
C’est fou tout ce qu’on peut s’imaginer quand on attend quelque chose dont on a vraiment envie. Le livreur ne va pas trouver la rue, il va le livrer à la mauvaise personne, il a eu un accident, il l’a foutu dans un fossé, il l'a gardé pour lui etc. Ne pouvant donc sortir, j’ai passé ma journée à la fenêtre à scruter la venue d'une camionnette. J’étais encore loin du compte, c’est un type limite VRP, dans une toute petite voiture, probablement la sienne en plus, qui se ramena chez moi en début de soirée, genre 19h. Il monta tout d’abord le moniteur puis le PC en lui-même. Malgré l’ascenseur, il était tout exténué le pauvre chéri.
N’y connaissant rien du tout, je me demande encore comment j’ai pu me débrouiller pour brancher tout ça tout seul et surtout, que ça puisse fonctionner du premier coup. Je plains les gens qui furent dans mon cas et dont le PC ne fonctionnait pas ou mal à la première utilisation.
Tout de suite, j’investissais Internet. Le PC ne comportait rien pour ça, ce qui expliquait son prix relativement bas, mais j’avais anticipé en achetant le mois précédent un modem 56K externe bas de gamme et souscrit à Internet chez Free. J’avais rapidement reçu par courrier mes codes. Il ne restait plus qu’à réceptionner le PC. C’était comme recevoir la télécommande avant la télé…
Une fois le modem installé, le login et le mot de passe entrés, chose qu’il fallait faire à chaque connexion, tout fonctionnait impeccablement. J'ai vraiment eu de la chance. Le bruit de ce modem restera l’un des sons phares de cette époque chez beaucoup de gens.
La page d’accueil de Free montrait à cette époque le nombre de « freenautes » déjà inscrits. On était à peine 150 000 à ce moment-là... La souris pris la même place que celle de mon ancien ST, dans le coin de la table, à gauche. Mais je n’avais plus de tapis. Qu’importe ! Le bouquin de Windows 98, avec la clé du produit inscrite dessus, fera l’affaire en attendant mieux !
Je surfais sous Internet Explorer 5, qui venait juste de sortir. Quelle modernité !...
Cette première soirée d’Internet à domicile se passa dans une zone de distorsion temporelle où le temps n’existait plus. Il était déjà minuit ??
J’envoyais mails sur mails à toutes mes connaissances ayant une adresse, même à celles qui n’étaient pas des amis et souvent pour ne rien dire. Ou plutôt si :
- Salut, j’ai eu un PC !
Imbécile.
Question sites, ce fut la grande débauche. Toutes les planètes de la Nasa étaient à moi ! Tous les artistes Jpop étaient à moi ! Toutes les photos de Ranma étaient à moi ! Toutes les laitières de Tokyo Topless étaient à moi ! Ah Miki Sawaguchi et Reiko Kato… Quel choc pour moi de découvrir que des Asiatiques pouvaient en avoir dans le corsage… Ce site existe toujours mais est devenu un refuge à obèses bridées et autres nanas enceintes. Pouark !
Le type qui m’avait formé à tout ça, et qui râlait avant pour venir chez moi, parce que c’était loin pour lui, débarqua sur mon invitation dès le lendemain de la réception de ce PC… ‘Sont marrants les gens. Il regarda mon acquisition avec un mélange d’envie et de dégoût. Avec son Pentium 1, son écran 15 pouces, son 33K, il m’était inférieur en tout et cela lui était insupportable alors que je n’étais pas là pour l’écraser, mais juste échanger et apprendre. On se crée soi-même ses complexes je crois.
Windows 98 oblige, j’eus mes premiers écrans bleus dans la semaine. « Erreur fatale ». Ça m’a fait flipper. Ça me rappelait les désagréables petites bombes de l’Atari ST. Je découvris tout seul la cause de ce premier bug. En plus de l’anti-virus offert, PC Vaccine un truc comme ça je crois, j’en avais installé un second, fourni sur le Cd d’installation de Free, le fameux Panda Antivirus. Entre le toubib et le mangeur de bambou, le conflit était inévitable… Une fois l’un des deux désinstallé, tout rentra dans l’ordre.
Un après-midi, en fouillant à l’aide du clic droit, je découvris qu’on pouvait changer les fonds d’écran, sans parler des thèmes (immondes), mais également s’amuser avec des économiseurs d’écran, dont la fameuse boule de verre. Ça m’éblouissait. J’avais encore un bon vieux fond d’Atari ST dans les yeux et ce genre de « prouesse technologique », façon démo, m’épatait…
Les mails prirent rapidement une place capitale dans ma vie. Configurer Outlook Express n’était pas une mince affaire à ce moment-là, surtout quand on n’y connaissait rien du tout comme c'était mon cas et ce n'était rien de le dire. Pour preuve, quand l’assistant évoquait le « client mail », je croyais qu’il parlait de moi…
Ces histoires de POP et de SMTP étant trop compliquées pour un noob comme moi, je laissais tomber tout ça pour me centrer sur des bals externes. Celle de Free, mais aussi une créée sur Yahoo et qui me sert toujours de mail quasi principal à l’heure actuelle.
Je découvris également les joies du téléchargement. Mon premier mp3 fut topé fin 99 sur un obscur serveur de P2P baptisé « Simba ». 20mn de téléchargement pour à peine 4mo. C’était quoi ce mp3 ? Euh, je suis obligé de le dire ? Oui ? Bon… C’était Love Machine des Morning Musume. Je venais de passer l’été à écouter Manatsu No Kôsen et Furusato sur K7 alors forcément…
Les rares amateurs de Jpop à ce moment-là investissaient le site de Oshima, un japonais qui délivrait chaque semaine une moisson de singles tout frais en mp3. La distance était abolie avec le Net. Ne croyez pas ce brave Pascal Nègre quand il vous dit que plus c'est loin, plus le téléchargement est long...
Nous qui sortions d’une période où nous avions une K7 audio ferro tous les 36 du mois, on appréciait hautement de pouvoir tout obtenir de suite. Enfin, « tout » et « de suite », façon de parler…
Et comment oublier l’intense émotion de revoir certains des épisodes les plus fameux de Goldorak ? Le robot de l’espace fut recherché dès mes premières connexions et les sites sur lui existaient déjà. Mais les épisodes manquaient. Cet oubli fut rapidement comblé par la générosité d’une nana qui mis à disposition ses enregistrements issus des dernières diffusions dans le Club Dorothée. A l’époque, la plupart des vidéos tournait sous Real Player.
Chaque épisode proposé tenait sur 5mo. 5mo pour 20mn. Imaginez la qualité et le son… Et pourtant, j’en avais presque les larmes aux yeux devant l’épisode Vaincre Ou Périr, que je n’avais pas revu depuis des années. Pentium 2 oblige, je pouvais mettre tout ça en plein écran sans que ça rame, mais ça n’améliorait pas la qualité qui était épouvantable. Alors, pour palier à ça, je me reculais au maximum. Là, ça allait à peu près… Je regardais ces gros pixels baveux, en écoutant ce son compressé à mort, et je me disais que c’était formidable parce que l’épisode était à moi. Je repensais au gamin que j'avais été et qui avait vu cet épisode à la télé des années auparavant sans pouvoir l’enregistrer, un visionnage en direct, juste sa mémoire en guise de magnétoscope ensuite. Là c’était bel et bien fini, je pouvais revenir sur un moment fort comme je le voulais. Magique!
Emmené par cette nouveauté, je doublais mes factures de téléphone déjà salée à cause du minitel ; minitel que j’avais rendu dans la semaine qui suivie l’arrivée du PC d’ailleurs, découvrant que je pouvais l'émuler directement. Mes chasses à la grognasse pouvaient donc continuer. J’ai reçu des factures de 4000 frs à cause de tout ça. J’ai bradé tout ce qu’il me restait de mon « ancienne vie » pour les régler : bouquins, K7 audio et vidéo, fringues...
Une idée me vint pourtant : prendre un abonnement au forfait chez Wanadoo. 20h pour je ne sais plus combien frs. Naïvement, je pensais qu’une fois ces 20h bouffées, je n’aurais plus accès au Net. Une sorte de protection aussi radicale qu’efficace. Tu parles ! Après ces 20h, vous pouviez continuer de surfer, sauf que les minutes étaient doubles question tarif. Ça n’a donc rien changé à mes factures. La nana que je fréquentais à ce moment-là avait également un forfait dans le même genre pour elle et ses parents, et me disait qu'il lui restait toujours quelques heures non utilisées à la fin du mois. Je trouvais ça hallucinant.
Je découvris le streaming, toujours sur Real Player qui faisait vraiment tout à cette époque question vidéo, grâce à la charmante Chloe Vevrier. Et oui, elle était déjà là, et même bien avant. Mon premier contact avec elle doit dater de 95 ou 96, au détour d’une revue située dans « les rayons du haut » chez un libraire. Non pas que je m’intéressais à ces bouquins mais elle était en couv’ de l'un d'eux et elle m’avait de suite accroché de par sa beauté et son visage glamour. C'était comme une lueur dans un tunnel, je ne voyais qu'elle.
J’avais feuilleté la revue rapidement mais ne l’avais pas achetée, c’était plus de 40 balles à l’époque, trop cher. Et puis le contenu, bonjour ! Outre des plans gynécologiques à profusion, je me souviens de pages de pubs entières pour acheter des branleuses à piles et autres founes bioniques. Au secours !
Il était évident qu’avec le Net, je trouverais gratuitement des photos de la belle allemande mais aussi des vidéos, ce qui me permettrait de la voir évoluer dans l'espace et parler avec sa bouche... Je la découvris donc dans des vidéos en streaming de taille timbre-poste, dans un truc assez bizarre, le « Boob Cruise ». C’était une sorte de croisière sur un bateau avec à son bord que des nanas comme elle, modèles de charme et autres actrices à boules, toutes avec des bonnets Z, naturelles ou siliconées. Et pour faire contrepoids sur le rafiot, on avait des particuliers, masculins, ayant payé un billet au prix assez conséquent pour se trouver là.
Les vidéos montraient que la plupart de ces mecs étaient de vieux obèses dégueulasses en short, bob et tongs. Ils suaient de par la chaleur mais aussi de par les nanas qui déambulaient en petite tenue devant eux. C’était gerbant. Une aussi jolie bouée de secours que Chloe au milieu de tous ces naufragés, je la plaignais sincèrement d’être dans cette galère car elle a dû en voir et en entendre. Propositions salaces, tripotages compulsifs, attitudes de gros beaufs en manque, laideur extrême etc. J’espère pour elle qu’elle a été grassement payée pour ça car il n’y avait que ça à prendre pour elle dans ce radeau pour méduses. The love bloat!
Le choix des FAI était multiple à ce moment-là, on se souvient des Freesbee, Club Internet, LibertySurf, WorldOnline, Respublica etc. La plupart ont été rachetés depuis ou ont coulé tout simplement. Certains se souviendront aussi de One.Tel qui lança une offre Internet « illimitée » qui ne l’était pas. Des gens se sont retrouvés avec plusieurs briques de facture de téléphone à la sortie à cause de ces enfoirés. Je n’ose imaginer si ça m’était arrivé.
Les hébergements étaient de rigueur chez Multimania, Tripod ou Geocities, avec souvent moins de 10 Mo alloués et une limite de bande-passante mensuelle. Tout cela sonne vieux désormais.
Tout comme les FAI, on avait également nos moteurs de recherche favoris suivant la personne. Il y a eu une vie avant Google. J’ai longtemps tourné sur Yahoo puis Lycos que je trouvais performant. Va chercher!
Je n’avais pas acheté ce PC uniquement pour Internet mais aussi pour continuer mes fanzines et, cette fois-ci, avec un vrai matos digne de ce nom. Dans le colis du PC m’attendait un traitement de texte qui me fit de l’usage : le Corel Word Perfect 8. J’avais pour lui de beaux projets.
Le manga Ranma Nibun No Ichi s’était arrêté en 96 à mon grand désespoir. Lancé à sa suite l'année suivante, Inu Yasha, du même auteur, la grande Rumiko Takahashi, s'est trouvé incapable de le remplacer à mes yeux malgré un bon début. Ce n'était que de la baston, c'était chiant. Cela mit un coup d'arrêt à mon engouement. Lassé des animations et des traductions non-stop, voyant sortir de plus en plus de manga en VF, je songeais à faire autre chose et lancer un fanzine sur la Jpop, que j'écoutais en boucle depuis 1994. Là, pour chroniquer un Cd, pas besoin de dicos ou de lexique de kanjis comme pour les manga, une paire d'oreilles suffit. C'était bien moins fatiguant.
Je me mis au travail dés le début 99. J'étais motivé et j'avais du matériel musical (Cd et K7) et graphique (magazines) pour tout ça. Je pensais encore à faire à ce moment-là un fanzine version système D, comme les précédents. Mais avec mon histoire d’hosto, et la décision d'acquérir un PC, je savais que le résultat serait alors très différent. En plus du fond, j'allais y ajouter la forme. Cela me motiva encore plus.
De fin août à la mi octobre, tout se passa sur le Corel et sa prise en main. On était quand même loin du 1rst Word Plus de l'Atari ST. De plus, il me fallut concevoir la couverture. Et là aussi, je n'y connaissais rien. Pour cela, j'utilisais les programmes fournis qu'étaient Corel Photo House 3, un éditeur d'images qui me servit de visionneuse pendant longtemps, et Corel Print House 4, un programme servant à fabriquer cartes de voeux, calendrier et autres machins dans le même genre. Ces programmes, destinés à un usage familial, me furent d'un énorme secours. Ils étaient simples à comprendre pour l'idiot que j'étais à ce moment là et je parvenais à des résultats de suite. Après, tout était une question de bon ou de mauvais goût personnel.
Encore aujourd’hui, je me demande comment j’ai pu assimiler aussi vite toutes ces nouveautés et surtout les utiliser de suite. Mon père commençait à aller très mal, je suppose que ce fut un moyen pour moi d’échapper à tout ça, les visites d’hosto, les mauvaises nouvelles des médecins etc. Je me plongeais dans le travail pour ne pas penser au pire, qui finalement arriverait l'année suivante.
En octobre 99, j’achetais un scanner Agfa et une imprimante Epson, le tout en parallèle (on a tous oublié ce port depuis), pour finaliser et sortir le fanzine.
Stardust, titre emprunté à une chanson de My Little Lover, groupe dont j'étais fou à l'époque et que je réécoute encore aujourd'hui les trois premiers albums avec plaisir, fut le produit final de tous ces efforts solitaires. Bizarrement, alors que je déteste regarder ce que j’ai pu produire dans le passé, n’y voyant que fautes ou honte, et malgré qu’il fût lancé à l’une des pires périodes de ma vie et qu'il n'est pas exempt d'erreurs, ce fanzine reste pour moi quelque chose dont je suis assez fier. Les deux premiers sont vraiment bien, toute modestie mise à part. J’avais eu le temps de les peaufiner. J’ai encore les maquettes-papier des quatre premiers. Je ne me suis pas résolu à les jeter malgré mes crises régulières de vidage compulsif.
Je me suis beaucoup amusé à faire ce petit fanzine qui marcha très bien durant ses trois années d’existence et ses huit numéros. De par sa relative qualité, mais surtout tombant au bon moment pour les fans de machins japonais divers et variés, il fut largement rentable du début jusqu’à la fin et me permit même de tirer 500 exemplaires pour le dernier, tous vendus en un mois. Il fut même vendu à la librairie Junku et à la Fnac de la Place D'Italie pendant un temps. Des lecteurs me proposaient même de me payer d'avance les numéros suivants, chose que j'ai toujours refusée. On était bien loin de mes fanzines ripoux, bancals, pleins de colle, de Tipp-Exx et de rajouts à la hache que je faisais avant. Moulinex libérait la femme, le PC, lui, libérait le créatif!
Les jeux vidéo reprirent une petite place chez moi. Non pas des jeux PC, car le mien était bien trop faible pour les faire tourner, mais de par l’émulation à laquelle je fus initié dès le premier mois qui suivit la réception de mon PC. En effet, on m’apprit que je pouvais jouer à des anciens jeux ST, Super Nintendo, Master System etc. sur mon PC. Des imitations ? Non, la même chose. Après tout, l'émulation existait déjà sous ST, on pouvait émuler le Mac à l’aide du programme Jade si je me rappelle bien. Ce fut une découverte majeure, tout d'abord avec la Super Nintendo. J’avais accès à tous les jeux déjà sortis. Je retrouvais les miens, ceux que j'avais vendus quelques années auparavant une poignée de clous, mais aussi ceux que je n'avais pas pu acheter ou tout simplement que je n'avais pas voulus ou que je ne connaissais même pas. Je me rappelais de ces après-midis passés au Virgin Megastore à choisir péniblement UN jeu parmi les dizaines devant moi. Je n’avais pas droit à l’erreur car je pouvais en acheter qu’un seul. Là, je n’achetais rien et j’avais accès à tout. Séance de rattrapage !
N’ayant pas de joystick à ce moment-là, je jouais au clavier. Je découvris en retard d'autres classiques, sortis après que j'ai arrêté de jouer en 94, comme Super BomberMan 5, Jikkyo Oshaberi Parodius, Super Punch Out, et surtout, ce que je considère désormais comme le meilleur jeu de plate-forme sur Super Nintendo, Yoshi’s Island. Un jeu absolument incroyable. Cette console avait vraiment eu une belle fin avec des jeux énormes.
J’étais une brelle en PC mais j’apprenais. Doucement. Et il y a quelque chose qui vous fait apprendre encore plus vite, ce sont les problèmes techniques. On dira ce qu’on voudra mais se mettre les mains dans le cambouis, ça fait gagner des points d’expérience, même si on s'en passerait bien sur le moment. Vers mars ou avril 2000 je ne sais plus, le PC déconna. J’avais des écrans bleus presque sans arrêt. C’était une panne très agaçante. Le PC tenait sur trois pattes. Il pouvait tourner pendant des heures sans problème et planter sans raison la minute suivante. C’était invivable.
Après une visite de mon pote expert qui me déclara ne rien pouvoir faire, je m’en allais, résigné, avec mon PC d’une dizaine de kilos sous le bras, mais toujours sous garantie, à Surcouf, rue Montgallet. Il y a toujours eu des gens dans ce coin-là avec un ordinateur dans un sac ou un caddy. Ceux-là, on sait que c’était direction le SAV !
Je confiais le mien à leur bon soin. Ça me rappelait ma panne Atari dix ans plus tôt. Il se passa un bon mois avant que je ne retrouve mon PC, que je dus aller chercher encore tout seul, à la force des bras. Je n'ai jamais su ce qu'il avait eu, un problème de mémoire sans doute. Mon disque dur n'avait pas été effacé, c'était déjà ça. Pendant cette période de chasteté informatique, et ayant le prochain Stardust à préparer, je ressortis pour l’occasion le vieux traitement de texte Brother pour taper mes articles. La sauvegarde sur disquette permis l'exportation ensuite sur le Corel. Le travail pouvait continuer.
Toujours dans l'apprentissage, mais plus tard, fin 2001, j'appris tout seul, un dimanche soir, comment formater mon disque dur pour y réinstaller Windows après qu'il ait planté pour de bon. La belle soirée... On est tous passés par là. Petits jeunes qui me lisez, bénissez la restauration qui vous remet tout au propre en un clic.
Malgré la connexion faiblarde, j’avais tout de même un petit paquet de fichiers qui prenait de la place et je n’avais que 6go. De plus, pour partager, c’était pas évident. J’investissais donc dans un lecteur Zip et ses fameuses disquettes, « zipettes », mot que j’ai toujours trouvé ridicule, de 100mo chacune. Enfin, 95 une fois formatées…
Ce lecteur, dont je fis même acheter un exemplaire à ma nana de l'époque, me fut d’un grand secours car je venais de découvrir un excellent programme qui allait doubler, voire tripler, ma liste de fichiers et m’accompagner jusqu’en 2007 : MusicMatch. Il permettait de « ripper » les Cd audio et de les transformer en petits mp3 de qualité variable. Dans la version de démo obtenue, je ne pouvais monter que jusqu’à 96kbp/s. C’était trop juste. Les chansons semblaient comme avoir été enregistrées dans une boîte métallique. Pour aller au-delà, il fallait acheter la licence. J’y ai songé, jusqu’à ce qu’on m’apprenne qu’il fallait simplement entrer une « clé-produit » dans le programme pour le débloquer. C'est quoi une « clé-produit »? Une suite de chiffres et de lettres. Il suffit de la chercher sur le Net. Ah bon. Bon, on cherche. Et on trouve. On entre la suite et paf ! MusicMatch pouvait enfin encoder en pleine qualité! C'était si simple. Je venais de forcer la porte de la banque, les coffres étaient à moi !
J'avais mon plan. De suite, je m’inscrivais à la discothèque municipale de mon quartier. En l’espace de trois mois, et pour le prix d'un seul Cd en guise d'adhésion, je retrouvais virtuellement presque tous ceux que j’avais revendus quelques années auparavant. Ils étaient là sans l'être. Ça prenait bien moins de place en mp3, le son était le même et quelle rapidité pour les écouter, accéder à un moment de la chanson etc. Ça n'avait que des avantages.
Mon tout premier Cd encodé par mes soins fut le magistral Songs From The Big Chair de Tears For Fears, album majeur des années 80. Hasard ou pas, ce fut également mon premier album copié en K7 en 1985...
Ils m’ont souvent vu dans cette discothèque, plusieurs fois par jour parfois. Je venais, choisissais, empruntais, rentrais, rippais, rangeais, repartais, rendais, réempruntais, repartais, rerentrais, rerippais etc. Je n'avais même pas le sentiment de voler quelque chose vu que j'avais acheté tous ces Cd auparavant, souvent au prix fort. Et comme en plus l’une des nanas travaillant là-bas m’avait tapé dans le slip, c’était double plaisir pour moi que d'y aller. J’appris également, et de par sa jolie bouche, qu'emprunter des Cd comme ça dans une discothèque et les copier chez soi, ce que tous les gens bossant dans ce lieu faisaient également m'avoua-t-elle en bonus, était parfaitement légal ! Vous copiez le Cd d'un ami, c'est interdit. Vous copiez le même venant d'une discothèque municipale, c'est autorisé ! Une absurdité de plus dans nos lois.
Pour lire tous ces fichiers audios, Winamp se révéla le programme parfait et devint mon lecteur de référence et, encore aujourd’hui, c’est lui qui lit tous mes fichiers audio et autres playlists dans sa version « lite ». Exit les usines à gaz façon iTunes. De toute façon, pas d’Apple chez moi.
Mai 2001 je crois, coup de fil chez moi de Wanadoo, "de la part de France Telecom"… Un type se présente et me sort son baratin commercial.
(...) Nous avons constaté que vous faites une très grande utilisation d’Internet.
Sans blague ?
- Seriez-vous intéressé pour souscrire à une offre ADSL ? C’est Internet ultra rapide, 512k, et illimité ! Votre département, le 92 , sert de pilote en plus pour ça.
Donc, en première ligne pour les emmerdes… Malgré tout, en ayant assez de recevoir des factures de malade tous les deux mois, et ayant quelques personnes autour de moi déjà en ADSL m'ayant dit à quel point c'était formidable, je dis oui. Je ne me souviens plus du prix mensuel, sans doute 25€.
Je reçus rapidement le matériel qu’il fallait pour cela, à savoir le modem Speedtouch, la fameuse « raie manta » qui en a marqué plus d’un. Je trouvais ce design très étrange et je n'aime pas trop ces formes bizarres car, à ranger ensuite sur un bureau ou dans une étagère, c'est pas toujours simple. Quand c'est un petit boîtier carré, ça passe toujours mais dès qu'on sort de cette forme, hum... On se souvient de cette connerie de Nabaztag. Mais bon, qu’importe ! Tant que ça marche, le modem peut bien ressembler à une limande ou un pommeau de douche…
Ma ligne ADSL ne devait s’activer qu’à tel jour à minuit pile. J’avais deux semaines à attendre je crois. J’attendis donc. Trois jours avant cette date fatidique, mon modem 56K, le troisième que j’avais depuis 1999, grilla. C’était un signe. Le changement d'une époque.
Le jour J arriva enfin et à minuit pile, je lançais la connexion. Tout fonctionnait, et quelle rapidité ! C’était ahurissant. Plus de limites, plus d’attention portée à la facture. On avait tous, ou presque à ce moment-là, un programme qui contrôlait notre consommation en temps réel. Terminé ! Ce fut désinstallé avec un rare plaisir !
Mon premier téléchargement sous ADSL fut un épisode de Goldorak de 80mo, chose que je ne pouvais me permettre avant. Il fut topé en moins de 20mn devant mes yeux ébahis. Je voyais la barre de téléchargement se remplir « rapidement », même si aujourd’hui, 80mo en 20mn, je trouverais ça très lent.
Les ports USB étaient capricieux avec ma carte-mère. Il arrivait que le modem ne s'initialise pas lors du démarrage, il fallait donc redémarrer, parfois 3 ou 4 fois de suite...
Je pus également m’initier au chat en direct avec ICQ, qui était le rival N°1 de MSN à l’époque. Je l'appréciais pour une raison bien simple, le transfert de fichier reprenait en cas de coupure. On se souvient tous des alertes sonores de ce client-chat qui existe toujours.
C’était un nouvel Internet que je découvrais avec cet ADSL. Paradoxalement, en allant plus vite, je pus prendre mon temps. Tout ce que je ne pouvais pas faire avant, je le faisais cette fois-ci. Je pus déjà mettre à jour mon Windows 98 par les updates, chose que je n’avais jamais faite avant. Télécharger un patch-rustine d'1mo en 56K, et bien c'est chiant. On préfère utiliser ce temps à autre chose. Là, c'était bien fini. Je pus même passer au DirectX 6...
Je n'allais pas au Japon mais je laissais le Japon venir à moi. Avec l'abolition de la distance et l'instantané du mail, des tonnes de correspondantes furent dégotées. Ai, Rina, Kaori, Yuko, Masako, Ayumi etc. Commençant à bien cerner les Japonais, je me fichais pas mal de l'amitié et ne visais que le matériel, les goodies et tout ce que je ne pouvais pas télécharger. Et elles étaient aussi intéressées que moi de toute façon les braves bridées.
Grâce à ça, j'avais toujours la dose maximale en matière de merdouilles made in Japan, suscitant admiration d'un côté et haine de l'autre. Je bénissais ma cholécystite de 1999 pour m'avoir forcé à changer mes projets de voyage en achat de PC avec le Net. Pourquoi s'emmerder à se taper 15h d'avion pour ramener trois conneries alors qu'il n'y avait qu'à chercher un peu sur le Net pour faire du troc à peu de frais? "Tu veux une tour Eiffel en plastique ou une boule avec de la neige dedans Sachiko? Ok, mais fais pleuvoir les cardass sur Natsumi Abe!"
Je me mis à utiliser le programme WinMX. C’est grâce à lui que j’ai pu retrouver quasiment tous les Cd qu’il me manquait, sans parler de nombreuses chansons « à la pièce ». Avec un pote qui avait sa propre boîte, on laissait tourner son PC de boulot toute la nuit pour télécharger albums et films complets. J'ai toujours dit que pour endiguer le piratage, il fallait supprimer l'ADSL et revenir au 56K. Chose impossible évidemment mais c'est pourtant la solution.
Malgré la découverte du Torrent en 2002, je continuais d’utiliser WinMX jusqu'à ce que ses serveurs soient bloqués par décision juridique. Je l'ai bien regretté.
Les disquettes Zip de 100Mo étaient bien gentilles mais avec l'ADSL, et l'arrivage massif de gros fichiers, elles étaient devenue trop justes. Il fallut passer à quelque chose de plus gros pour stocker, et l'idéal, c'était le graveur de Cd à ce moment-là. Pour cela, j'ai bénéficié d'un énorme coup de pot chez Surcouf. Ils vendirent un graveur Toshiba interne à moins de 600 frs et qui faisait également lecteur de DVD. Je pense qu'ils ne le savaient même pas eux-mêmes sinon, ils ne l'auraient jamais vendu à ce prix-là, surtout en 2001. Le lecteur de DVD a assez peu fonctionné, même si je péchais en achetant quelques galettes, dont l'intégral d'Absolutely Fabulous ou un DVD de Youko Matsugane à l'époque où elle était sublime. Mais sorti de ça, bof. Carte graphique bas de gamme, le PC ramait pour faire tourner les DVD de façon fluide, alors...
Mais le graveur, lui, a salement chauffé! Et c'était viral! Je fréquentais une nana à l'époque complètement inculte dans les machins informatiques et quand je lui ai proposé de lui faire un Cd de mp3 de ses chansons préférées, elle a décliné l'offre, en disant qu'elle préférait payer parce qu'elle ne voulait pas d'ennuis. Brave pomme! Et surtout, pour elle, un Cd gravé, c'était comme un Cd audio, 20 chansons maxi dessus. Quand je lui annonçais qu'avec le mp3, le chiffre d'une centaine de titres serait probablement dépassé, je vis ses yeux s'allumer de convoitise et cela ne fut pas très difficile de la convaincre d'accepter le cadeau. A la sortie, son Cd dépassa les 160 chansons. C'était un éblouissement pour elle. Elle écoutait ça sur sa platine DVD de salon, faute d'avoir un PC assez musclé pour le faire, et elle était ravie. Elle était convertie et oublia bien vite sa trouille et surtout son honnêteté. J'en ai gâché des vies...
Acheter des Cd vierges, c'était bien gentil mais par boîte de 10, ça revenait assez cher, surtout que les programmes de gravure étaient parfois capricieux à ce moment-là et on bousillait facilement deux ou trois Cd dans le lot. Il valait mieux les acheter par 100 et pour cela, les Chinois de Montgalet à Paris nous donnèrent un sacré coup de main! En effet, dans leurs (nombreuses) boutiques, ça magouillait sec et ils vendaient des piles de Cd Verbatim par 100 pour moins de 45€, boîtiers inclus. Forcément, c'était du black, ils ne déclaraient rien, pas de TVA etc. Ils pouvaient vendre ça en dessous du prix. Jusqu'à ce que Surcouf, situé plus loin, n'en ait ras le bol de cette concurrence déloyale et n'appelle la maréchaussée qui fit une descente musclée en 2006 chez les Chinois. Pendant ces quelques mois de prix ridicules, j'en ai bien profité, leur achetant des tonnes de ces Cd pour sauvegarder jusqu'à l'obsession (sauvegarde de sauvegarde de sauvegarde...) pour finalement tout foutre à la poubelle des années après... Un gâchis affolant.
Créatif dans l’âme, je me mis en tête de lancer des sites dès 2001. Ce fut loin d'être gagné au début, étant une buse en code, chose qui n'a pas tellement changé malgré toutes ces années. M'essayant à Dreamwaever avec fiasco, car trop compliqué pour un débutant, je me consolais en obtenant des résultats grâce à Frontpage. Là, j'arrivais à quelque chose sans piquer de crise.
Mini Mari fut mon premier site, toujours consacré à la Jpop. Un gros carton malgré un aspect graphique assez... comment dire? A CHIER ! D'une part parce que j'y connaissais que dalle et de l'autre, c'était aussi la mode d'avoir des tas de petites fanfreluches sur la moindre page web, des gifs clignotants, des lettres qui tournent etc. On se souvient de ça. Seuls les sites persos japonais sont encore comme ça de nos jours. Mini Mari se refera une beauté grâce à la rencontre de gens bien plus doués que moi dans le design et qui me feront des layouts sur mesure, même si je les vois aujourd'hui comme horribles, mais ça allait avec le contenu, du kawaii...
La communauté Jpop était importante à ce moment-là en France, et le choix de sites était rare, encore en plus pour les idoles puisqu'il n'y en avait que pour le rock visuel, avec des perruqués grotesques imitant le heavy FM ricain, ce qui fait que Mini Mari marcha tout de suite et à mon grand étonnement. Il suffit simplement de donner aux gens ce qu'ils désirent: images et surtout vidéos, et le reste suit. Je me fournissais en matériel dans les nombreux et volatiles BBS japonais, véritables mines d'or pour qui sait les utiliser, multipliaint les demandes de comptes de 100mo chez Free pour pouvoir tout héberger et surtout renouveler ces espaces régulièrement supprimés pour cause de manquement à leur charte... Ils finirent par me blacklister évidemment.
On dira ce qu'on voudra mais un site qui marche, ça flatte l'ego. On se dit qu'on touche du monde, qu'on vous suit, que certains attendent après vous. On a tous un bon fond de vanité. Je me souviens que je notais avant d'aller me coucher le numéro du compteur pour comparer le lendemain et calculer le nombre de visites eues entre temps. Ça peut devenir une vraie drogue chez certains ces histoires de compteur...
Je découvris le plaisir des forums en en administrant plusieurs et de toute forme. Ses plaisirs mais aussi ses galères. C'est comme être prof et avoir une classe d'agités devant soi. Se croyant protégés derrière leur écran, et de par le relatif anonymat, les gens se laissent aller à des comportements qu'ils n'auraient jamais s'ils étaient en face de vous. Les foireux, jaloux, envieux, haineux, mythos et autres tarés, sans parler des fayots qui sont tout aussi insupportables, pullulent. Le Net, c'est juste le monde en réduction. Enfin, on aurait tort de se plaindre. Tout comme le spam, les cons et autres trolls sont le prix à payer d'un site qui marche.
Je compris assez vite que les sites, c'était comme dans la vie: 90% de suiveurs et 10% d'actifs. C'était peut-être même encore pire sur le Net, avec de véritables estomacs sur pattes attendant la bouche ouverte qu'on leur verse la nourriture pré-mâchée dedans. Passifs et mal élevés! Ils prennent et se sauvent, pas de merci. Certains exigeaient même! Contrairement aux autres sites qui suivirent, Mini Mari était totalement bénévole à cette époque, sans aucun sponsor, et je trouvais ça un peu triste de voir ce manque de gratitude. Dès 2002, je décidais de larguer le bénévolat, qui est une forme d'accord d'exploitation, et de me faire rétribuer de mes efforts avec de la pub sur le moindre site sortant de mon usine. Tout travail mérite salaire non?
Epilogue
On est en 2013, trente ans après avoir découvert ma première machine chez un pote de classe; une machine pour laquelle j'aurai tué afin de la ramener chez moi, une machine avec 256 octets de ram. Mon PC actuel en a 4go...
Si on regarde bien, même sans aller sur une période de 30 ans, car là, le progrès est énorme, mais simplement de 10, on s'aperçoit qu'on a un ordinateur de cinglé pour faire la même chose ou presque. Qu'est-ce qu'on faisait il y a de ça 10 ans en arrière? Net, mail, vidéo, musique. Et maintenant? Net, mail, vidéo, musique. Seul le PC a changé, il est 10 fois plus puissant et les programmes qui tournent dessus aussi, tout ça pour faire la même chose. Finalement, la seule véritable révolution de ces dernières années vient de l'ADSL, pour le reste, c'est kif-kif. La forme a changé, le fond très peu. On est peut-être arrivé au bout de l'innovation technologique. On le voit d'ailleurs avec les téléphones portables.
Alors attention, il ne faut pas croire que je regrette "le bon vieux temps d'avant" évoqué plus haut. Les connexions à 6ko/s maxi en 56K et 4000 balles de facture à la sortie, c'est fini et il faudrait être dingue pour y revenir, mais allez savoir. On a bien ces hipsters à la con à New York qui investissent les parcs avec une machine à écrire sur les genoux, parce qu'une Olivetti de 15 kg à ruban, c'était teeeeeeeellement mieux qu'un traitement de texte... Je lisais le blog d'un de ces merdeux voilà peu, il disait taper ses articles de cette façon puis les numérisait ensuite pour les publier sur son blog et était tout fier. Intérêt? Aucun! Juste celui de se démarquer. "Envoyé depuis une Remington" Putains de connards! Je te leur fracasserai leur machine sur la tronche façon Misery et je me servirai ensuite de leur gueule comme papier et de leur sang comme encre pour écrire un article contre la violence gratuite en ville!
C'est un peu comme les disques vinyles. J'ai connu ça aussi et jamais je n'y reviendrais parce que j'ai trop souffert avec. Pour apprécier le présent, il faut avoir connu le passé, et un passé houleux. C'est peut-être là le problème de la jeune génération qui n'arrête pas de se plaindre et dire qu'elle s'ennuie. Forcément, elle a toujours tout eu. Ça fait vieux con à dire mais quand je discute avec des gens de mon âge ou plus, qui ont vécu, et parfois souffert, avec des crin-crins de la mort, et qu'on parle de ça, on tombe toujours d'accord là-dessus : on vit dans une période bénie! Rendez-vous compte. On clique sur quelque chose et on l'a tout de suite. On branche un périphérique, il s'installe tout seul. Sur mon PC, j'ai des tonnes de fichiers audio à la qualité parfaite, vidéo en HD, et je peux les lancer en une seconde. Quand on a connu les chargements à K7, les ports parallèle et les vidéos Real Player, on ne peut qu'apprécier l'époque actuelle. Il me reste un bon fond d'Atari ST et de technologie années 80/90 au fond de moi, et c'est ça qui fait que tout ce que je vois, et utilise, toute l'année sur mon PC m'émerveillera toujours.
Le Net a bouleversé nos vies à tous et on se demande comment on a pu vivre avant sans. Tout a un rapport, direct ou indirect, avec lui. On cherchait avant un mot dans le dico, désormais on dégaine Google pour cela. Tout se passe devant un écran. Le gag ci-dessous résume bien tout.
- Pour regarder des vidéos sur YouTube, je préfère Chrome, Mozilla c'est plus lent.
L'image de mon père me battant à Tetris me revint de suite. Attention à la mother, elle pourrait bien te donner des leçons un jour! Enfin, il se passera sans doute du temps avant ça vu qu'elle a encore des lacunes. Dernièrement, elle a tenté pendant plusieurs jours d'accéder à sa boîte Hotmail en tapant son adresse et pass SFR et ne comprenait pas pourquoi ça ne marchait pas...
C'est exactement ça !! C'est aussi tout ce que j'ai vécu, comme beaucoup. Humour et justesse, un excellent billet une fois de plus.
RépondreSupprimerMerci.
SupprimerHé oui, c'était il n'y a pas si longtemps finalement.
RépondreSupprimerSans être passé par la case Atari et Amiga (mais MO5/6 TO7/...), je me souviens de mon premier ordi un K6-400 avec 64 Mo de RAM 10Go (une fortune à l'époque)et une i740 + W98 (1ere édition), c'est vrai qu'à force de planter on pex rapidement pour finir par dépanner les potes qui te dépannaient au début.
L'informatique je m'y suis mis après un grave accident qui m'a empêché de continuer mes études linguistiques à la fac, aujourd'hui je bosse dans l'informatique. Comme quoi.
Par contre à l'époque, pas de sous, je me limitait à 4h gratos chez Free et 6 gratos sur le forfait M6, les fins de mois étaient dures et comptées. Puis ce furent mes débuts de mois quand mon ex s'est rendu compte qu'elle trouvait des sources d'archives sur le net utiles à son mémoire de maîtrise, me flinguant régulièrement mon forfait 10h en 1 journée, de préférence le 1er du mois :-/
C'était marrant finalement, on a un avantage, on sait d'où on vient ^_^
C'est drôle, je n'ai pas vu de référence à "Altalavista" très prisé à l'époque surtout pour les n° de série, keygen infestés et cracks daubés en puissance.
Sympa ton article, bon retour en arrière ;-)
Je n'allais pas sur Altalavista justement à cause des virus. J'avais une version crackée du Norton anti-virus, que je mettais à jour en passant par une passerelle parallèle pour ne pas me faire gauler, bref, tout un bordel pour rien, et à chaque fois que je tombais sur des sites de ce genre, le Norton clignotait salement. On m'a assez vite mis en garde sur ces sites qui promettent tout et n'importe quoi, ceux en terminaison .ru etc. Je faisais mon éducation.
SupprimerC'était toi stardust???? je les avais tous!! Je dois encore les avoir chez mes parents. J'étais toujours très impatient de le recevoir. Bons souvenir.
RépondreSupprimerExcellent ,)
RépondreSupprimerC'est aussi un peu ce que j'ai connu avec mon premier PC de l'époque et la découverte du Net. Ah Ces anciens modems et leurs son si particuliers lorsqu'ils se connectaient !!
Et cette "raie manta", je l'ai aussi connue...
Je me rappelle aussi mon étonnement lorsqu'on m'a parlé pour la première fois du Wifi (comment était-ce possible de transférer des données via les ondes et sans plus passer par un câble???)
C'était il y a quelques années et c'est devenu tellement banal tout cela... (C'est un mal non, plus hein ;))
Ta réflexion sur les jeunes d'aujourd'hui est très juste!! Je le vois avec le fils de ma copine: c'est tout à fait ça! Tout leur est acquis. Ça se voit qu'ils n'ont pas connu toutes les emmerdes de l'époques pour installer tel périphériques ou encore tel modem...
Tout le monde connaît cette vidéo des gosses découvrant de vieux objets de notre époque avec une grande interrogation:
Supprimerhttp://www.dailymotion.com/video/xg7k0g_les-anciens-objets-geek-vus-par-des-enfants_tech#.Ua9rzNLxpws
Je cherche un moyen de rejouer aux jeux point and click fameux de l'époque comme Maniac Mansion, Loom et Monkey Island. Il y a eu des portages modernes mais ces nouveaux graphismes font perdre leur charme à ces jeux.
RépondreSupprimerQuelqu'un peut-il me guider vers un émulateur ou je ne sais trop quoi ? Merci par avance.
Si tu as connu ces jeux sur ST, je ne peux que te conseiller l'émulateur Steem:
Supprimerhttp://steem.atari.st/lang_francais.htm
Un tuto t'aidera à démarrer ici:
http://www.planetemu.net/article/d-buter-avec-steem
Pour les roms, tu trouveras facilement. Mais si tu as connu ces jeux sur Amiga ou PC, là, je ne peux pas trop t'aider car ces émulateurs me sont inconnus. Quelqu'un ici pourrait te conseiller.
houuu, stardust! je dois en avoir un ou deux... Ah les fanzines d'infos, qui n'existent plus depuis que le web s'est démocratisé!
RépondreSupprimerMerci pour la remontée détaillée dans le temps.
très bonne série d'article
RépondreSupprimerSalut mec.
RépondreSupprimerJe viens de passer deux heures a lire tes aventures, trois heures meme lol, il est plus de minuit...
De bons moments, et de moins bons, mais je ne regrette pas ces trois heures de lectures.
Tu as oublie AOL dans tes FAI, et la dreamcast.....
Bonne nuit!
3 bonnes heures a lire les 5 parties et à la fin je me suis dit:
RépondreSupprimer3615 mylife
tant mon parcours est similaires sur bien des points
(mis à part les factures minitel ou la plus elevé avait du atteindre 1000 balles !
et sinon mes premiers pas sur internet à la maison (après avoir vu internet en 95 en milieu scolaire ou universitaire... c'était en 99 un forfait local 6h par mois dès le soir chez ft pour 30 francs de plus sur la facture ft+ un abo free ou je me connectais à un numéro tarif local le soir, un abo chez oreka qui offrais 18h gratos avec une application a lancer qui affichait des pubs en haut de l'écran, et un forfait m6 net de 6h00 mensuel, j'arrivais ainsi
pour 30 francs par mois à surfer une trentaine d'heures.
je vivais dans une petite ville de 5000 hab en campagne et l'adsl n'est arrivé la bas qu'en 2006 ! mais entre temps il y avait eu des forfaits illimité apparus en bas débit.
et les consoles j'y ai pas eu droit, effectivement, mon oncle avait dit à sa soeur (ma mère) les ordinateureeeee les consollleeee de jeeeeu ca bousille les tv, donc j'ai eu droit à un amstrad cpc464 ecran couleur fin 84... et privé d'argent de poches de mes parents pendant 3 ans vus le prix de la machine et le papa ouvrier ou chomeur ARGGGGGG (merci papi d'avoir palier à mes problèmes d'argent de poche tout ce temps)
toute une époque ou beaucoup de quadra s'y retrouvent