dimanche 23 mars 2014

PHOENIX, UNE VIE

Je l'ai suffisamment écrit sur ce blog depuis 2009, Phoenix restera mon personnage le plus marquant de toute ma vie question comics. Cette débauche de puissance, de beauté, de majesté et de folie a laissé de très profondes cicatrices chez moi. La saga du Dark Phoenix qui dura toute l'année 1983 en France, de Special Strange 31 à 34, hantera ma mémoire jusqu'à qu'Alzheimer en décide autrement. Et peut-être même que je m'en souviendrais encore après.

Il y a longtemps que je voulais lui rendre un petit hommage graphique sur toute sa vie, du moins la première car on sait que les porcs de chez Marvel l'ont maintes fois ressuscitée juste pour faire du blé et que le résultat a toujours été catastrophique. J'ai lu sa dernière résurrection en date, Endsong. Malgré des couvertures superbes, tout cela était très mauvais. C'était vide et plat. Je suis tombé sur une interview de Chris Claremont voilà peu où il déclarait en gros: "Je ne cautionne absolument pas ce qu'ils ont fait de Phoenix après sa mort. Jean Grey est à eux mais Phoenix/Dark Phoenix est à moi!" Comme je le comprends! Et comme lui, je n'ai jamais voulu adhérer à cette résurrection bidon au fond de l'eau au milieu des années 80. Jean Grey/Phoenix est morte sur la lune, point final.

Bref, place aux images. J'ai glissé en plus quelques pages en noir et blanc de John Byrne histoire de nous faire parvenir plus facilement à l'orgasme. Avec une rouquine, on y arrive sans trop de mal de toute façon...

La couv' de The Untold Story, le scénario original qui ne devait pas faire mourir Jean Grey mais que Jim Shooter demanda de réviser et de le conclure par la mort de Phoenix. C'est vrai que cette fin était fade.

Avant mise en couleurs. On parle souvent du travail de John Byrne, mais on néglige celui de Terry Austin à l'encrage. Il affinait le trait de Byrne, une sorte de surcouche de vernis brillant. L'intensité des dessins de Byrne lui doit beaucoup.

Naissance d'une déesse et encore sous le trait de Dave Cockrum.

Après une longue convalescence, Jean revient et son premier combat l'opposera à Firelord, ex héraut de Galactus, donc pas un rigolo. Elle l'explosera pourtant s'en presque sans rendre compte. Marvel/Strange Girl est bien loin. C'est l'un des derniers épisodes dessinés par Cockrum. Il passera le flambeau juste après à Byrne.

Première aventure pour elle, et non des moindre puisqu'elle sauvera l'univers de la destruction en recalibrant un cristal assurant toute la cohésion de la réalité. Rien que ça. Devant cette démonstration de puissance, il était clair que tous les autres étaient largués face à un tel pouvoir. La potiche Marvel Girl, membre le plus faible du groupe, était devenue Phoenix, la plus puissante X-Men et probablement de tous les super-héros connus. Bonjour l'update!

Une page noir et blanc dans ce fameux cristal.

Un combat avec Magneto, où ce dernier constate le changement de niveau entre Strange Girl et Phoenix. Elle commence également à prendre conscience, et goût, à cette puissance.

Marvel Girl puisait sa force dans ses propres réserves et sa volonté. On n'allait pas loin donc. Phoenix, elle, est une créature cosmique et ne connaît pas de limites. Ça fait toutes la différence, la preuve.

La même page avant mise en couleurs.

La seule à comprendre la dangerosité de Phoenix sera Moira MacTaggert, lui faisant passer des batteries de tests. En bonus, les deux pages faisant suite à celle-ci en vo et avant colorisation. 



Nouveau combat, face à Protée, le fils mutant taré de Moira. En cadeau, un téton de Phoenix. C'était drôlement gonflé à l'époque de faire ce genre de détail.

Suite du combat face à Protée, Phoenix devient animal et aime ça. Mais sa nature humaine l'empêche d'utiliser ses pouvoirs à fond ce qui peut provoquer des faiblesses. Heureusement, la midinette Wolverine vient sauver l'élue de son coeur

Sous l'emprise de Jason "Mastermind" Wyngarde, qui la harcèle psychiquement, Jean devient méconnaissable, sèche et froide. J'aurais adoré voir dans les films des X-Men la scène de la voiture qui s'écrase contre un mur télékinésique.

Phoenix rencontre la Reine Blanche. Admirez le visage de Jean, c'est le lion affamé devant sa proie blessée.

Emma Frost était, à ce moment-là, une télépathe de petit niveau. Il était évident que Phoenix n'en ferait qu'une bouchée. On remarque que la chevelure de la rouquine s'étoffe et s'épaissit avec le temps. Plus elle se sert de ses pouvoirs, plus elle change physiquement. La métamorphose finale est pour bientôt.

Le lavage de cerveau de Wyngarde a échoué. Après un bref épisode de Reine Noire, Jean s'est déprogrammée et il est temps que Jason paye ses crimes. Il va manger gras...

Tous ses "blocages" psychiques ayant sauté, Jean pète un câble, son pouvoir lui est monté à la tête et la domine totalement, elle devient Le Phoenix Noir, Dark Phoenix. Voilà la page qui m'a sans doute le plus marqué dans ma vie. Le nombre de fois que je l'ai regardée ou dessinée... Le visage, la pose, les couleurs. Il en émane une puissance incroyable.

Dark Phoenix est incontrôlable. Elle éclate les X-Men en trois minutes chrono puis quitte la Terre pour rejoindre son nid, l'espace. Ce départ ne passe pas inaperçu...

La page en noir et blanc.

Toujours en vo mais (mal) coloriée. On dira ce qu'on voudra mais les rééditions n'ont jamais eu le grain chaleureux des couleurs des Special Strange. C'était toujours trop clair.

 Travaillée par son côté humain, Dark Phoenix revient sur Terre, après avoir détruit un système solaire entier tout de même, puis se fritte de nouveau avec les X-Men, sans guère plus de succès pour eux. On voit dans cette page que c'est à la machine à tuer de l'équipe, Wolverine, de régler son compte à cette folle furieuse. Le film X-Men 3 reprendra ça en larguant tout le côté cosmique, trop compliqué.

Les élèves ont échoué, place au professeur. Dans ce duel télépathique, Charles Xavier se chargera de rétablir la santé psychique de Jean, avec succès. Pour un temps seulement...

Apothéose finale, Jean se suicide afin de préserver le monde, l'univers, et surtout ses proches de ses pouvoirs qu'elle ne contrôle plus. C'est beau, c'est grand, c'est noble et tout aurait dû s'arrêter là. Mais hélas, Marvel est une entreprise qui ne vise que le profit alors forcément...

Faisons un léger crochet par les "Et Si?... What if?", pour retrouver le "Et Si... Phoenix n'était pas morte?", avec une finalité évidente.

Le second duel télépathique entre elle et Xavier.

Et enfin, le trip: "Je tue tout le monde parce que je suis une grosse vilaine!" C'était quand même un peu too much mais en 1984, lors de sa parution dans Spidey, j'ai littéralement bu cette aventure comme du petit lait.

A noter que d'autres "Et Si... Phoenix n'était pas morte?" sont sortis depuis. Avec l'excuse des mondes parallèles, on peut en sortir des flopées...


Ils sont épouvantables et mal dessinés.

Autre résurrection avant l'heure, lors du crossover entre les X-Men et les Jeunes Titans. Il avait au moins l'avantage d'être bon et de tenir debout.

Le coup de la fusion de Phoenix avec Cyclope n'est pas neuve contrairement à ce qu'on voit en ce moment. La preuve avec cette page.

Tu l'as dit chérie!

3 commentaires:

  1. La résurrection des personnages est chose courante dans les comics. Faire mourir un héros/une héroïne connu(e) à souvent été un gain de fric pour n'importe quelle éditeur, pareil pour les résurrections plus ou moins légitime, comme pour Phoenix selon toi (je lis pas de comics Marvel, donc je n'ai pas assez d'éléments pour jugé). Mais faire mourir un personnage est souvent un bon moyen de faire changer le statu quo d'une série, comme pour celle de Bruce Wayne, remplacé ensuite par Dick Grayson, apportant une autre caractérisation au personnage de Batman. Et j'en passe plein d'autres (Wonder Woman, Green Lantern/Hal Jordan, Captain America, Spiderman (univers Ultimate)....).

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    1. Une histoire, c'est comme une mayonnaise, quand elle a pris, il ne faut plus y toucher. On avait un chef-d'oeuvre avec Phoenix, Marvel l'a dénaturé ensuite juste pour faire du fric. Il n'y avait aucune excuse de reboot ici en plus. Et je n'ai jamais reconnu la Jean Grey après Phoenix. On est revenu à la potiche des années 60.

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  2. Dans les rééditions le travail couleur n'est pas si mauvais ni si lointain de l'original.
    Le pb réel vient du papier lui-même.

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