mardi 12 juin 2012

BIG JIM - L'ASTRE FOU - PIF GADGET N°865

Première moitié de 1985, j’avais 12 ans et demi et j’étais en phase terminale de mon enfance, j’allais aborder pour de bon l’adolescence dans très peu de temps. Il faut croire que je le sentais car je faisais encore de la résistance. Acharnement thérapeutique. Je jouais encore assez régulièrement comme le font tous les gamins et autres chatons. Je n’avais plus de jouets dignes de ce nom, mes vieux Goldorak Popy, Albator Ceiji et autre navette d’Ulysse 31, qui m’avaient donné tant de plaisir quelques années auparavant, avaient été cédés à des cousins nécessiteux ou bien jetés parce qu’en trop mauvais état. Les jeux passionnés d’enfant, ça use le matériel… Mais j’avais encore quelques cartouches en stock. Mes derniers jouets furent des Lego (belle fièvre de 83 à 84), quelques Transformers, et surtout mes Big Jim. J’avais retrouvé la fibre de l’agent secret et sa coupe au bol. J’avais exhumé les quelques figurines Mattel que j’avais depuis pas mal d’années déjà, leur camping-car que j’avais récupéré chez une cousine, plus quelques pièces rapportées comme les mannequins d’Actarus et Alcor que j’avais encore et déjà dans un état lamentable. J’en avais même acheté un cette année là, Big Jim « aventurier spatial », avec sa tenue bleue, histoire d’apporter un peu de sang neuf à cette bande de muppets.

Comme je l’avais déjà écrit ici, je lisais Pif chaque semaine et dans le N°865, le hasard alla dans mon sens. Un disque souple « Big Jim » accompagnait le magazine. C’était une opération de publicité organisée par Mattel bien entendu. Entre ça et le gadget de la semaine qui était des « Linkits », sorte de Lego-like en version Matchbox, c’était vraiment un Pif 100% pub cette semaine là. A la limite, il aurait pu nous le donner.


Ce disque souple, comportant une aventure complète de Big Jim, s’écoutait grâce à un système archaïque. On le fixait sur une platine en carton fourni, posait l’aiguille dessus et, avec le doigt, on le faisait tourner... L’aiguille reproduisait le son gravé et l’envoyait dans un cornet acoustique à monter. En collant son oreille contre le cornet, on entendait. A décrire ça, à l'ère du mp3 et compagnie, on se croirait revenu 200 ans en arrière…



Déjà bien faignant à l’époque, et n’ayant pas envie de me prendre la tête à faire tourner ce truc à chaque fois que je voulais l’écouter, je décidais de mettre directement le disque sur mon « électrophone », on disait ça à l’époque pour désigner une platine-disque, et en avant ! Evidemment, le disque n’étant pas conçu pour tourner aussi vite, même en mode 33 tours, les voix étaient donc légèrement accélérées, comme si Big Jim avait respiré de l’hélium ! Mais c’était largement audible et bien plus pratique. La seule manipulation à faire était de retourner le disque pour écouter l’autre face.

J’ai longuement écouté ce disque et son histoire débile. Ça m’a fait tout l’été. Je jouais à Big Jim en l’écoutant. Petit à petit, ça s’est gravé dans ce qui reposait sous ma coupe en brosse de l’époque, avec la longue mèche dans le cou derrière et décolorée à la bombe jaune parce que ma mère ne voulait pas la faire décolorer pour de bon...
Les années passèrent et, lorsque je voyais du Big Jim en photo, cette histoire me revenait en tête par bribes. C'est terrible la mémoire. Je pensais ne jamais la réécouter un jour. Mais avec le Net, tout est possible. Je vous propose donc en écoute, les deux faces. Soyez charitable sur la qualité sonore, ça a 27 ans et les disques souples se conservent très mal. Appréciez les voix, les bruitages, la musique de fond (toujours la même et très 70’s), le méchant ennemi old school qui aime rire diaboliquement dans son coin et, bien sûr, le scénario hyper recherché truffé de noms sur les véhicules et autres gougouilles à aller découvrir ensuite chez le marchand de jouets. Du pur bonheur !


Et comme je vous aime bien, j'ajoute en plus les quatre pages de BD contenues dans Pif et servant d'amorce à ce disque. Je vous gâte ! Admirez les beaux dessins !

Sur le dessin où il soulève ses lunettes, je lui trouve un faux air de Belmondo.

Alec est sans doute zoophile...

J'adore la main et ses faux ongles. On reconnaît un dessinateur de talent d'un tâcheron à sa façon de dessiner des mains. Là, no talent!

Quel suspens!...

5 commentaires:

  1. Voici les liens :
    face A : http://www.youtube.com/watch?v=jY1PcYZR8HE
    face B : http://www.youtube.com/watch?v=MN6JlBdIkv8

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    1. Oui, c'est là que j'ai repris les deux pistes audio pour l'article. Il aurait pu réenregistrer le truc quand même, il manque des bouts. Enfin bon, c'est mieux que rien.

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  2. Je suis tombé sur ton article à cause d'un truc débile qui est vendu aujourd'hui et qui m'a fait penser à ce vieux Pif Gadget avec le vinyle de Big Jim :

    http://www.tsugi.fr/videos/2015/10/05/insolite-cette-carte-voeux-se-transforme-en-platine-vinyle-12011

    Merci pour ces souvenirs ;)

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    1. Au moins, la platine de Pif avait prévu un bouton directement sur le disque pour le faire tourner. Là, c'est plus compliqué.

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  3. Je possède moi-même ce disque souple dans ma collection de vinyles, il provient vraisemblablement de mon cousin. Par contre il est dans un sale état et pratiquement illisible.

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